Chapitre 6

98 11 173
                                    

Koa ne pouvait détacher son regard de Malo, une fois que ce dernier se sentait détendu, il devenait un véritable moulin à parole.

Cela faisait bien une demi-heure qu’il le regardait parler et parler… Malo était passé de sa relation avec Laura, à un souvenir d’enfance, tout en parlant de sa chienne puis en dérivant sur l'écriture, ses rougeurs reprirent place sur la totalité de son visage lorsqu’il aborda les souvenirs des derniers jours. Koa ne savait pas comment l'arrêter, en avait-il même envie ? assurément que non. Il se demandait tout de même si Malo avait un interrupteur pour le stopper, un léger sourire narquois au visage, et Koa trouva LA technique.

-Qu'est-ce qu’il y a…? demanda Malo, désorienté face au regard mi-amusé mi-brûlant de son interlocuteur, il se frotta le visage, agréablement gêné. J’ai un truc sur le visage ? je me suis mal essuyé la bouche ??

Koa se maudit instantanément pour ses pensées les plus profondes, ce visage et cette bouche… Son loup grogna intérieurement, lui faisant reprendre conscience.

-Non, tu es magnifique, je me demande juste comment tu fais pour avoir autant de salive.

-Co…oomment ça ?

-J’aime t’entendre parler, j’aime également ce que tu dis… notamment la partie où tu avoues m’avoir raccroché au nez par angoisse, même si je ne suis pas dupe c’est drôle à entendre.

-C’est un coup bas ! Tu étais impressionnant… Et je n’aime pas appeler.

-J'étais ?

Encore plus de rougeurs, “j’adore ça” pensa Koa.

-Tu… Tu l’es… Enfin, je veux dire, tu es toi…

-Et toi tu es toi, un très beau moulin à parole, infatigable.

-Désolé…

-Jamais. Une tension émana au creux de l’estomac de Koa, son regard s’accrocha à celui de Malo alors qu’avec le toucher aussi léger qu’une plume, il releva le regard de l'écrivain, sa peau brûlait au contact de la sienne. Pas d’excuse avec moi, soit naturel.

-Mais tu…

-Je te taquine seulement Malo. se reculant doucement, il croqua dans son deuxième toast à l’avocat devant le regard médusé et empourpré de Malo.

-Je sais… Mais je sais que je peux être un peu, trop, des fois, souvent… grimaçant, il avoua. tout le temps.

-Tu n’es pas trop, tu es toi, point barre.

-Bien chef.

-Tu es insolent, se mit à rire Koa.

-Laura me le dit souvent, mais toi tu parles la bouche pleine.

Haussant un sourcil de défi, Koa termina son toast tout en répliquant :

-Tu marques un point, mais si je ne le fais pas tu vas recommencer à beaucoup parler et à midi on est encore là.

-Touché… mimant une pointe au cœur, Malo pouffa avant de reprendre son sérieux, amusé. Mais on aurait plus qu'à manger ici, et puis tu n'as pas l’air d'être le genre de personne à laisser payer l'addition, je pourrais prendre le plus cher de tous les menus.

-Je suis millionnaire, pas loin du milliard, tu penses qu’un menu va me ruiner ?

-Tu te vantes.

Koa plissa les yeux, constatant une fois de plus les rougeurs de Malo.

-Tu rougis.

-C’est faux.

Cher AlphaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant