La bague de la promise

Chapitre 22

Quelqu'un frappa à la porte. Mariale alla ouvrir à Sariah à qui elle avait donné rendez-vous à cette heure de la nuit dans sa chambre.

- Prêtes ? lui demanda-t-elle.

- Allons trouver ce fragment, lui répondit son amie.

Toutes les 2, elles s'engagèrent dans le couloir pour rejoindre l'un des passages secrets. Elles avaient pris de bougies avec elles pour pouvoir éclairer devant elles. Le vent qui passait à travers les fissures faisait tanguer la flamme et menaçait de l'éteindre. Mariale mit sa main devant pour la protéger.

- Le mieux serait d'aller voir en bas en premier lieu. Près des caves, proposa Mariale.

Elles auraient pu passer par les couloirs normaux puisque c'était le milieu de la nuit et que personne ne devrait s'y promener, mais il pouvait néanmoins avoir un garde ou l'autre en patrouille. Et puis, quelqu'un pourrait être somnambule. Elles avaient donc opté pour les passages.

Elles descendaient en silence. Seul le bruit du vent qui siffle et de leur pas résonnait dans cet étroit couloir.

- Qu'est-ce qu'il te voulait, le roi tout à l'heure, lui demanda Sariah en chuchotant et en brisant ce silence.

- Apprendre à me connaître.

Ils s'étaient promenés pendant une bonne heure et avaient parlé de tout et de rien. Elle ne pouvait pas nier qu'elle avait apprécié ce moment. Sous son rôle de roi, il y avait un homme bon. Un homme dont elle avait de plus en plus envie d'apprendre à connaître. Pas forcément pour finir mariée avec, mais pour être amis.

- Et il ne t'a pas parlé du mariage ?

- Si, mais justement, il a proposé qu'on apprenne à se connaître avant que je ne décide quoique ce soit.

Mariale était toujours un peu étonné qu'il lui ait proposé cela. Elle s'attendait à ce qu'il ne lui laisse pas le choix. Elle avait presque préparé ces arguments dans sa tête pour lui prouver que ce n'était pas une solution. Mais il lui avait proposé d'attendre et de faire connaissance. Une partie de son esprit ne pouvait s'empêcher de penser qu'il faisait cela dans le seul but de lui faire croire qu'elle avait les cartes en main, mais jusqu'à maintenant, il ne lui pas laissé une seul raison de croire qu'il était mauvais et manipulateur. Alors pourquoi devait-elle s'attendre au pire avec lui ?

- Intéressant...

- Pourquoi ? demanda Mariale curieuse de l'intonation que Sariah avait utilisé.

- C'est juste qu'avec tout ce que j'avais déjà entendu à propos de lui, c'est assez étonnant qu'il te laisse le choix. Mais c'est bien ! dit-elle en rencontrant les mêmes interrogations que Mariale.

Mariale se rappelait de ce que lui avait dit son amie sur le roi. Qu'on racontait qu'il avait tué des personnes à cause de ses colères. Il est vrai que maintenant qu'elle commençait à le connaître, elle avait du mal à l'imaginer piquer des crises de colère.

- C'était sans doute des rumeurs pour faire peur, ajouta Sariah.

Sans doute. La plupart des gens aimaient inventer des histoires. Soit pour le plaisir soit dans un but précis.

- On y est. Je pense que derrière ce mur, se trouve la salle des trésors, dit Sariah en tentant de regarder par le petit trou qui se trouvait dans le mur.

Elles avaient remarqué lors de leur première escapade dans les passages, dont des trous avaient été percés dans chaque mur pour entendre et parfois voir ce qui se trouvait derrière. La personne qui avait utilisé ses couloirs savait ce qu'elle faisait.

- Je ne pense pas que le fragment soit avec les autres trésors. Cela serait trop facile, lança Mariale.

- Pourtant tu voulais venir voir ici.

- Oui, mais pour voir s'il y avait une arrière-pièce, cachée comme les passages.

- Je viens d'y penser, mais on ne sait pas à quoi il ressemble ce fragment...

- Certes, mais il est mauvais donc je pense qu'on devrait sentir sa magie.

- Pour l'instant, je ne sens rien.

- Moi non plus, répondit Mariale dépité.

Il n'était pas ici. Son instinct le lui disait. Il était autre part.

- Il n'est pas ici, dit-elle à Sariah.

- Sûr ? On n'est même pas entrée dans la pièce pour voir...

- Je sais, mais je le sens... C'est comme si la bague me le faisait savoir. Elle a déjà eu affaire au cristal et le fragment en est une partie. La bague le reconnaitrait et il n'est pas ici.

- Bon, où est-ce qu'on va maintenant ?

Mariale réfléchissait. Elle n'en avait aucune idée. C'est le seul endroit auquel elle avait pensé. À présent, elle ne savait pas où chercher. Le château était grand, elles en auraient pour des jours à fouiller, que ce soit à l'intérieur ou à l'extérieur. Non. Il fallait trouver un autre moyen de mettre la main dessus.

- Peut-être que l'un de ces trésors pourrait nous aider à retrouver le fragment ? proposa Sariah.

- Tu penses ? demanda Mariale pleine d'espoir.

- Allons voir ce qui s'y trouve, on ne sait jamais, dit-elle en haussant les épaules. Et puis, je me suis toujours demandé ce que la famille royale pouvait bien garder dans cette pièce.

Elles mirent 2 minutes à trouver l'entrée de la pièce. Elles devaient également s'assurer que rien n'indiquerait leur présence. La pièce était pratiquement plongée dans le noir. Seules les bougies des 2 jeunes femmes éclairaient la pièce.

La salle du trésor n'était pas très grande. Il y avait des coffres, sans doute remplis de pièce d'or, des miroirs, des armures qui semblaient anciens, d'armes aussi, sans doute qui avaient appartenu à quelques ancêtres... Rien n'attira le regard de Mariale jusqu'à ce qu'elle passe devant l'un des miroirs.

C'est comme s'il s'était mis à vibrer.

La jeune femme approcha et observa ce miroir. Il était simple, aussi grand qu'elle, mais en dessous, un symbole était taillé dans la bordure en or. Ce symbole représentait une bague. Une bague qu'elle connaissait très bien puisqu'elle la portait en ce moment même. Mariale ne put s'empêcher de toucher la bague gravée dans l'or du bout de ces doits. Et c'est comme si le miroir réagit à son contact.

Quelque chose dansa sous le reflet qu'il donnait. Et il y avait ces voix. Elles étaient lointaines et elle ne comprenait pas, mais elle les entendait.

Mariale se rapprocha et posa sa main sur le miroir, mais elle ne rencontra que le vide. Et avant d'avoir pu faire quoique ce soit, elle fit tirer à l'intérieur du miroir.