Chapitre 8

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POV Valentin.

Je suis conscient que ma façon d'interagir avec elle n'était pas appropriée et allait à l'encontre de mes véritables émotions. Cependant, si je n'avais pas enfermé mes sentiments dans un placard fermé à double tour, je pourrais mettre le monde en flamme pour elle. Je devais donc rester calme face à elle, même si je savais clairement qu'elle était profondément blessée et qu'elle avait besoin de réconfort suite à ce qu'elle venait d'apprendre.

Il n'y a pas de place pour les sentiments dans une telle situation.

Je refermai mon ordinateur portable de manière assez violente, le repoussant plus loin sur le bureau, posant ma tête sur mes bras croisés sur celui-ci. En voyant la porte s'ouvrir en face de moi, je ne relevai pas la tête, conscient que Justin était la seule personne autorisée à entrer dans mon bureau.

— Comment cela s'est déroulé ?

Ses pas se rapprochèrent du bureau avant de s'affaler sur le siège en face du bureau. Je laissai échapper un profond soupir en réponse, ne voulant absolument pas revenir sur la frustration qui venait de m'envahir.

— Elle a l'air aussi butée que toi, Mec. Me lançait-il avec un léger rire étouffé.

Instantanément, il réussissait à me détendre. Il était clairement le seul à connaître la solution, avec Eli.

— C'est vrai, oui. En levant la tête vers lui, je me redressai sur mon siège. Elle veut partir, prétextant qu'elle a un groupe de soutiens que sa psy lui a recommandé, mais je sais que ce n'est qu'une excuse.

— En résumé, elle n'a pas l'intention d'être là.

Tout en refermant les yeux, je balançais ma tête vers l'arrière, en inspirant profondément.

— Je pense qu'elle ne sait pas les dangers qu'elle risque si je la laisse partir, elle a été habituée à rester seule pendant trop longtemps.

— As-tu tenté de lui expliquer cela ?

— Mouais.

À ce moment précis, je pouvais ressentir le regard de Justin me juger. Il était conscient que je n'étais pas assez fort lorsqu'il s'agissait d'expliquer des choses ou de les faire comprendre. Tant que moi, je le savais, c'était l'essentiel. Mais Eli avait besoin qu'on lui explique, plusieurs fois s'il fallait, mais elle était comme ça.

— En résumé, je dois m'en occuper moi-même. As-tu au moins mentionné l'entrainement ?

— Ça n'est pas gagné, tu peux en être certain, elle a totalement rejeté l'événement.

— Eh bien, ce n'est pas comme si on ne s'y attendait pas, n'est-ce pas ?

Il avait raison, on était conscient que la tâche serait ardue avec elle. Cependant, afin de prévenir une bombe à retardement qui détruit tout sur son passage, il était nécessaire de l'entraîner à gérer ses émotions.

— Par quelle raison ne souhaites-tu pas le faire avec elle, Val ?

Je pouffai de rire devant lui, le regardant avec des gros yeux pour savoir si sa question était vraiment sérieuse, mais apparemment elle l'était.

— Mais t'es con ou tu le fais exprès ! Justin ? Elle ne fera rien pour moi, elle sera trop prisonnière de ses émotions, elle ne parviendra pas à exprimer ce qu'elle a en elle, trop aveuglée par le fait de me causer du tort.

DISTANCE MORELLE IIOù les histoires vivent. Découvrez maintenant