Chapitre 1

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J'attendais, sous la pluie, devant l'hôpital. Cette pluie incessante qui n'avait cessé de tomber depuis maintenant deux semaines. Deux semaines où il avait décidé de disparaître une fois de plus après m'avoir abandonné sous cette pluie battante. J'avais mis du temps à reprendre le chemin de mon appartement. Evan m'avait même envoyé un message sur Instagram me demandant où j'étais passé, prétextant simplement que je n'étais pas très bien finalement.

Après avoir annulé le rendez-vous depuis deux semaines, il était grand temps que je me présente à Mira. Il était difficile de gérer tout cela, mais il était nécessaire que je me fasse violence si je voulais guérir.

Quelqu'un me heurta soudainement, me faisant avancer de quelques pas.

– Je m'excuse sincèrement, je suis vraiment maladroite !

Une jeune fille avec des yeux bleus, des cheveux assez courts et un sourire qui frapperait plus d'un se présente à moi. Alors que je relevai légèrement la tête vers elle, ayant remarqué ses talons qui la faisaient prendre une tête supplémentaire que moi.

– Tu n'as rien ? Demanda-t-elle en posant sa main sur mon épaule.

Je contemplai presque avec dégoût son geste, ne souhaitant plus que personne me touche. Chaque échange physique me dégoûtait davantage que tout. Je retirai doucement sa main de son contact avec mon épaule, en lui faisant un sourire.

– Oui, ça va, merci.

Elle m'adressa un nouveau sourire avant de reprendre son chemin vers l'entrée de l'hôpital.

— À une prochaine, peut-être !

Elle se perdit au milieu de la foule de l'accueil. À une prochaine ? Non, jamais Oui.

Je laissai échapper un soupir avant de me diriger vers l'ascenseur, le bureau de Mira se trouvant au deuxième étage. Je n'avais aucun courage pour monter les marches.

Je n'eus qu'à peine le temps de toquer que la porte s'ouvra en face de moi. Mira, les cheveux bruns coupés au carré, m'accueillit avec un sourire.

— Eli, entre.

Elle se décala de l'entrée pour me laisser passer devant elle. Je fixai le fauteuil sur lequel je devais m'asseoir, sachant pertinemment qu'elle ne me laissera pas sortir de son bureau avant que je ne lui ait sorti un seul mot de ma bouche presque close depuis deux semaines.

Elle s'installa sur une chaise en face d'une table basse ronde qui nous séparait, une boite de mouchoir au centre. Elle me fixa un instant, comme pour tenter de saisir les émotions qui émanaient probablement de mon corps à ce moment précis, ou peut-être comprendre le vide qui se manifestait sur mon visage.

– J'imagine que je n'ai pas besoin de te demander comment tu vas ?

Je esquissai un rire sarcastique, tournant la tête vers la fenêtre qui donnait sur la cour de l'hôpital, vide à la vue de la pluie qui s'écoulait.

– Tu redoutais notre rendez-vous ?

Est-ce que je le redoutais ? Oui. Au cours des deux dernières semaines, j'avais peur de faire face aux sentiments variés que je refoulais avec difficulté, me plongeant dans un gouffre sans fin.

— Je vois que tu ne t'as pas scarifié depuis ce temps-là.

Enfin, je ramenai mon regard vers elle, la fixant avec mépris.

– Incroyable, n'est-ce pas ?

Elle s'étonna du ton sarcastique que je venais d'adopter envers elle, ce qui n'était pas habituel pour moi.

DISTANCE MORELLE IIOù les histoires vivent. Découvrez maintenant