DÉMON

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À la fin de la soirée, on se regroupe tous pour rentrer dans la voiture de Claudia, la seule qui n'a pas bu. Ormaz s'installe à l'avant en tant que copilote. Moi, Mathieu, Lesram, et Aladin nous entassons à l'arrière, riant comme des fous, visiblement très alcoolisés. Je suis assise sur les genoux de Mathieu, nos rires et nos discussions animées remplissant l'air de la voiture.

« Franchement, c'était une sacrée soirée, » dit Lesram en essayant de garder son équilibre malgré les virages de la route.

« Vous êtes des cas, vous savez ça ? » rigole Ormaz depuis le siège avant, tournant la tête pour nous regarder. « Heureusement que Claudia n'a rien bu, sinon on serait vraiment dans la merde. »

« T'inquiète, je gère, » répond Claudia avec un sourire, concentrée sur la route. « Mais c'est vrai que vous êtes un peu trop éméchés, les gars. »

Aladin éclate de rire. « C'est ça qui fait tout le charme de la soirée ! » dit-il, sa voix joyeuse résonnant.

Je me cale un peu plus confortablement sur les genoux de Mathieu, sentant son bras m'enlacer pour me maintenir en place. « T'es bien là ? » murmure-t-il à mon oreille.

Je hoche la tête en souriant. « Ouais c'est bon. »

Lesram, quant à lui, continue de plaisanter avec Aladin. « Franchement, toi, t'es vraiment le roi pour nous foutre dans des situations de shlag. »

« C'est un don, » réplique Aladin avec un clin d'œil. « Vous devriez me remercier pour toutes ces aventures. »

On rit tous de bon cœur, l'alcool déliant nos langues et nos réserves.  Claudia jette un coup d'œil dans le rétroviseur et sourit en voyant l'amusement dans nos yeux. « Bon, les gars, on est presque arrivés. Essayez de pas gerber dans ma caisse, d'accord ? »

« Promis, » répondons-nous en chœur, éclatant de rire une fois de plus.

Claudia conduit prudemment à travers les rues nocturnes, et bientôt nous arrivons chez Lesram. Il sort de la voiture en titubant légèrement, nous saluant avec un grand sourire.

« À la prochaine, les gars, » dit-il en refermant la portière.

Ensuite, nous déposons Aladin, qui sort en faisant des gestes exagérés et en nous lançant quelques dernières blagues. « Allez, portez-vous bien, et n'oubliez pas de vous hydrater et j'parle pas d'eau la ! » dit-il en riant avant de disparaître dans la nuit.

Dans la voiture, l'ambiance se calme un peu. Claudia se retourne légèrement pour nous demander : « Je vous dépose où maintenant ? »

Mathieu se tourne vers moi. « Chez moi ? » propose-t-il.

Je lui adresse un sourire et hoche la tête. « Vas-y, » dis-je.

On reprend la route, le silence dans la voiture est confortable, entrecoupé par le doux ronronnement du moteur et les bruits de la ville qui défilent autour de nous. Bientôt, nous arrivons chez Mathieu.

« Merci tu gère, » dit Mathieu en sortant de la voiture, m'aidant à descendre.

« Merci Claudia, t'es la meilleure, » ajoutai-je en refermant la portière.

Claudia nous fait un signe de la main. « Pas de souci, les gars. Rentrez bien et reposez-vous. »

Nous nous dirigeons vers l'appartement de Mathieu. Une fois à l'intérieur, l'ambiance devient encore plus intime.

« Tu veux boire quelque chose ? » demande-t-il en se dirigeant vers la cuisine.

« Juste un verre d'eau, ça ira, » dis-je, encore un peu étourdie par la soirée.

Il remplit deux verres et revient vers moi. Nous buvons en silence, les yeux mi-clos, je sens la fatigue me gagner.

« On va se coucher ? » propose-t-il doucement.

J'hoche la tête, trop fatiguée pour parler. Nous nous dirigeons vers la chambre, laissant les verres vides sur la table. Une fois à l'intérieur, nous nous changeons rapidement et nous glissons sous la. couverture.

