SHOWCASE // PLK

FAIS ATTENTION A TOI

Le lendemain de cette soirée mouvementée, je reçois un appel de Claudia. Son enthousiasme est palpable à travers le téléphone.

"Salut ! Devine quoi ? Le mec d'hier soir, c'était incroyable ! On s'est trop bien entendus," s'exclame-t-elle.

Je ris, intriguée par son enthousiasme. "Sérieusement ? Raconte-moi tout !"

Claudia ne se fait pas prier et commence à tout me détailler. "Donc, il s'appelle Ormaz, et il est le meilleur pote de Mathieu. Après le showcase, ducoup on est bien partis à l'hôtel... c'était incroyable"

"T'es au courant que t'as abusé." je l'interromps, surprise.

"T'es une rabat joie," continue Claudia, l'excitation montant dans sa voix. " Ololo c'est pas tout. Toute la soirée, on a papoté. Le feeling est passé grave bien."

Je ne peux m'empêcher de rire encore. "Et bah putain !"

"Tellement," répond-elle avec un soupir heureux. "On a parlé de tout et de rien. Il est drôle, intelligent, et vraiment gentil. Franchement, je ne m'attendais pas à ça."

Je souris en l'écoutant. "Je suis contente pour toi. Tu mérites quelqu'un de bien."

"Merci, ça me fait trop plaisir de te le dire. D'ailleurs, ce soir, il m'a invitée à une soirée. Tu devrais venir !" me propose-t-elle.

Je soupire. "J'ai pas trop envie..."

"Mais y'aura PLK !" dit-elle, insistant. "T'as parlé avec lui hier, non ?"

"Arrête de l'appeler comme ça, il s'appelle Mathieu," je réponds, un peu agacée. "Et puis, j'ai pas envie d'être la bouffonne qui court derrière un rappeur."

"Au pire, tu viens et tu le calcules pas," me dit-elle, essayant de me convaincre.

Je réfléchis un instant, pesant le pour et le contre. "Ok, d'accord. Mais je viens juste pour te soutenir."

"Merci, t'es la meilleure ! Ça va être une super soirée, tu verras," répond Claudia, ravie.

Bien que sa joie m'imprègne, je ne peut m'empêcher de réfléchir et de ressasser tout ce qu'elle m'a dit.

"Tu sais, j'suis contente que tu aies passé une bonne soirée avec Ormaz, mais je pense qu'il faut faire attention."

Claudia soupire légèrement de l'autre côté du téléphone. "On a qu'une vie, tu sais. Il faut en profiter."

"Oui mais il faut aussi réfléchir aux conséquences de nos actions," je lui explique doucement.

Elle reste silencieuse un moment, puis répond avec un peu d'agacement dans la voix : "Je comprends ce que tu veux dire, mais j'en ai marre de réfléchir, de tout planifier, de m'empêcher de faire ce que je veux juste pour pas passer pour une fille facile. Un mec qui baise c'est un apollon alors je vois pas pourquoi moi je devrais me retenir et me mettre des barrières."

"Je sais, mais prends soin de toi, d'accord ?" insiste-je.

"T'inquiète pas ," répond-elle, un peu distraitement. "On verra bien comment ça se passe ce soir."

"Ok, promets-moi juste de faire attention," lui dis-je avec sincérité.

Elle soupire à nouveau, mais finit par acquiescer. "D'accord, je ferai attention."

"Merci," dis-je, soulagée qu'elle ait compris mon point de vue.

"On se voit ce soir alors ?" demande-t-elle, changeant de sujet avec enthousiasme.

"Oui, je viendrai te soutenir," réponds-je avec un sourire.

Je passe mon après-midi à travailler sur mon ordinateur, plongée dans mes dossiers et mes emails. Lorsque je jette un coup d'œil à l'heure, je réalise que la soirée chez Ormaz approche à grands pas. Un léger soupir m'échappe alors que je me sens submergée par la flemme de me préparer pour cette soirée.

Mais bon, Claudia compte beaucoup pour moi. Je me lève de mon bureau et me dirige vers ma garde-robe, optant pour la simplicité. Un pantalon noir confortable et un haut décontracté feront l'affaire ce soir. Pas besoin de trop en faire, je me dis en choisissant mes vêtements.

J'ai décidé que ce soir, ce serait moi qui conduirais, alors une fois prête, je vais chercher Claudia. Je la retrouve dans le hall de son immeuble et je remarque immédiatement qu'elle s'est mise sur son trente-et-un.

"T'es incroyable," lui dis-je en la regardant avec admiration.

On roule en chantant jusqu'à l'adresse qu'elle m'a donnée. Claudia semble excitée à l'idée de la soirée.

"J'ai trop hâte, sérieux," me dit-elle avec un large sourire. "C'est une soirée assez chill apparemment, donc ça devrait être relax."

Lorsqu'on a toqué à la porte de l'appartement, un grand type nous a ouvert. Claudia, excitée comme une puce, s'est empressée de lui dire qu'on était là pour voir Ormaz.

"Ormaz, me dis pas que t'as encore ramené des groupies !" a-t-il lancé d'une voix forte, son regard scrutant Claudia et moi avec une pointe de mépris.

"Comment tu parles la" ai-je riposté, sentant mon irritation monter. Je n'aimais pas du tout la façon dont il nous traitait d'emblée.

C'est alors qu'Ormaz est apparu, presque comme s'il avait entendu l'échange depuis l'intérieur de l'appartement. Il a surgi avec son sourire charmeur habituel, et un air de nonchalance qui lui était propre.

"Salut les filles," nous a-t-il accueillies en nous faisant la bise. "Ne l'écoutez pas, ce trou du cul."

Claudia et moi avons esquissé un sourire gêné tout en jetant des regards méfiants au type qui avait ouvert la porte. On sentait l'ambiance électrique dans l'air, comme si Ormaz avait l'habitude de ce genre de situations.

"Installez-vous les filles, je vais vous chercher à boire," nous a proposé Ormaz, nous guidant vers un coin du salon où se trouve les autres.

Je dis bonjour à tout le monde alors que je me fraye un chemin à travers la pièce animée. Lorsque j'arrive devant Mathieu, il me regarde avec un sourire malicieux.

"Même pas un bleu," commente-t-il en examinant mon visage.

"Faut croire qu'il en faut plus que ça," lui réponds-je avec un petit sourire en coin.

"Tu pouvais déjà plus te passer de moi," me lance-t-il, taquin.

"Oulà, tu prends trop la confiance," lui dis-je en le taquinant à mon tour.

Il éclate de rire, et je ne peux m'empêcher de sourire face à sa bonne humeur contagieuse. Puis il se lève et part vaquer à ses occupations.

Claudia, toujours aussi enthousiaste, semblait dans son élément. Elle souriait, discutait avec quelques personnes, et je pouvais voir qu'elle commençait à se détendre après notre petite confrontation à l'entrée. Pour ma part, j'ai pris place sur le canapé, observant discrètement les gens autour de moi.