XIV: La rencontre.

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Il était environ 15h et après avoir fait un tour à Reims avec des membres du gouvernement et des députés, Stéphane, Gabriel, Rachida et Valérie étaient maintenant tous dans le bureau de Gabriel durant la pause, Stéphane sur un siège en cuir, Valérie et Gabriel assis à côté, et enfin, Rachida debout près de la fenêtre. Ils buvaient tous les trois un latte chacun, en profitant de ce moment ensemble pour discuter un peu.

"Alors? Plus de nouvelles de Nolwenn Olivier, Gabriel?"

Valérie demanda, et le brun leva dramatiquement les yeux au ciel, il ne voulait plus entendre ce nom. Cette femme l'insupportait.

"Oh, m'en parle pas, d'elle. Un cancer ambulant, je t'assure."

Stéphane gloussa légèrement en baissant ses yeux vers son téléphone, son plan commencerait maintenant. Il avait demandé à Arthur de venir et attendait juste qu'il se montre enfin, pour qu'il se présente finalement à Gabriel. Valérie, elle, gloussa.

"Mais déjà, Marine aurait quand même dû réfléchir avant de donner l'autorisation à n'importe qui d'assister à cette soirée."

"Tu peux pas mettre 'réfléchir' et 'Marine Le Pen' dans la même phrase, c'est le coq et l'âne."

Rachida rétorqua, s'ensuivit de légers rires. Gabriel se remît à siroter son latte en observant également la fenêtre où Rachida se trouvait, la vue était magnifique.

Soudainement, quelqu'un toqua à la porte du bureau, attirant l'attention de tout le monde présente dans la pièce. Ça devait certainement être Arthur, Stéphane pensa.

"Bougez pas, j'vais ouvrir."

Il se leva avec un sourire en coin et ouvrit la porte.

Qu'elle fut sa surprise en se retrouvant nez à nez avec Jordan Bardella, qu'il dévisagea, le détaillant de haut en bas. C'était vraiment l'éléphant dans le troupeau de vaches, l'intrus. Il se tenait les mains dans les poches, le visage respectueux et froid à la fois.

"Bonjour, monsieur Séjourné."

"Jordan Bardella. Une surprise, de vous voir là."

En entendant "Jordan Bardella", Gabriel se redressa immédiatement l'air surpris, qu'est-ce qu'il faisait là? Les autres aussi étaient assez curieux de savoir ce qu'il faisait là, c'était improbable de le voir ici.

"Je le sais bien, je ne serai pas long. J'avais simplement besoin de quelques informations au plus vite qui nécessitaient impérativement la présence du premier ministre, et honnêtement, j'aurais bien envoyé une lettre, mais j'ai préféré en finir maintenant vu que je passais par là."

Stéphane continua de fixer Jordan de haut en bas, et ne put s'empêcher de légèrement sourire en coin. Des infos, des infos. Il s'était jamais présenté au ministère avant tout ça. Qu'il dise juste qu'il passait et qu'il n'avait pas pu s'empêcher de venir voir son Gabriel. Il ouvrît entièrement la porte et se dirigea vers son siège, faisant signe à Jordan d'entrer.

"J'vous en prie, allez-y."

En entrant dans la pièce, Valérie et Rachida - par respect - se levèrent pour serrer la main de Jordan, l'air toujours froides. Lorsque Gabriel aperçut Jordan, il s'approcha immédiatement de sa table pour être un peu plus loin des autres, mais ils ne prenaient quand même pas de risques, ils parlaient de manière "normale" pour éviter tout malentendu.

En public, ils n'étaient malheureusement plus ensemble.

Les autres mouraient d'envie de savoir ce qu'ils racontaient, mais ils parlaient bien trop doucement pour qu'ils puissent comprendre. Et pendant qu'ils parlaient, quelqu'un toqua encore à la porte, avant de finalement l'ouvrir: c'était Arthur, cette fois, un petit sac de courses à la main.

J. G. : Kalopsia.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant