Chapitre 2

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Les journées commençaient à se ressembler énormément. Les meurtres, les maisons incendiées, parfois avec toute une famille à l'intérieur, les tirs d’armes automatiques, les fusillades et tout un tas d’autres nouvelles choquantes rythmaient notre quotidien. Pas une seule semaine, ne passait sans qu’une ou plusieurs de ses choses ne se produisent.

Ce phénomène de « bal mawon » s’étendaient de plus en plus. Il suffisait d’une seule de ses petites choses pour détruire une famille. Une seule de ses petites chose en métal, pouvait enlever une vie comme si de rien n’était. Entre d’autres termes, ici, nous ne valions strictement rien.

Nous étions comme des animaux, qu’ils prenaient plaisir à abattre, lorsque l’envie leur en prenait. Il n’était pas rare qu’on se réveille en pleine nuit, ou très tôt dans la matinée à cause des tirs nourris.

Ils étaient...proches, beaucoup trop proches à mon goût. Et lorsque les bruits devenaient trop fort ou duraient trop, c’était le même rituel :

Inspire et expire

Et puis la tendance « bwa kale » avait été lancée et prenait de l’ampleur. On pouvait entendre parler de ça plusieurs fois par semaine, dans différents quartiers, ou dans différentes villes. Le principe était simple, lorsque la population ou certains membres de la police mettait la main sur les bandits, ils les tuaient et les brulaient. Était-ce trop extrême ou cruelle? Je ne savais pas. Et est-ce qu’ils avaient pitié pour nous? C’était difficile à croire. Beaucoup de personnes pensent que c'est une juste sentence, en comparaison à ce qu'il avaient fait subir au gens qu'ils enlevaient.

Le pire, c’est qu’ils semblaient nous en vouloir, lorsqu’on tentait de riposter face à notre calvaire et notre sort injuste, comme si nous étions les seuls à devoir supporter mourir comme des chiens chaque jour.

Les pleurs, la douleur, la...souffrance, hmm...On voyait cela tout le temps, que ce soit sur les réseaux ou en marchant dans les rues du quartier. Si on voulait rester serein dans ce pays, il fallait porter des boules quies, ne pas surfez sur les réseaux voir ne pas sortir du tout, encore faudrait-il habiter sous terre pour éviter d'être touchée par une balle perdue.

Mes parents ont toujours pensés que j’étais...fragile, beaucoup trop sensible, et...faibles emotionnellement. Mais malgré leur acharnement, je voyais les images, j’entendais les bruits lorsque les gens parlaient à la radio ou à la télé. Je voyais ce que les bandits faisaient subir aux gens, j’entendais les témoignages des victimes à longueur de journée.

Le «bwa kale» qui avait commencé en Avril deux milles vingt-trois (2023). Ensuite, cela avait prit de l’ampleur, faisant de cette pratique, la sanction quasi-automatique pour tous les bandits qu’ils trouvaient.

Depuis la mort de Jovenel Moise, la situation avait empiré, le premier ministre qui avait prit sa place y avait ajouté son grain de sel. Les bandits gagnaient de jour en jour du terrain, brulaient des maisons, des postes de polices, des marchés, des écoles, même les pauvres gens pouvaient y passer.

Que pouvait donc faire les plus démunis, à part attendre. Attendre leur sort qui pourrait s'avérer bien pire que ceux des autres, et prier pour que le bon Dieu les protègent ou leur permettent de fuir si les bandits arrivent dans leur quartier. 

Pourtant, le cauchemar ne faisait que:

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𝕮𝖆𝖕𝖙𝖎𝖛𝖊 𝕯𝖚 𝕮𝖍𝖆𝖔𝖘 (𝚒𝚗𝚜𝚙𝚒𝚛𝚎́ 𝚍𝚎 𝚏𝚊𝚒𝚝𝚜 𝚛𝚎́𝚎𝚕𝚜)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant