Chapitre 8

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J'en avais marre de les voir se pavaner impunément, sous la protection de ceux qui dirigeait le pays soit-disant. Des belles paires de salauds qui s'amusaient à nous traîner dans la boue, à piétiner notre dignité et nos vies. Comme si la vie chère et les maladies de toutes sortes ne suffisaient pas ?

Le suicide ?

Ça faisait tellement longtemps que j'y pensais, dire à cette vie d'aller se faire foutre et...me libérer de ces sentiments qui m'oppressent constamment. Je voulais réparer cette chose qui semblait brisée en moi, je...je voulais que les voix dans ma tête se taisent, que cette douleur dans ma poitrine cesse une bonne fois pour toute, je voulais que ça s'arrête. Après tout ce n'était qu'une seule douleur, une seule douleur pour guérir de celles de toute une vie.

Mais je n'avais pas le droit, comment se sentirait ma mère? Comment allaient réagir mon petit frère et mes sœurs ? Ils avaient tellement, tellement confiance en moi. Et pour moi, commettre cet acte reviendrais à les trahir et je ne le supporterai pas.

Je m'efforçais de sourire et de rire, donnant aux autres une joie que je n'avait qu'à l'extérieur. C'était plus simple de montrer une sérénité qui ne se manifestait que sur mon visage, que d'expliquer pourquoi à l'intérieur de moi, c'était comme un volcan prêt en rentrer en éruption, un ouragan qui se déchainait, en broyant...chacune des particules de mon corps.

Alors de toutes les manières, je me disais qu'il y avait pire, moi j'avais un toit sur la tête, je pouvais manger et par dessus tout, ma famille était avec moi, d'autres étaient seuls, sans personne vers qui se tourner, sans argent et sans maisons.

- Léa, Léa, ou là? ( Léa, Léa, tu es avec moi ? ) Me demanda Claudette en me sortant de mes songes

Forçant un sourire, je laissai l'assiette que je nettoyais, à l'intérieur de l'évier et me retournai vers ell, qui remuait le bouillon, une louche à la main. Les enfants étaient dans le salon et ma mère faisait d'autres tâches ménagères.

- Mwen la wi, mwen tap pense ak paspò yo. ( Je suis avec toi, je pensais juste aux passeports.) Mentis-je

Elle posa une main sur mon épaule et me gratifia d'un sourire compatissant.

- Tout bagay ap byen pase, nap priye pou sa pitit fim. (Tout se passera bien, on priera pour sa ma fille. ) Dit-elle

Une bonne heure plus tard, tout le monde avait finit de manger, moi et Claudette on décida de débarrasser la table pour aller faire la vaisselle. Le bruits des balles faisait écho jusqu'ici, on ne savait pas si c'était des affrontements entre gangs ou entre police et gangs.

- Léa, al finn debarase tab l'an pito, map finn sa. ( Léa, va plutôt terminer de débarrasser la table, je vais finir ça.) Me dit Claudette

Je lui souris, puis me rinçai les mains, lui laissant ma place devant l'évier et me dirigeai vers la table pour retirer les derniers recipients.

- Timoun yo te kite ju yo a pou pita. ( Les enfant, ont laissé leur jus pour plus tard.) Lui dis-je en me plaçant à côté d'elle

- Anh, eh bien metel nan... (Anh, et bien mets les dans...)

Sa phrase fut coupé par un bruit strident, la fenêtre explosa projetant des morceaux de verres, qui blessèrent mon bras que par reflexe. j'avais mit pour protéger mon visage, alors que je sentais un liquide chaud giclé sur ma peau.

Lorsque j'enlevai mon bras, pour voir l'étendu des dégâts, la seule chose qui m'apparut fut Claudette étendue au sol, la main placée sur la poitrine, une tache rouge s'agrandissent sur sa chemise. Rapidement, je me mis à son niveau, utilisant mes mains pour appuyer sur sa blessure qui saignait abondamment.

- MANMAN!! (MAMAN!!) Criais-je en larmes

Je ne savais pas combien de temps, ma mère avait mit pour nous rejoindre, mais elle s'était mise à crier à son tour appelant notre voisin d'à côté, qui avait une voiture. Je ne savais pas non plus combien de temps j'avais passé, à tenter de l'empêcher de se vider de son sang, les yeux braqués dans les siens qui à chaque seconde se vidaient de vie.

Se furent des bras qui me tirèrent en arrière, pour m'étreindre alors que des hommes soulevaient Claudette pour l'emmener aux urgences. Un cri aiguë passa ensuite la barrière de ma gorge, la seule chose que je pûs faire pour expliquer ce que je ressentais à ce moment là. Et puis mes yeux devièrent vers la fenêtre, qui s'était brisée sous l'impact de la balle.

Claudette était debout, là, il y'a à peine quelques minutes. Elle était à la place où j'étais, la place où, moi, j'aurais dû être.

Elle a prit la balle qui aurait dû me touché, moi...

𝕮𝖆𝖕𝖙𝖎𝖛𝖊 𝕯𝖚 𝕮𝖍𝖆𝖔𝖘 (𝚒𝚗𝚜𝚙𝚒𝚛𝚎́ 𝚍𝚎 𝚏𝚊𝚒𝚝𝚜 𝚛𝚎́𝚎𝚕𝚜)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant