C'EST PAS PAREIL

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Depuis cette nuit-là, j'évite absolument Mathieu. Chaque fois que je le vois en soirée, il est au bras de son ex. Je suis obligée de luter pour ne pas aller lui casser sa petite gueule qui passe son temps à me narguer. Une boule de rancœur se forme en moi à chaque regard échangé, mais je m'efforce de les ignorer tant bien que mal.

Pour chasser cette frustration, je décide de m'éclater. Je danse, et profite avec mes amis. Les verres s'enchaînent, et l'alcool m'aide à maintenir cette façade de légèreté. Je parle à tout le monde, sauf à lui. Les rires, les discussions futiles, tout est bon pour éviter de penser à ce p'tit con décoloré qui est juste la sous mon nez.

Claudia, fidèle à elle-même, veille sur moi. « T'es sûre que ça va ? » me demande-t-elle alors qu'on se sert un autre verre.

« Oui, ça va, » réponds-je, forçant un sourire. « Je profite de la soirée. »

Je me perds dans la foule, riant à des blagues, discutant avec des inconnus. Les gens que je rencontre me distraient, et pour un moment, j'oublie Mathieu. Mais à chaque coin de la pièce, chaque éclat de rire, je sens son regard. Il m'observe, je le sais.

Vers minuit, je sens la fatigue me gagner. L'alcool commence à faire son effet, et mes mouvements deviennent moins coordonnés. Alors je décide d'aller me poser dans un coin avec mon verre, là où un mec avec une casquette sur la tête est assis, observant les autres. Il est seul, tout en noir, avec un chignon qui dépasse de sa casquette.

« Tout seul ? » demandai-je.

« Seul avec moi-même, » répond-il en souriant.

Son sourire est énigmatique, et malgré moi, je ne peux m'empêcher de rire et de le charier, peu consciente de mes mots.

« Ken, vraiment ? Comme dans Barbie ? » dis je après lui avoir demandé son prénom.

Il rit aussi, secouant la tête. « Ouais, c'est ça. Mais sans la plage et la maison rose. »

Je ris encore plus fort, sentant l'alcool me détendre. « Ça te va bien en tout cas. C'est unique. »

Il sourit de nouveau, son regard perçant rencontrant le mien. « Et toi, comment tu t'appelles ? »

« Sylvia, » dis-je en tendant ma main. « Enchantée, Ken. »

« Enchanté, Sylvia, » dit-il en serrant ma main.

On discute un peu, échangeant des banalités, mais je sens une connexion immédiate. Sa présence calme et mystérieuse contraste avec le chaos de la fête.

« Alors, qu'est-ce qui t'amène ici, à part observer la faune locale ? » demandai-je en souriant.

« Juste une pause de tout ce bordel, » dit-il en haussant les épaules. « Et toi ? »

« Besoin de m'éloigner de certaines personnes, » dis-je, pensant à Mathieu.

Il hoche la tête, comme s'il comprenait parfaitement. « Parfois, c'est nécessaire. »

On continue à parler, et je réalise que j'apprécie vraiment pas mal sa compagnie. Il n'y a pas de pression, pas de drame. Juste deux personnes partageant un moment.

Un peu trop bourrée, je m'approche de lui, sentant toute les barrières se briser. Sans réfléchir, je l'embrasse directement. Il semble surpris au début, mais il répond à mon baiser avec une passion égale.

On rit, les têtes légères, puis on quitte la fête, nos mains entremêlées. La fraîcheur de la nuit ne fait qu'accentuer notre désir.

Chez lui, l'atmosphère est plus intime, presque chaleureuse. Les lumières tamisées et l'ambiance calme contrastent avec le tumulte de la fête que nous venons de quitter. Nos regards se croisent et sans dire un mot, on se laisse guider par nos pulsions.

SHOWCASE // PLKOù les histoires vivent. Découvrez maintenant