Capitulo 7

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𝙲𝙰𝙿𝙸𝚃𝚄𝙻𝙾 𝟽














Les chants des oiseaux au dehors me tirent de ce profond sommeil. Les rayons du soleil pénètrent dans ma chambre et s'arrêtent tout juste sur mes yeux encore clos. Je me lève, résignée, les paupières lourdes de fatigue. Je voudrais dormir encore un peu, m'échapper encore un instant de la réalité.

Les événements de la nuit dernière reviennent en tête comme une marée noire. J'ai encore fait ce cauchemar. Toujours et encore, il se répète inlassablement. J'aimerais tellement m'en débarrasser, mais il semble s'accrocher à moi comme une ombre indélébile. Cela fait si longtemps que je n'ai pas eu une bonne nuit de sommeil.

Je prends le temps d'observer ma chambre, chaque détail familier me rappelant une réalité oppressante. Tout est à sa place. Un léger soupir de soulagement m'échappe en constatant que mon oncle n'a pas pris quelque chose pendant mon sommeil.

Ses visites nocturnes sont devenues très fréquentes mais j'ai l'impression qu'il s'en va dès que je m'endors. Je ne sais pas. Je ne lui ai jamais posé la question, préférant ne pas parler de cela avec lui. Pour moi son soutien lorsque je fais ce cauchemar, même si c'est bienveillant, n'est qu'un rappel douloureux de ma fragilité.

Je me traîne vers la salle de bain, mes pas lourds résonnant faiblement sur le parquet. Sous la lumière crue du miroir, mon reflet me fait face, accusateur. Mes yeux sont enflés et rouges, des témoins silencieux de mes larmes nocturnes. Je passe un doigt tremblant sous mes paupières, essuyant une larme rebelle qui trouve encore son chemin sur mes joues.

L'eau chaude de la douche est une bénédiction éphémère, une caresse sur ma peau meurtrie par l'épuisement. Chaque goutte qui glisse sur moi semble emporter une fraction de mon désespoir, mais il reste toujours là, enraciné au plus profond de moi. Les souvenirs de la nuit dernière se mélangent avec l'eau, s'écoulant lentement vers l'oubli, mais je sais qu'ils reviendront, comme toujours.

Je ferme les yeux, essayant de trouver un semblant de paix dans ce moment de solitude, mais les images du cauchemar persistent. Les yeux bleus de l'homme dans l'ombre, sa présence oppressante, son rire psychopathe et ma propre impuissance me hantent encore. Comment puis-je trouver la force de continuer à avancer alors que chaque nuit est une bataille perdue d'avance ?

La journée s'annonce longue et pénible. Je sors de la douche, m'enveloppant dans une serviette douce qui ne parvient pas à réchauffer mon âme gelée. Je me regarde une dernière fois dans le miroir, une détermination fragile dans le regard. Peut-être qu'un jour sera différent. Peut-être que je trouverai enfin la force de briser ce cycle infernal. Mais pour l'instant, je dois affronter une nouvelle journée.

Je fouille rapidement dans mon armoire, cherchant un vêtement à mettre. J'attrape un jean et un T-shirt. Ce sera suffisant. Je ne sors pas aujourd'hui de toute manière. Le monde extérieur peut attendre.

Je m'habille mécaniquement, mes mouvements encore alourdis par le sommeil et l'épuisement.

Je descends lentement les escaliers, la maison est silencieuse, seulement perturbée par le léger craquement du bois sous mes pieds. J'atteins la cuisine, où une faible lumière filtre à travers les rideaux, projetant des ombres dansantes sur les murs. Je prépare un café, espérant que sa chaleur et son amertume me réveilleront complètement, mais le goût ne fait que souligner la fatigue qui pèse sur mes épaules.

Je m'assois à la table, regardant fixement la tasse devant moi. Le silence de la maison est presque assourdissant, ce qui est bizarre d'ailleurs. Mais bon, je ne vais quand même pas m'en plaindre. 

Sombres SermentsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant