Chapitre 11

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Je fixais avec mépris le sac de frappe devant moi. Justin avait réellement contraint ma participation à la salle de sport. En réalité, il avait probablement raison. Peut-être que j'avais besoin de me détendre, en particulier après la frustration que j'avais ressentie après qu'il m'ait révélé ce que faisait réellement Valentin.


— Eh bien, Eli, frappe-le. Me demandait Justin derrière moi.


— Franchement, j'en ai pas envie.


Derrière moi, il esquissa un soupir, saisit mes mains couvertes de deux gants de boxe qui étaient beaucoup trop grands pour moi, resserrant les scratchs de celui-ci avant de me fixer du regard. Le regard qu'il m'avait donné avait provoqué une sensation de malaise, je n'avais plus le Justin tout aimable d'il y a plusieurs heures en face de moi.


— Frappe. Me redemandait-il.


En fermant les yeux, je ressentais une faible force pour frapper quelque chose. J'avais perdu toute sensation de force dans mon corps, rien, le vide. Je voulais simplement m'installer dans un lit et ne plus y faire de mouvement pendant plusieurs jours, s'il était nécessaire. Je désirais retrouver mon appartement, mon chaos, mais surtout profiter de l'air frais de l'extérieur.


— Est-ce que tu me laisserais faire un tour dehors si je frappe ?


— Non, frappe.


Je donnai un coup très faible dans le sac, le faisant presque pas bouger. Justin tournait autour de moi et du sac, me stressant davantage. J'avais l'impression d'être enfermé comme un Lion. Tout à coup, Justin frappa le sac avec son poing, le faisant rebondir sur mon visage.


— Putain Justin !


— Ta garde.


Je lançai un profond soupir, me frottant le nez tout en lui adressant un regard plein de haine. Je promettais intérieurement de lui faire regretter cela un jour, m'étant en garde sur la gauche, les poings collés à mes pommettes.


— Que te fait-il de savoir que Jackson souhaite ta peau, Eli ? Demandait-il en reprenant ses pas autour de moi.


J'observais attentivement, ne répondant pas immédiatement à sa question. En réalité, je n'avais aucune idée de ce que cela me faisait, je n'avais vraiment rien à en faire. Il souhaitait ma peau depuis des années et pourtant il n'avait rien fait pour cela.


— Absolument rien.


Il esquissa une légère expression, tout en frappant du talon sur le sol de cette salle de sport entièrement vide.


— Et d'apprendre qu'il souhaite assassiner son fils adoptif ?


— Quelle est la raison pour laquelle il souhaite le tuer ?


— Parce qu'à chaque fois, il te sauve la vie.

DISTANCE MORELLE IIOù les histoires vivent. Découvrez maintenant