Chapitre 5

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Koa regardait le plafond, l'air renfrogné il se repassait sans cesse les émotions qu’il avait vues et ressenties ce soir, non pas les siennes… mais bien celles de Malo.

Les scènes tournaient en boucle devant lui, l'étincelle qu’avait Malo dans son regard en voyant cette femme, une accolade avec autant d'amour et un regard rempli de bonheur… n'importe qui en rêverait. Koa y compris. Mais voilà que ce soir, les rêves ont laissé place à une jalousie incontrôlable provenant de son loup, il pensait en vain pouvoir le contrôler, malheureusement il savait bien, au fond de lui qu’aussi puissant peut être sa maîtrise de soi, cette émotion là, lorsque son loup la manifestait, il ne pouvait rien faire à part l'accepter.

Ainsi, il passa la nuit à se torturer l’esprit, se tournant et se retournant encore et toujours au beau milieu de son lit vide et froid. Sur les quatre heures du matin, après avoir fait nuit blanche avec ses pensées, il se leva et sans prendre la peine de se coiffer ni même de vérifier son téléphone, il sortit, montre connectée au poignet, baskets aux pieds et casquette cachant sa chevelure ébène désordonnée. L’air frais des nuits de janvier, calma le flot d'émotions qui l’avait accaparé la nuit entière. En y réfléchissant, il ne se souvenait pas la dernière fois ou il avait aussi mal ou pas du tout dormi. Le docteur Maïana Jones lui dirait très certainement d’augmenter les doses d'anxiolytique avant de se rendre compte par elle même qu’il ne pouvait malheureusement pas en prendre plus. Enfin, tout ca serait dans l'hypothèse ou Koa lui parlerai de cette insomnie, et de cette angoisse qu’il ressentait rien qu’en sachant que Malo serait en face de lui d’ici quelques heures. Onze heures, l’heure de son quatrième comprimé de la journée, ironique se disait-il.

Foulant le sol de Brooklyn d’une allure soutenue, son regard resta fixé sur la route face à lui, il esquivait le peu de voiture qu’il croisait pour traverser, sans jamais se détourner de ses objectifs. Koa arriva alors rapidement dans un parc à quelques rues de son logement et non loin de son entreprise, c'était un endroit spécialement conçu pour les sportifs, plusieurs infrastructures de musculation étaient disposées sur une moitié du parc, tandis que l’autre côté arborait un parcours d’agility pour petits et gros chiens, entouré de plusieurs tables de pique nique. Il adorait cet endroit, à la fois paisible, mignon et ressourçant. Faire son sport en plein air avait quelque chose de vivifiant, son appartement n'était pas adapté à des machines de sport, un seul sac de frappe y trônait. Tandis que sa salle de sport, elle, était en sous-sol, la sensation de liberté qu’il ressentait dans cet endroit, n’avait rien avoir avec la salle où l'odeur de transpiration et bruits de machines prenant le pas sur la sérénité. Aujourd'hui, il avait besoin de calme. De respirer. De se vider la tête. D'arrêter de penser à l'accident d’il y a huit ans. D'arrêter de penser à ce jeune auteur aux yeux verts…

-Argg ! Ça suffit ! 

-Koa ?

Se retournant dans un sursaut assez violent, il porta une main à son cœur et souffla en relevant son visage.

-Maïana ? Qu’est-ce que vous faites là ? Et à cinq heures du matin en plus.

-Je vous cherchais, vous m’avez appelé cette nuit avant de raccrocher sans me laisser le temps de répondre, et vous n’avez pas répondu à mon appel.

-J’ai pas pris mon téléphone. lacha Koa d’un ton sec, il croisa les bras sur son torse, sur la défensive.

-C’est imprudent, mais passons, est-ce que ça va ?

-Mis à part l’insomnie, l’angoisse, la paranoïa, les douleurs et tout ce qui va avec, je pète la forme. comment vous m’avez trouvé ?

-Vous savez, j'écoute quand vous me parlez en séance.

Cher AlphaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant