Chapitre 4

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Malo était nerveux, enfin... nerveux était un doux euphémisme, il se qualifiait plutôt de désastre ambulant.

Si les rendez-vous à la banque, chez le médecin ou encore à l'agence immobilière étaient angoissants, se tenir face au grand éditeur Koa Darcy était tout simplement effrayant.

Son costume trois pièces était d'une élégance sans nom, sa prestance se ressentait dans chaque geste et chaque parole, aucun bégaiement, aucune pause pour chercher ses mots, ses mouvements étaient calculés et parfaitement coordonnés, mais ce que repéra Malo ce fut ses yeux vairons qui ensorcelaient son âme.

Écouter ce qui se disait autour de lui ? Pourquoi faire, son regard était accroché à cet homme qui ne le lâchait également pas des yeux, sa jambe gauche tressautait sans le contrôler en totale coordination avec la main nerveuse de Koa.

Malo ne pouvait s'empêcher de quitter furtivement ses yeux hétérochromes, pour lorgner sur cette main qui tapotait discrètement à quelques centimètres de la sienne.

De toute façon, s'il quittait du regard l'éditeur, il se perdrait sur les sept autres personnes autour de lui... sept personnes qu'il ne connaissait pas, sept personnes qui l'angoissait au plus haut point, sept personnes et chacune lui faisant louper un battement cardiaque face à l'anxiété qu'il ressentait au plus profond de lui-même.

Il avait pensé à tort que son entretien se déroulerait à deux et non à neuf.

Laura, il contrôla tant bien que mal les larmes qui tentaient de prendre possession de ses yeux émeraude, il aimerait en cet instant avoir le soutien de sa meilleure amie, son regard tendre et ses paroles encourageantes.

Sa respiration s'accéléra au moment où il sentit un effleurement de main contre la sienne, Koa s'était rapproché, sans oser le toucher.

-Monsieur Payol ?

-Malo, appelez-moi Malo... enfin, si j'ai le droit ? Je veux dire je veux pas griller mes chances, ou vous mettre mal à l'aise... Après tout, vous êtes quand même Koa Darcy, le grand boss, enfin, l'éditeur le plus connu et...

-Nate, fais sortir tout le monde et ramène moi un café ainsi qu'une bouteille d'eau tu veux bien ?

-Bien-sûr.

Abasourdi et gêné au possible, Malo alla se confondre en excuse lorsqu'une fois de plus Koa le devança.

-L'angoisse ça arrive à tout le monde, même aux auteurs de talent, y'a pas de honte à avoir ni même d'excuses à donner, rassurez vous.

-Comment...

-Je m'y connais assez pour reconnaître ça.

Curieux, Malo haussa un sourcil. Il alla ouvrir la bouche pour creuser sur ce sujet quand la porte s'ouvrit sur un jeune homme portant un café, une bouteille de jus d'orange ainsi qu'une bouteille d'eau.

Mal à l'aise, il se redressa maladroitement sur sa chaise et récupéra celle de jus d'orange que lui tendait Nate.

-Merci...

-C'est une bouteille d'eau bien trouble. fit remarquer Koa.

Réflexion qui ne passa pas inaperçu pour Malo qui venait à l'instant de s'affaisser sur lui-même, il pensait une fois de plus à tort que ce dernier était totalement sérieux.

-L'eau ça n'a pas de goût Koa.

-Je ne savais pas ! Qu'est-ce que je ferais sans toi Nate.

-Pas grand chose effectivement ! rétorqua Nate, amusé.

-Ah ah très drôle, attends que Mia revienne.

Cher AlphaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant