Irish Coffee

Chapitre 10

Le lundi matin, Remus arriva à l'heure au bureau et commença par prendre son café à la machine de la salle de pause comme d'habitude. Il rejoignit le bureau qu'il partageait avec Marlène. Son téléphone vibra alors qu'il allumait son ordinateur et rebranchait son imprimante. C'était un message de Marlène lui annonçant qu'elle était en retard. Remus haussa les yeux au ciel en souriant. Il aurait pu le parier !

Quelqu'un toqua à la porte.

- Salut Declan, comment ça va ?

- Ça va merci ! Je ne te demande pas ce que tu as fait ce week-end, sourit son collègue, j'ai vu la vidéo.

Remus grimaça.

- C'était très sexy, soit dit en passant.

- Ah tais-toi, geignit Remus en se cachant les yeux.

- Trêve de plaisanterie, c'est Daniel qui m'envoie, il veut te parler.

Remus blêmit en entendant cela. Il se doutait de la raison de sa convocation. Il ne servait à rien de repousser le moment fatidique, alors Remus embarqua son café et se rendit dans le bureau du rédacteur en chef.

- Bonjour Remus, je voulais te parler.

- Oui, c'est ce que Declan m'a dit, répondit Remus en s'asseyant.

- Je pense que tu comprends que, vu la tempête médiatique depuis hier matin, je préférerai que tu restes chez toi quelques jours, lui annonça-t-il sans prendre de pincettes.

- Quoi ?

Remus se tortilla un peu sur sa chaise, gêné. Donc son patron l'avait vu se faire plaquer contre un mur et embrasser à en perdre la tête. Cette pensée lui donna la nausée.

- Je me mets en télétravail donc ? demanda Remus.

- En vérité, tu es placé en congé sans solde à partir d'aujourd'hui.

- Pardon ?

Il avait parlé plus fort que prévu et Daniel le regarda d'un air à moitié désolé.

- Le conseil d'administration veut d'abord se réunir pour discuter de la situation. Ça ne devrait pas prendre plus d'une semaine.

- Mais je vais perdre une semaine de salaire, rétorqua Remus.

- Je suis désolé Remus, je ne peux pas faire autrement.

Remus se sentait partir, sa nausée s'intensifiait et sa tête tournait. Ça ne pouvait pas être réel. Il n'allait quand même pas perdre son travail, non ?

- Mais pourquoi ? finit-il par demander.

Sa bouche était pâteuse et il avait du mal à parler.

- Remus, soupira Daniel, tu as quasiment fait une sextape avec un footballeur connu.

- Mais pas du tout, James est mon petit-ami et on s'embrassait dans le couloir d'un hôtel, ce n'est pas interdit.

Daniel le fixa, sa main sous le menton, l'air pensif.

- Je me souviens bien que tu ne voulais pas aller à cet interview, nota Daniel.

- Hé bien, j'en suis content finalement, lâcha Remus.

Il se leva en essayant de contrôler ses tremblements. Maintenant, il voulait juste rentrer chez lui et s'enfoncer sous sa couette. Remus quitta la bureau du rédacteur en chef sans rien dire. Il laissa la porte claquer derrière lui. Marlène n'était toujours pas arrivée quand il repassa dans leur bureau. Il récupéra un sac de courses qui traînait dans son tiroir et récupéra le plus de choses possibles qui lui appartenaient. S'il ne devait pas revenir, il ne leur laisserait rien.