IV : La fin

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Maileen et Éthan sont complémentaires, comme le jour et la nuit, le silence et le bruit, le feu et l'eau ou encore le bien et le mal. Tout laissait dire qu'ils étaient deux personnages issus du mythe des âmes sœurs, qui se voient séparer de leur moitié, fragilisées et incomplètes et cherchent de manière acharnée à se retrouver et à se compléter de nouveau. Leurs cœurs longtemps séparés s'étaient enfin retrouvés. Chaque obstacle avait été surmonté. Aucun nuage ne pourrait déchiqueter leur bonheur. Chaque jour avec son lot prometteur de joie et d'amour est une bénédiction du ciel pour nos deux amoureux qui se jurent fidélité minute après minute. Et c'est ainsi que notre romance s'achève, mais que leur vie à deux ne fait que commencer.

Les mots écrits sur l'écran bleuté, ma main gauche posée sur le clavier et l'autre agrippée à ma tasse de café noir amer, le livre était enfin achevé. Après de nombreuses nuits blanches, après de nombreuses pages supprimées sur un coup de tête (ou alors par inadvertance), après de nombreuses idées et pages blanches, Les roses de l'amour était désormais prêt à voir le jour. Ce nouvel ouvrage qui déterminait mon avenir était écrit. Je lâchai un profond soupir de soulagement, témoignage de mon dur labeur. Le bruit assourdissant de mon téléphone interrompit mon bonheur, en me forçant à plonger dans une nouvelle conversation :
« Bonjour. Elena Ajar à l'appareil, je vous écoute.
— Tu ne cesseras jamais de me surprendre, apparemment. Il est impossible de cerner ta véritable personnalité, n'est-ce pas ?
— Dominique ! Excuse-moi, je n'avais pas vu ton nom sur le téléphone. Pourquoi est-ce que mon éditrice me dit ça ? »

Dominique avait toujours été ma meilleure amie. Durant toutes nos années de lycée, elle s'amusait à lire les petites histoires que j'écrivais. Une fois adulte, elle décida de se lancer dans le monde de l'édition et me mit en avant sur la scène. Sans elle, je suppose que je ne serai pas devenue l'Elena Ajar connue et adulée.
«  Je te trouve bien présomptueuse. Je salue définitivement ton courage. Est-ce que ton roman avance ?
— Je viens de le finir à l'instant.
— Tout de même, annoncer quelques jours avant même que tu n'achètes l'écriture de ton ouvrage, qu'il était fini. Tu aimes les paris risqués, n'est-ce pas ?
— Tu le sais mieux que quiconque, Dominique. »
Elle esquissa un rire taquin à l'autre bout du fil.
« C'est vrai. Toutefois, j'aurai une question. Il me semble avoir lu que ta maison d'édition allait « bientôt communiquer la date de publication ». Quelle date te convient ?
— Je ne sais pas. »

Pendant une bonne dizaine de minutes, nous discutâmes en détail de la publication dans la librairie de mon livre :
« Pour ce nouveau roman, nous devons faire quelque chose de sensationnel, avoua-t-elle.
— Tu sais bien que j'ai confiance en toi, Dominique, mais que veux-tu dire ?
— Ton ancien ouvrage n'avait pas été salué par la critique. Or, tu avais informé que ce livre serait ton dernier s'il n'était pas apprécié. Nous devons donc faire en sorte que tes lecteurs aiment ton livre.
— Quelle idée as-tu ainsi en tête ?
— Cette idée est la plus brillante que je n'aie jamais eue. Nous créerons un emplacement avec ton nom et de nombreux exemplaires de ton livre pour que tu puisses rencontrer des lecteurs. Tu iras, pendant une semaine, dans chaque grande ville de France afin de promouvoir ton livre. »

Je devais le reconnaître son idée était époustouflante et lumineuse. Très chers lecteurs, vous n'avez qu'à bien vous tenir, car Elena Ajar n'a pas dit son dernier mot.

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