Passion imprévue

Prologue

Après l'échec critique de mon livre "Au paroxysme de la nuit", les nuits devinrent de plus en plus longues. Ces nuits empreintes de désespoir ne laissaient place qu'à l'anxiété. Je refusais de me laisser abattre par ces quelques avis de personnes ignorantes. C'est alors qu'est née l'idée d'écrire un nouveau roman. Inspirée par une nuit de pleine lune où les gouttes de pluie couraient le long de ma fenêtre, j'ai conçu une œuvre dont le nom pompeux serait Les roses de l'amour" que je souhaitais, cette fois-ci, phénoménale. Ce livre, dans lequel je mettais tous mes espoirs, représentait pour moi une bouée de sauvetage, un navire chargé d'or, une opportunité de redorer mon blason après l'échec commercial de mon précédent ouvrage. Malheureusement, cette autofiction sur laquelle j'avais misé tous mes espoirs n'a pas rencontré le succès escompté. Malgré les critiques élogieuses parues dans de nombreux journaux, les lecteurs ne lui ont pas accordé leur faveur. Ainsi va le monde impitoyable de l'écriture. En tant que la célèbre Elena Ajar, je ne pouvais me permettre de décevoir à nouveau mes lecteurs. "Les roses de l'amour" était censé être l'apothéose, une histoire d'amour sincère où les protagonistes s'aimaient passionnément. Qui pourrait rester indifférent face à un tel amour pur ? Les écrivains sont en quête perpétuelle de nouveauté, de thèmes inédits à explorer. Personnellement, je n'ai jamais été attirée par les histoires d'amour clichées où tout finit toujours bien. Pour moi, l'amour doit être authentique, véritable, sincère et naturel, mis à l'épreuve par les vicissitudes de la vie. "Les roses de l'amour" était un défi que je me lançais à moi-même. Si ce livre réussissait, je poursuivrais ma carrière en tant qu'Elena Ajar, l'une des écrivaines les plus lues de France, reléguant "Au paroxysme de la nuit" à une simple erreur de parcours. En cas d'échec, je serais condamnée à devenir Elena Ajar, une écrivaine jadis célèbre contrainte d'abandonner sa carrière après deux revers fatals.