Mathieu se blottit contre moi, me tenant dans ses bras. « C'était une sacrée soirée, » murmure-t-il.

« Oui, vraiment, » réponds-je, mes yeux se fermant déjà.

« Allez bonne nuit, » dit-il, déposant un doux baiser sur ma tête.

« Bonne nuit, » murmurais-je en retour.

En quelques instants, nous sombrons tous les deux dans un sommeil profond et réparateur, nos corps épuisés par les émotions et les événements de la nuit. La chaleur de ses bras autour de moi est la dernière chose dont je me souviens avant de m'endormir, me sentant en sécurité et heureuse.

[...]

Je me réveille en sursaut, mon cœur battant à tout rompre.

« Y'a quoi, y'a quoi ?! » s'inquiète Mathieu en se réveillant précipitamment et en allumant la lampe de chevet.

Je reste muette, figée par la peur, mon esprit encore emprisonné par le souvenir terrifiant. Il essaie de s'approcher de moi, tendant les bras pour me réconforter, mais je me recule instinctivement, comme si sa proximité ravivait la terreur de mon cauchemar.

« Qu'est-ce qui se passe ? » demande-t-il doucement, son regard plein d'inquiétude.  « Parle-moi. »

Je secoue la tête, incapable de formuler des mots.

Voyant que je refuse de parler, il change d'approche. « C'est bon, c'est bon, j'suis là, » dit-il doucement, sa voix remplie de tendresse. « T'es en sécurité ici. »

Je finis par hocher la tête, « J'ai fait un cauchemar, » murmurai-je enfin, ma voix brisée par l'émotion.

« J'suis là, » répète-t-il doucement, avançant encore un peu. « Viens ici. » Il tend ses bras, et cette fois, je ne recule pas. Lentement, je me rapproche de lui, me laissant envelopper par ses bras.

Je ferme les yeux, m'efforçant de respirer profondément.

« Tu veux aller te passer un coup d'eau ? » me demande Mathieu doucement.

J'hoche la tête et me lève, encore un peu tremblante. Je me dirige vers la salle de bain, allume la lumière et m'appuie sur le lavabo, essayant de calmer ma respiration. L'eau froide sur mon visage m'aide à chasser les derniers souvenirs de mon cauchemar.

Après quelques minutes, je me sens un peu mieux. J'éteins la lumière et retourne dans la chambre. Il m'attend, un verre d'eau à la main.

« Tiens, bois ça, » dit-il en me tendant le verre.

Je prends le verre et bois lentement, appréciant le geste attentionné. « Merci, » murmurai-je.

« Ça va mieux ? » demande-t-il, ses yeux remplis de préoccupation.

« Oui, un peu, » répondis-je en posant le verre vide sur la table de chevet.

Il me prend doucement par la main et m'attire vers le lit. « Viens, on va se recoucher. »

Nous nous allongeons à nouveau, et cette fois, je me blottis contre lui, cherchant la sécurité dans ses bras. Il me serre contre lui, ses doigts caressant doucement mes cheveux.

« Tu veux m'en parler ? » me demande Mathieu doucement.

« Non, » dis-je sèchement, mon ton plus dur que je ne le voudrais.

« Ok, » dit-il, respectant mon espace. « Ok. » Puis il dépose un baiser sur mon front, un geste tendre et réconfortant.

Je sens la tension dans ses bras se relâcher un peu, et il continue à me tenir doucement contre lui. Le silence s'installe entre nous, mais ce n'est pas un silence oppressant.

Peu à peu, mon esprit se calme, et la fatigue reprend le dessus. Je sais que je n'ai pas encore parlé de ce qui me hante, mais juste savoir que Mathieu est là, prêt à m'écouter quand je serai prête, fait une grande différence.

Finalement, je m'endors à nouveau, cette fois dans un sommeil plus paisible, bercée par la douceur et la patience de Mathieu.

SHOWCASE // PLKOù les histoires vivent. Découvrez maintenant