renouveau

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Les jours qui suivirent furent un mélange de routine et de réflexion. J'essayais de me concentrer sur mon travail, mais mes pensées revenaient sans cesse à Attal. Sa détermination, sa passion, tout ce qui m'avait attiré vers lui en premier lieu, étaient maintenant des souvenirs douloureux.

Un matin, alors que je me mettais du gel dans mes cheveux pour une nouvelle journée de travail, mon téléphone sonna. Un message de Gabriel. Je l'ouvris avec appréhension.

Peut-on se parler? J'ai réfléchi.

Mon cœur s'emballa. Était-ce une chance de réconciliation, ou une nouvelle blessure à venir? Je pris une profonde inspiration et répondis.

Oui, quand et où?


Nous nous retrouvâmes dans un parc tranquille, loin des regards et du tumulte de nos vies publiques. Gabriel était déjà là, assis sur un banc, l'air pensif.

"Salut," dit-il en me voyant approcher.

"Salut," répondis-je, m'asseyant à côté de lui.

Il y eut un long silence, chacun de nous cherchant les mots justes.

"Je suis désolé pour la façon dont je t'ai parlé après le débat," commençai-je.

"Moi aussi, je suis désolé," dit-il doucement.

"C'était dur pour moi de te voir là, et encore plus de me rendre compte que mes sentiments pour toi n'avaient pas disparu. En aucun cas je voulais te faire de mal." continua-t-il.

Gabriel prit une profonde inspiration, ses yeux fixés sur l'horizon.

"Je pense qu'il nous faut du temps," dit-il finalement. "Pas pour nous éloigner, mais pour nous redécouvrir. Pour comprendre ce que nous voulons vraiment, sans les pressions externes."

Ses paroles résonnaient avec une vérité que je ne pouvais nier. Nous avions besoin de temps, de guérison, mais aussi d'une chance de reconstruire ce qui avait été brisé.

"Tu as raison," répondis-je. "Prenons ce temps. Pour nous."

Gabriel hocha la tête, un léger sourire se dessinant sur ses lèvres. Ce n'était pas une fin, mais un nouveau départ, une promesse de mieux se comprendre et, peut-être un jour, de retrouver ce que nous avions perdu.

Nous nous levâmes, prêts à affronter les défis à venir, chacun de notre côté mais avec l'espoir d'un avenir meilleur. L'amour, après tout, n'était pas une course contre la montre, mais un voyage de découvertes et de redécouvertes. Et ce voyage, nous étions prêts à le continuer, ensemble ou séparés, avec la certitude que nos chemins se croiseraient à nouveau.


Les trois jours après le débat de mardi étaient chargés de travail.

J'ai fais une découverte assez surprenante: pleins de personnes s'amusent à faire des "edits" de Jordan et moi sur Tiktok. Bardella a fait un tiktok en y parlant:

"Je pense que sur Tiktok ils sont dans les starting-blocks pour les edits avec Attal."

En sachant que nous allons encore avoir un débat, ça ne fera faire qu'augmenter les rumeurs.


J'essayais de me concentrer sur mon travail, mais la distraction des réseaux sociaux et des rumeurs incessantes compliquait la tâche. Chaque notification sur mon téléphone devenait une source d'anxiété. Les images, les montages, les commentaires... tout semblait tourner autour de Jordan et moi. Mais quelque part, cela me fit aussi sourire. La fascination du public pour notre relation, bien que frustrante, montrait aussi à quel point nos débats étaient passionnants.

Le jour du prochain débat avec Olivier Faure et Jordan arriva plus vite que prévu. En arrivant sur place, je ressentis une nervosité familière, mêlée d'excitation. Jordan et moi avions convenu de prendre du recul, mais cela ne signifiait pas que nos interactions publiques seraient exemptes de tension.

Dans les coulisses, je le vis discuter avec son équipe, concentré et déterminé. Nos regards se croisèrent, et pour une fraction de seconde, le monde extérieur s'évanouit. Un léger sourire, presque imperceptible, illumina son visage avant qu'il ne se détourne pour se préparer.

Le débat commença avec l'intensité habituelle. Les sujets étaient variés et les échanges, vifs. Jordan et moi étions tous deux sur la défensive, chaque argument étant analysé et contré avec précision. Pourtant, il y avait une différence notable cette fois-ci. Un respect tacite s'était installé, probablement en raison de notre récente conversation.

À un moment, par réflexe, Jordan m'appela par mon prénom. Ce que nous devons pas faire lors de ces moments là. Il s'est vite corriger en citant mon nom après une hésitation. Une autre chose qui enflammera les edits Tiktok. Je me suis souvenu de l'autre jour où Jordan m'avait appelé Monsieur le professeur, alors j'ai voulu faire de même.

"Ce n'est pas notre premier débat, euh..." énoncai-je en le regardant et en tentant de dissimuler mon sourire.

"Ah, ça, c'est le moins qu'on puisse dire." répondit Bardella avec un grand sourire, tout en baissant la tête, gêné.

Lors de ma prise de parole par apport à l'homophobie, Jordan m'avait fait remarqué par son regard, que je le fixais quand je disais: "Moi je pense à tous les français, notamment les jeunes français qui subissent l'homophobie ou qui n'osent pas s'assumer par crainte de la subir."

J'espère pas que les gens sur Tiktok penseront que je visais Jordan.

À la fin du débat, alors que les caméras s'éteignaient et que les spectateurs quittaient la salle, je ressentis un étrange mélange de soulagement et de satisfaction. Gabriel s'approcha de moi, une expression indéchiffrable sur le visage.

"Tu t'es bien défendu ce soir," dit-il, son ton dépourvu de la moindre trace de sarcasme.

"Merci," répondis-je, touchée par sa sincérité. "Toi aussi."

Il scruta les alentours et m'embrassa sur le front, puis me prit dans ses bras.

Nous restâmes là, un moment, dans un silence confortable. Peut-être que ce temps de réflexion nous faisait déjà du bien. Nous avions chacun notre chemin à parcourir, mais il était clair que ces chemins continuaient de se croiser, que ce soit sur la scène publique ou dans l'intimité de nos pensées.

Alors que je quittais le bâtiment, mon téléphone vibra une fois de plus. Une nouvelle notification de TikTok. Cette fois, c'était un montage de notre débat, mettant en lumière non pas les moments de confrontation, mais ceux de compréhension mutuelle et de respect. Un signe, peut-être, que même les observateurs extérieurs voyaient l'évolution de notre relation.

Je pris une profonde inspiration, me sentant étrangement optimiste. Le chemin devant nous serait long et semé d'embûches, mais pour la première fois depuis longtemps, je sentais que nous étions sur la bonne voie.

Les jours qui suivirent, je continuai de me concentrer sur mon travail, tout en prenant soin de m'accorder du temps pour moi-même. Gabriel et moi échangions de temps à autre des messages, sans pression, sans attentes. Juste deux personnes cherchant à comprendre ce que l'avenir leur réservait.

Et peut-être, juste peut-être, cet avenir serait plus lumineux que jamais.

Politique sous ébats (attal × bardella)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant