CLAUDIA

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Lorsque je suis rentrée chez moi, j'ai découvert que Claudia n'avait pas arrêté de me spammer de messages, me suppliant de revenir. Elle me disait qu'elle ne comprenait pas pourquoi j'étais partie si brusquement, et que tout le monde se demandait où j'étais passée. Mais j'étais encore bien trop énervée pour répondre.

Je lâche mon téléphone sur la table de nuit et me dirige vers ma chambre, mes pensées tourbillonnant encore autour des événements de la soirée. J'essaie de me calmer, de rationaliser tout ce qui s'est passé, mais la colère est trop forte.

Finalement, je décide de laisser Claudia sans réponse pour le moment. Je me glisse sous les draps, espérant que la fatigue finira par l'emporter sur la frustration. Alors que je ferme les yeux, les images de la soirée défilent encore devant moi, mais petit à petit, le sommeil finit par m'emporter.

Les jours suivants, je me suis plongée dans le travail, déterminée à ne pas me laisser distraire par quoi que ce soit d'autre. Mon ordinateur est devenu mon refuge, et chaque tâche un moyen de me détourner des pensées agitées qui me hantaient encore.

Claudia a continué de m'inviter à sortir, mais j'ai décliné à chaque fois. Elle passait désormais tout son temps avec Ormaz, laissant peu de place pour autre chose. Je ne pouvais pas m'empêcher de me sentir un peu seule, mais je préférais ça à la confusion et à l'agacement que j'avais ressentis lors de la soirée.

Alors, je restais tranquille chez moi, installée devant mon ordinateur. Les jours se succédaient, rythmés par le travail à mon agence de communication et les heures passées devant l'écran. J'appréciais cette routine monotone qui me permettait de garder l'esprit occupé et éloigné des tumultes émotionnels.

Alors que je suis tranquillement chez moi, concentrée sur mon travail, on toque à ma porte. En l'ouvrant, je tombe sur Claudia, qui semble déterminée.

"Allez, bouge-toi," me dit-elle d'un ton ferme. "Y'en a marre que tu joues à l'ermite."

"J'ai pas envie de sortir," répliquai-je en soupirant. "Surtout si c'est pour voir tes bouffons de collègues."

"De un, y'aura que moi," répondit-elle, "et de deux, ce ne sont pas des bouffons."

"Donc, le mec dit que je suis là pour me faire baiser, mais ça te dérange pas ?" dis-je, ressentant encore l'irritation de cette soirée.

"Sylvia," commença-t-elle, essayant de garder son calme, "il dit ça parce qu'il a l'habitude de voir ce genre de fille défiler."

Je la regardai, choquée par sa réponse. "Et ça excuse son comportement ? Tu ne vois pas que c'est un manque de respect ?"

"Je sais, c'était inacceptable," admit-elle, un peu contrite. "Mais il regrette ce qui a dit. Et les gars lui ont passés un savons après que tu sois partie, surtout Mathieu il a grave peter les plombs."

"Ok, mais je suis censée faire quoi avec ça ?" demandai-je, encore en colère. "Faire comme si de rien n'était et continuer à fréquenter ces vieux mecs ?"

"Non, mais tu pourrais donner une chance à ceux qui ne t'ont rien fait," suggéra Claudia. "Moi par exemple. J'ai besoin de toi, de ton amitié. Et puis, Ormaz Mathieu et les autres t'ont rien fait. Tu peux pas le savoir si tu sort pas de ta grotte et que tu te fermes comme ça."

Je soupirai, sentant mon irritation se dissiper un peu. Claudia avait raison sur un point : j'avais besoin de sortir et de voir autre chose que l'écran de mon ordinateur.

Alors, je décide d'enfiler une tenue sympa, quelque chose de décontracté mais joli. Je me maquille légèrement, juste assez pour me sentir bien, et je lâche ma queue de cheval, laissant mes cheveux tomber librement sur mes épaules. Une fois prête, je rejoins Claudia.

"T'es superbe," me dit-elle avec un sourire. "Allez, on y va. On va juste boire un petit coup."

Je souris, un peu rassurée par sa présence. Nous sortons de l'appartement et nous dirigeons vers le bar.

En chemin, Claudia essaie de détendre l'atmosphère. "Tu te souviens de la dernière fois qu'on est sorties juste toutes les deux ? C'était y'a genre un éternuâmes."

Arrivées au bar, on choisit une petite table tranquille dans un coin. L'ambiance est détendue, avec une musique douce en fond.

"Alors, qu'est-ce que tu veux boire ?" me demande Claudia.

"Je pense que je vais prendre un cocktail," dis-je. "Quelque chose de léger."

Nous passons notre commande et, une fois servies, nous trinquons.

"À nous," dit Claudia. "Et à des soirées sans prise de tête."

"À nous," je réponds en souriant.

Nous passons la soirée à discuter de tout et de rien, laissant de côté les soucis et les tensions des derniers jours. Claudia me raconte des anecdotes amusantes de son travail, et je lui parle des derniers projets de mon agence.

Alors que nous sirotons nos cocktails, Claudia commence à me parler des garçons.

"Tu sais, avec Ormaz, je pense que c'est sérieux," dit-elle, un sourire rêveur aux lèvres. "On passe vraiment de bons moments ensemble, et il est super attentionné. J'ai l'impression qu'il pourrait vraiment être celui qu'il me faut."

Je hoche la tête, contente pour elle. "Ça a l'air génial. Tant que t'es heureuse, c'est ce qui compte."

Elle continue, changeant de sujet. "Et Mathieu... il a grave demandé de tes nouvelles."

Je la regarde, surprise. "Mathieu ? Sérieusement ?"

"Oui," répond-elle. "Il m'a demandé comment tu allais, pourquoi tu ne revenais pas aux soirées avec moi... Il semblait vraiment s'inquiéter pour toi."

Je prends une gorgée de mon cocktail, réfléchissant à ce qu'elle vient de dire. "C'est gentil de sa part, mais après ce qui s'est passé, je ne suis pas vraiment d'humeur à le revoir."

Claudia pose sa main sur la mienne. "Je comprends, mais peut-être que tu devrais lui donner une chance. Il a l'air sincèrement désolé pour ce qui s'est passé."

Je soupire. "Peut-être. Je verrai."

Elle sourit. "En tout cas, sache qu'il a l'air de bien t'avoir kiffer."

Je hausse les épaules, essayant de ne pas trop m'attarder sur ces compliments. "On verra bien ce que l'avenir nous réserve."

Peu à peu, je sens ma mauvaise humeur se dissiper. La compagnie de Claudia, son rire contagieux, et la légèreté de la soirée m'aident à me détendre.

Finalement, après quelques heures passées à papoter et à siroter nos boissons, nous décidons de rentrer.

"Merci pour cette soirée," dis-je à Claudia alors que nous marchons vers la voiture. "J'en avais vraiment besoin."

"Moi aussi," répond-elle. "On devrait faire ça plus souvent."

Je souris. "Oui, on devrait."

Nous rentrons chez moi, et avant de partir, Claudia me donne une étreinte. "Tu es ma meilleure amie, Sylvia. N'oublie jamais ça."

"Toi aussi," dis-je en lui rendant son étreinte. "Bonne nuit."

Elle me fait un dernier signe de la main avant de s'éloigner, et je rentre chez moi, le cœur un peu plus léger.

SHOWCASE // PLKOù les histoires vivent. Découvrez maintenant