Chapitre 6

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POV Valentin

Elle dormait depuis plusieurs jours, mais moi, je ne dormais pas, je restais éveillé toute la nuit à ses côtés, la détaillant du regard toutes les nuits, comme si j'avais peur d'oublier son regard. Je me retrouvais même quelques fois à vérifier si elle respirait encore bien, car elle n'était pas du genre à bouger beaucoup dans son sommeil. Même si quelques fois elle me surprenait à retrouver ses jambes à moitié tombantes du lit. Je m'endormais même devant mes écrans de sécurité. Justin m'envoya alors avec force dans ma chambre. Il était plus de 23 h, je n'avais rien mangé, mais je savais qu'un plateau de nourriture m'attendait au pas de ma porte.

Ma chambre était fermée à toute intrusion, la sécurité de mes hommes était en danger. Je savais que si elle s'était réveillée sans que je le vois, et qu'un de mes hommes était présent dans la pièce au même moment, sa vie pourrait être en danger. Tout comme la mienne, je le savais, mais j'avais espoir de pouvoir être la clé qui pouvait appaiser tout cela.

La main sur la clanche de la porte, je m'arrêtai pour essayer d'écouter si un bruit était présent dans la pièce, mais rien. J'entrai donc doucement, le plateau en main, mais à peine ai-je pu mettre un pied dans la pièce que je fus projeté vers l'arrière à cause de la porte qui venait de me frapper contre la tête assez violemment.

— Putain !

Je laissais tomber le plateau que j'avais dans mes mains, qui s'étendait sur le sol, tout en tenant fermement l'acarde qui semblait également s'être brisé.

Elle était réveillée, et surement encore en pleine crise.

— Eli, laisse-moi entrer.

Il n'y avait plus de mouvement dans la chambre, seulement le bruit du grincement de la porte qui se refermait après m'avoir frappé la figure. Je laissai échapper un léger soupir, en avançant vers elle. N'ayant aucune réponse de sa part, je savais que le fait d'avoir entendu ma voix venait de la tétaniser, comme à chaque fois.

Je me dirigeai lentement vers la pièce, elle se trouvait derrière la porte, les cheveux devant son visage, les yeux rougis à cause des pleurs qu'elle avait probablement versées. Ma chambre était sans dessus dessous. J'observai attentivement son pull, qui était beaucoup trop grand pour dissimuler ses mains. Cependant, les petites gouttes de sang sur le rebord des manches me montraient qu'elle s'était blessée en cassant quelque chose. Je me suis rapproché d'elle, mais elle sursauta en reculant face au mur. J'avais déjà remarqué le regard qu'elle avait à cet instant précis. Lorsqu'elle m'a demandé de la tuer dans la cave.

— Eli, c'est moi, je ne te ferai rien. Disais-je en m'approchant doucement en montrant mes mains.

— Est-ce que j'ai tué Evan ? Me demandait-elle la voix tremblante de pleure.

Je me suis rendu compte à ce moment précis que son esprit n'avait pas effacé ce qu'elle avait fait et vécu.

— Tu te souviens ?

Elle fit un geste de tête de haut en bas accompagné de larmes pour me confirmer qu'elle avait bon souvenir.

— Pourquoi tu as saccagé la chambre, Eli ?

En essuyant ses yeux avec une des manches, elle renifla grossièrement. Une représentation enfantine qui me rappelait la première fois que je l'ai aperçue, lorsque c'était une jeune fille sans défense qui ne savait même pas ce qu'elle était réellement, comme si l'enfant qu'elle était renaissait à chaque fin de crise.

— Je ressens de la culpabilité pour ce que j'ai commis, je ne sais pas ce qui m'a pris, je n'ai pas saisi la raison pour laquelle j'ai agi de la sorte. Selon lui, j'ai tué Lisa, alors que la seule fois où j'ai réellement tué Lisa, c'était dans mon rêve ! Et il parlait de toi, il parlait trop de toi, alors j'ai vrillé et-

DISTANCE MORELLE IIOù les histoires vivent. Découvrez maintenant