Chapitre 7

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POV Eli.

Il se déplaça devant moi afin d'ouvrir la porte que j'essayais d'ouvrir depuis près de 5 minutes avant que l'armoire à glace ne me bloque le passage.

J'étais sur les nefs, depuis que je m'étais réveillé, je ne me sentais pas comme d'habitude. Comme si l'Eli que j'avais connue essayait de combattre quelque chose de nouveau, ou du moins quelque chose qu'elle avait refoulé pendant des années.

Devant moi, se présentait un bureau pas très grand, neutre, les murs en béton n'arrangeaient pas le style lugubre de cette pièce. Un bureau en fer était au milieu de la pièce, sur lequel un ordinateur portable reposait. Une petite boite en bois et quelques dossiers y étaient également, plusieurs casiers trônaient dans la salle, et un canapé en cuir reposait dans le coin. La vue de ce canapé en cuire me ramenait au moment où je l'avais croisée dans le bureau de Jackson, affalée sur celui-ci d'un air très nonchalant. Cet air qui reste d'ailleurs toujours présent.

Il s'installa sur sa chaise de bureau, me faisant un geste de main pour me montrer la porte.

— Ferme la porte.

L'air glacial qu'il avait avec moi depuis plusieurs minutes m'irrita immédiatement, je poussai presque la porte derrière moi après l'avoir poussé délicatement.

— Arrête d'utiliser cet air avec moi.

— Quel air, Eli ? Me demandait-il tout en ouvrant son ordinateur.

Je pouffai un peu en gardant mon regard fixé sur son visage entièrement fermé. J'étais confronté à l'homme neutre aujourd'hui, sa brèche n'était pas visible.

— Tu es complètement froid, comme si j'avais fait quelque chose de mal.

Il se tourna finalement vers moi, tandis qu'il tapotait sur son clavier.

— Tu me contraries en ne comprenant pas que tu es ici pour ta propre sécurité.

— Qu'est-ce que tu as à faire de ma sécurité ? Quoi qu'il en soit, tu disparais à chaque fois.

Il se mit à s'affaler sur son siège, ramenant la tête en arrière tout en soupirant suffisamment fort pour que je puisse l'entendre. Je n'avais absolument aucune idée de la manière de me comporter avec lui, un malaise s'était établi entre nous.

— Que souhaitais-tu que je fasse ? Que je vienne te border dans ton lit et que je t'attende comme un prince charmant tous les matins, avec des croisants et du jus d'orange frais. Je ne suis pas comme ça, arrête de te comporter comme si tu ne le savais pas.

Un coup de poing au niveau du foie, c'est ce qu'il venait de me donner. Je me sentais insignifiante, comme si je n'avais jamais été présente à ses yeux. Je connaissais son manque de démonstration, mais de le faire comme si rien ne s'était jamais produit entre nous était vraiment pénible.

— Je ne t'ai jamais fait cette demande, loin de là. Quoi qu'il en soit, je ne suis pas fan du jus d'orange. Bafouais-je doucement les bras croisés.

— Tu as ma sécurité, c'est déjà ça. N'insiste pas trop, tu dors dans mon lit, je t'ai encore une fois sauvé la vie, tu peux être nourrie et blanchie à ta convenance ici, qu'est-ce qu'il te faut de plus sérieux !

— Je suis en mesure de dormir dans une chambre séparée, car cela semble te déranger.

Un instant, son regard s'assombris, comme si ce que je venais de dire avait été une erreur. Il n'allait pas me manquer, c'est certain, mais s'il voulait me démontrer que je n'étais pas très important pour lui, je ne lui montrerais pas qu'il avait une importance pour moi.

DISTANCE MORELLE IIOù les histoires vivent. Découvrez maintenant