EODUM - Bedmates [TAEKOOK]

CHAPITRE 29 - MARQUÉ

Kim Taehyung, 24 ans,

Juillet 2024, Seoul.

Nous avons passé beaucoup de temps à parler de tout et de rien. J'ai même appris qu'il était actuellement en train d'écrire une chanson. Ça m'a donné envie de me remettre à l'écriture, de coucher sur le papier mes états d'âme et mes sentiments, d'évacuer cette part d'ombre que je contiens et qui me retient. Poser des mots peut avoir cet effet salvateur, celui de se décharger d'un poids d'une façon saine, même si cela peut faire mal. Mais c'est aussi une manière de se révéler tel que nous sommes vraiment.

Nous avons également ri à propos de certaines questions posées par les fans lors de l'émission que nous avons tourné dans la journée. Entre temps, j'ai pris quelques clichés de la plage et je nous ai bombardé de photos souvenirs, au point où il commençait à ne plus en pouvoir, mais son sourire était bien présent. J'en ai posté une en story Instagram, celle où l'on voit mes pieds fouler le sable fin. Je ne souhaitais pas qu'on sache avec qui j'étais et où je me trouvais exactement.

C'était une bonne soirée, que nous avons passé à regarder les étoiles parsemer une à une le ciel et à entendre le bruit des vagues qui est venu chasser mes idées noires.

Durant ces dernières heures, je n'étais plus un membre de Eodum, j'étais un simple jeune adulte profitant d'une sortie ordinaire avec un ami. Je ne m'étais pas senti comme ça depuis des années, et je me rends compte à quel point ce sentiment m'a manqué. Ce soir, je me sens pousser des ailes, cette sensation de liberté qui m'avait désertée revient en force.

Nous rebroussons chemin tandis que la nuit est bien installée. Je ne sais pas quelle heure il est, mais ça a peu d'importance, même si nous devons nous entraîner tôt demain matin. A cet instant, il n'y a que le moment présent qui compte à mes yeux. Je prends chaque inspiration comme si c'était la dernière. Je remarque que je n'ai même pas eu envie de fumer tant mon esprit était accaparé ailleurs, et j'ai un rictus à cette constatation.

— Qu'est-ce qui te fait sourire comme ça ?

Alors que nous arrivons bientôt à la voiture, je porte mon attention sur Jungkook qui a le regard tourné vers moi.

— Je suis juste content, c'est tout.

Je hausse les épaules, n'ayant pas envie de briser l'instant en évoquant mon addiction. C'est une victoire personnelle qui me pousse à continuer dans cette voie, à reprendre la bonne direction.

Nous trouvons son chauffeur endormi et c'est avec une douceur étonnante qu'il se fait réveiller par le noiraud. Il sursaute tout de même, me faisant éclater de rire. Cet homme a le cœur bien accroché pour être aux services de Jungkook. C'est généralement quelqu'un d'assez actif et qui aime lorsque les choses ne traînent pas.

J'ai passé le reste de la soirée à garder mes distances avec lui, je voulais éviter tout malaise et simplement nous retrouver, passer un bon moment tous les deux, comme avant. Je pense que j'essayais de prouver que c'était possible, que nous sommes les amis que nous avons toujours été, que rien a été effacé. Et c'est le cas, d'une certaine manière. Nos conversations sont fluides, il n'y a pas de gêne particulière et notre complicité n'a pas été entachée. Nous arrivons encore à comprendre ce que l'autre veut dire sans qu'il n'ait à prononcer un mot. Nos regards communiquent comme ils le font depuis une éternité maintenant.