Kim Taehyung, 24 ans,
Juillet 2024, Seoul.
La nuit est rude.
Si j'ai trouvé le sommeil à la minute où mes yeux se sont fermés, je suis bien loin de l'endormissement maintenant. Le soleil n'a même pas encore pointé le bout de son nez, pourtant mon cerveau a déjà repris son travail et je ne fais que ruminer.
Le bras de Jungkook m'entoure tandis que son visage est niché dans mon cou. C'est la seconde fois que nous adoptons cette position, j'ai habituellement toujours été celui qui le maintenait contre moi, comme un besoin rassurant. Or il est aujourd'hui celui qui ne veut plus me laisser filer. Quand je repense au moment où tout a commencé et à l'expression qu'il avait prise lorsque je m'étais glissé dans son lit sans sa permission, j'ai envie de rire. Qui aurait pu prédire que, tant d'années plus tard, il serait celui qui se servirait de moi comme sa peluche ?
Ne tenant plus, je retire délicatement sa main de mon ventre et me relève doucement, ne souhaitant pas le sortir de ses rêves. Je l'entends gigoter un peu et une grimace mange ses traits, comme s'il était contrarié par la situation.
Je le trouve mignon ainsi, j'en prendrais presque une photo s'il ne faisait pas si sombre.
En me dirigeant vers la baie vitrée, j'attrape mon téléphone, puis sors pour m'installer contre l'un des piliers de la pergola. La nuit est chaude et la température est agréable, seul un léger vent vient la perturber, mais il rend également le tableau parfait. J'entends au loin le bruit de la machine dans la piscine, ayant probablement un programme de nuit prévu pour la nettoyer alors que tout le monde dort.
Il n'y a pas un nuage, ce qui me permet d'observer les étoiles sans difficulté. Je me sens infiniment petit face à cette immensité : une poussière que l'on pourrait balayer d'un souffle, une particule sans importance. Dans la vie, on se donne souvent une place ridiculement imposante, comme si nous représentions le centre de l'univers et que les autres ne faisaient que graviter autour de nous. Or c'est faux, nous ne sommes que l'un des nombreux grain de sable d'une plage qui n'a pas de limite ou de frontière. Ça serait prétentieux de prétendre être plus que ça. Pourtant, paradoxalement, nous sommes aussi un fragment d'étoile, d'une luminosité qui éclaire sur des milliards de kilomètres, comme un phare perdu au milieu d'une étendue d'eau. De loin, nous ne voyons que la plage, mais si on se rapproche, que l'on s'intéresse à l'infiniment petit, on se rend compte qu'elle n'existerait pas sans ces innombrables grains que nous sommes.
Cette perspective de la vie me fait relativiser. Je ne suis rien sans les autres, mais ils ne sont rien non plus sans moi. Cette interdépendance est une forme d'union qui nous permet de compter dans cette vastitude, pour que nous puissions être suffisamment brillants pour être reconnus et admirés parmi les différentes galaxies.
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EODUM - Bedmates [TAEKOOK]
Romance[HISTOIRE TERMINÉE] [CONTIENT DU CONTENU MATURE] EODUM signifie « obscurité » ou « noir » en coréen. _________ RÉSUMÉ : Kim Taehyung ne s'attendait à rien de particulier en passant l'audition pour FreeBeat, une agence de K-pop en pleine ascension. C...