chatpitre 4 、

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     Quand je me réveille le lendemain, j'ai l'impression d'être endolori de partout. L'alarme résonne dans la pièce incessamment alors je suis obligé de me redresser pour m'en occuper moi-même. Je frotte mes yeux, cherchant à tâtons mon téléphone, mais ce n'est pas celui qui m'a tiré si brusquement du sommeil.

— J'veux encore dormir, râle Ismaïl à côté de moi.

Je me tourne vers lui, adossé sur mes coudes. Un sourire étire mon visage – moi aussi j'ai la flemme de me lever. Comme d'hab' on foutu les matelas par terre pour dormir, c'est toujours plus fun, même si en soit on pourrait dormir dans son lit à deux, vu comment il est grand.

— Éteins ta merde, pitié. Tu pourrais pas mettre un truc plus doux ?
— C'est que sinon je me réveille pas frère, il rigole.
— Je sais pas comment tu fais pour être de bonne humeur en entendant ça tous les jours, sérieux. Tu l'as encore changé depuis la dernière fois, elle est atroce celle-ci, je marmonne.

Il tend le bras pour abréger mes souffrances, levant les yeux au ciel et je fixe le plafond sans bouger. Isma s'est retourné, j'crois qu'il compte continuer sa nuit. En même temps, j'avoue qu'on a clairement abusé, je sais plus à quelle heure on s'est couchés mais on a joué jusque tard. Et puis lui, il s'est levé momentanément plus tôt pour prier donc j'imagine pas. Il aurait dû rester réveillé après, c'est encore pire de se recoucher.

Quelques minutes après, la porte s'ouvre sur sa mère. Celle-ci m'adresse un sourire, on s'est rapidement croisé en rentrant hier mais c'est vrai qu'on s'est pas attardé non plus vu qu'ils avaient déjà mangé, elle nous a laissé tranquille.

— Coucou les garçons, faut se lever maintenant pour pas être en retard. Je vous ai préparé le petit déjeuner.

Elle est aussi mignonne que son fils c'est une dinguerie. Y'a des jours où j'aimerais vivre chez eux tout le temps. Aujourd'hui, c'est ce genre de jour. Je lui souris en retour.

— Merci beaucoup, Sanaa.
— Traînez pas trop, d'accord ?

Je hoche la tête. Elle sort de la chambre, tirant la porte derrière pour la rabattre sans la fermer complètement. Je secoue Ismaïl.

— Alleeez, onnn seee bouuuge.

Il grogne, mais je vois très bien son sourire – il est pas discret. Il s'étire avant de se mettre debout. Je tends la main vers lui pour qu'il m'aide à me relever, mais il se contente de taper dedans pour me checker.

— Allez, on se bouge, Marius, il me répète avec son air malicieux.

Je lève les yeux au ciel et on se dépêche d'aller au lycée. Enfin, malgré l'effort, on a quand même dû passer chercher un mot d'excuse. On doit tenir un record sérieusement.

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Apparemment, Zazou s'est mise en tête de se coltiner Serena pour le reste de l'année, même si on est déjà fin mars. Comme la blonde est nouvelle, elle passe son temps à lui expliquer des anecdotes inutiles sur le moindre truc qu'on croise et elle l'aide tout le temps. Elle nous a même abandonné pour s'assoir à côté d'elle dans tous nos cours communs. C'est pourquoi je me retrouve à tirer la gueule, Ismaïl dans le même état à mes côtés, alors qu'on observe notre meilleure amie déblatérer sur le CDI dans lequel on se trouve pour bosser. C'est qu'elle m'apprend même des trucs alors que je suis là depuis trois ans, quoi, j'en peux plus. Je sais même pas pourquoi j'écoute ? Le brun a abandonné, il s'est remis à continuer l'exposé en solo.

— C'est une réunion tupperware, je lui soupire.

Il me sourit sans me répondre alors j'arrête de le déconcentrer. Mon regard se pose à nouveau sur les filles assises en face de nous. Quand je vois l'expression enjouée de Zaz, en vrai je me dis que ça me fait plaisir. Elle a pas vraiment de bonnes amies, en fait elle traine qu'avec nous. Je pense que ça doit lui faire plaisir de s'entendre comme ça avec une fille, parce que même si elle nous le dit pas ça doit être peut-être attirant comme relation, et puis ça doit être frustrant de pas comprendre ce que ça fait, de pas en avoir quand c'est le cas de tout le monde. Je sais pas trop, j'imagine juste.

Le problème c'est qu'elle est isolée en partie à cause de nous mais sans nous rien garantit qu'elle ait un entourage vu comment les autres lycéens ont l'habitude de parler d'elle. Fin, ils ont toujours quelque chose à dire eux de toute façon – j'avoue moi le premier mais c'est pas pareil. Ils l'approchent pas parce qu'elle a trop confiance en elle, ça se voit qu'elle est méchante et hautaine d'après eux, ou alors c'est une BDH parce qu'elle traine qu'avec des mecs, sinon les meufs veulent pas être trop potes avec elle vu qu'elle est lesbienne, elles doivent trop croire que Zaz tombe amoureuse de n'importe qui – c'est stupide, après p'tet qu'elles ont l'habitude de vouloir chopper tout le monde hein. Perso ça me fout la haine qu'elle se fasse critiquer comme ça, au final j'ai même pas envie qu'elle soit amie avec des gens qui pensent comme ça, ça lui ferait pas du bien. Et puis, l'hypocrisie ça tient pas longtemps.

Après, égoïstement, je l'ai jamais poussé non plus à essayer, je la préfère avec nous. Zazou c'est ma Zaz, si elle se rend compte que y'a mieux ailleurs je sais pas comment je le vivrais. Je serais pas vexé, mais ça me stresse d'y penser. D'un coup, je me penche sur la table pour attraper sa main, agripper son bras. Je suis un gosse.

— Oh Marius sérieux, elle ronchonne faussement.
— Donne-moi de l'attention. Isma est occupé.

Elle lève les yeux au ciel, vérifie mes dires. Serena glousse à côté. Zaz finit par soupirer.

— Bon, allez. Viens.

Je prends ma chaise pour la déplacer, me collant à la sienne, sourire aux lèvres. Je lui plaque un bisou sur la joue, avant de m'affaler sur la table. Ismaïl lève le regard de notre devoir « commun » pour me scanner et il secoue la tête en voyant mon attitude, comme dépité. J'sais qu'en vrai il trouve ça mimi.

Je ferme les yeux. La nuit dernière m'a vraiment mis KO. Je sens la main de Zazou se glisser dans mes cheveux doucement. C'est trop agréable cette merde. Comme elle continue de parler avec la blonde, sa voix me berce. J'aime sa voix, elle a quelque chose de vif mais elle est calme, réconfortante. Je pourrais l'écouter des heures.

Je suis prêt à m'endormir quand j'entends quelqu'un de nouveau prendre la parole au dessus de moi.

— Bah, alors, tu sèches les repas de famille ?

Sa voix à elle, moqueuse, me donne des frissons. Je claque ma langue contre mon palais, puis tique :

— Ta gueule, Lezo.
— Marius ! me reprennent Zaz et Isma en même temps.
— Je dors, je marmonne simplement pour me dédouaner.

La conversation dévie sur autre chose après des excuses pour mon comportement – qui ne viennent pas de moi. À nouveau je me sens plus angoissé, mais le contact de ma meilleure pote n'y change rien cette fois.

favori!Where stories live. Discover now