UNE PETITE SÉRÉNADE

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« Bon, vous êtes prêts ? » demande Ormaz, essayant de détendre l'atmosphère dans le salon de Lesram alors qu'il va bientôt nous présenter sa copine.

« J'ai peur que ce soit une pétasse de fou, » dis-je en plaisantant à moitié. « Imagine elle nous aime pas. »

« Vas-y, détends-toi. Elle va très bien t'aimer, » me rassure Aladin.

Mathieu, assis un peu à l'écart, me toise en silence. Les choses sont toujours tendues entre nous, et je ne suis toujours pas prête à lui parler.

« Ou imagine elle est là pour la fame, » continue-je. « Lesram le pauvre, imagine. »

Mathieu lève les yeux et dit : « Toi on t'a bien fait confiance. »

Je le regarde froidement. « On n'a pas la même définition de confiance, mais vas-y, » dis-je sèchement.

Ormaz intervient, agacé : « Vous allez pas recommencer, vous deux. »

Juste à ce moment, la porte s'ouvre et Lesram entre avec sa copine. Tout le monde se tait et se tourne vers eux. Elle est plutôt jolie, avec un sourire timide mais chaleureux.

« Salut tout le monde, » dit Lesram, visiblement nerveux. « Je vous présente Emma. »

Emma nous salue tous avec un sourire puis viens nous faire la bise. L'ambiance se détend légèrement.

« Enchantée de vous rencontrer, » dit-elle. « Lesram m'a beaucoup parlé de vous. »

On échange des regards, puis Aladin, fidèle à lui-même, brise la glace avec une blague :

« Alors, tu sais à quoi tu t'es engagée en sortant avec ce mec ? Parce que c'est un sacré numéro. »

Tout le monde rit, et Emma répond avec un sourire malicieux : « Oh, je crois que je peux gérer. »

Je commence à papoter avec Emma et, à ma surprise, le feeling passe bien. Elle a l'air bon délire et pas dutous prise de tête ce qui s'annonce bien, et qui efface légèrement mes craintes.

Claudia nous rejoint peu après, et on forme rapidement un petit groupe de filles. C'est agréable de discuter sans les gars autour, et ça nous permet de vraiment apprendre à nous connaître.

« Alors, tu fais quoi dans la vie, Emma ? » demande Claudia.

« Je suis graphiste freelance, » répond Emma avec un sourire. « Je travaille surtout sur des projets de branding et de design web. »

« C'est génial ! » dis-je. « Je travaille dans une agence de communication, donc on est un peu dans le même domaine. »

« Trop cool ! » dit Emma. « Peut-être qu'on pourra collaborer un jour. »

Claudia sourit et dit : « J'ai entendu dire que tu étais vraiment talentueuse. Lesram est très fier de toi. »

Emma rougit légèrement. « Il est adorable. »

On continue de discuter, et je réalise à quel point c'est agréable d'avoir cette connexion entre filles. Emma nous raconte des histoires amusantes sur ses projets, et Claudia et moi partageons quelques anecdotes de notre propre travail.

À un moment donné, Emma pose une question qui me surprend :

« Et vous, les filles, comment ça se passe niveau relations ? »

Je ris et réponds : « Oh, c'est... compliqué. Mais on s'en sort. »

Claudia ajoute : « Oui, on fait de notre mieux. Personnellement avec Ormaz tout roule donc c'est cool. »

Emma sourit. « Tant mieux. »

La soirée se poursuit dans une ambiance détendue et agréable. Mathieu, fidèle à lui-même, ne manque pas une occasion de me lancer des petites taquineries. Je fais de mon mieux pour ne pas y prêter attention, même si je sens ses yeux sur moi. Aladin, observant la scène, éclate de rire et se penche vers moi pour chuchoter quelques réflexions.

« Arrête de faire ta tête de mule et va lui parler, » me souffle-t-il en souriant.

« Non, » dis-je en secouant la tête, déterminée à rester sur mes positions. « Il a dépassé les bornes, il doit comprendre ça. »

Aladin hausse les épaules. « Comme tu veux, mais on voit bien qu'il essaie de se racheter. »

Emma, qui a remarqué notre petite conversation, nous interrompt. « Tout va bien ? »

« Ouais, ouais, » répond Aladin en souriant. « Juste une petite histoire entre eux deux. »

Emma me regarde avec un air de compréhension. « J'te comprend mais dis toi qu'on a qu'une vie.»

Je soupire. « Je sais, mais c'est pas si facile. »

La soirée continue, et malgré mes efforts pour l'ignorer, Mathieu trouve toujours un moyen de capter mon attention avec ses blagues et ses taquineries. À un moment donné, il lance une vanne particulièrement drôle, et malgré moi, je ne peux m'empêcher de rire.

« Tu vois, tu craques déjà, » dit Aladin en riant doucement.

Je lui donne un coup de coude en réponse, mais je sens bien que mon visage s'adoucit. Peut-être qu'il a raison, et que je devrais lui donner une chance de s'expliquer.

« On peut parler ? » demande Mathieu en s'approchant de moi.

Je le regarde un instant, hésitante, puis hoche la tête. « D'accord, mais pas ici. »

Il sourit légèrement, reconnaissant, et nous sortons dehors pour trouver un endroit plus calme.

« Je suis désolé pour l'autre soir, » commence-t-il. « J'étais en colère et j'ai dit des choses que j'pensais pas. »

« C'était pas juste, » dis-je en croisant les bras. « Tu ne peux pas me traiter comme ça devant tout le monde. »

« Je sais, » admet-il. « Je suis un idiot. Mais je tiens à toi, Sylvia. Vraiment. »

« Ok, bah fais-moi des excuses devant tout le monde, » dis-je en le fixant.

« T'es folle, » réplique-t-il en levant les yeux au ciel.

« Allez, une petite sérénade, » je l'encourage, un sourire espiègle aux lèvres.

« Tu casses les couilles, » dit-il en soupirant, mais je vois une lueur d'amusement dans ses yeux.

Il me tire par la main et nous emmène vers le groupe. Une fois là-bas, il s'éclaircit la gorge de manière exagérée, attirant l'attention de tout le monde.

« Mesdames et messieurs, » commence-t-il d'une voix théâtrale, « Je suis ici pour présenter mes excuses publiques à Sylvia. J'ai été un imbécile, et je le reconnais. J'ai dit des choses que je ne pensais pas parce que, soyons honnêtes, j'suis v'la con quand je suis en colère. »

Les rires fusent autour de nous. Claudia et Aladin éclatent de rire, et même Lesram et Emma sourient.

« En plus, » continue-t-il, « J'me rends compte que je suis chanceux de l'avoir dans ma vie. Elle est belle, intelligente, et incroyablement patiente pour supporter un gars comme moi. Et c'est pas une groupie, ça c'est clair. Alors, Sylvia, je suis désolé. Et vous inquiétez pas j'ai pas dutous un couteau sous la gorge pour faire ça. »

Tout le monde éclate de rire à nouveau. Je me lève, et l'embrasse en riant. Les applaudissements et les cris d'encouragement fusent autour de nous.

« T'es vraiment con, » murmuré-je contre ses lèvres en souriant.

« Mais c'est pour ça que tu m'apprécie, » répond-il en souriant aussi.

Je ris et hoche la tête. « Ouais peut-être. »

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