XVI: Soupçons.

422 17 22
                                        



Jordan ne savait pas quoi faire.

Devait-il rire? Pleurer?

Avait-il été trop négligeant de faire ce genre de choses ici? Ils étaient censés être seuls, ici! Pourquoi Marine traînerait ici jusqu'à pareille heure?

Le silence dans la pièce était meurtrier. Personne n'osait dire quoi que ce soit, tout le monde avait compris la situation, néanmoins personne ne savait comment réagir ni comment briser ce silence mortel. Il n'y avait aucune, aucune excuse qui pourrait les sauver, et Gabriel, lui, n'était pas prêt d'ouvrir la bouche, Marine était elle, en état de choc.

Alors Jordan décida, après une longue minute de silence complet, de finalement rompre ce calme, la voix légèrement tremblante. Que dire, en même temps?

"Attends, Marine...Je sais que c'est dur à croire, mais c'est qu'un énorme malentendu.."

"Non. Arrête de mentir, Jordan...T'as assez menti comme ça."

La blonde se toucha le front, elle en avait la nausée. Le fait qu'elle avait pour intention de bientôt parler à Jordan de sa sexualité suite à sa supposée blague au restaurant des jours plus tôt et le rassurer pour lui dire qu'elle le supporterait quoi qu'il arrive pour maintenant tomber sur lui comme ça, avec Gabriel...

C'était affreux.

Rien à voir avec le fait que ce soit un homme, c'était plutôt parce que c'était...Gabriel Attal!

Au moins, maintenant, elle était fixée: Jordan était attiré par les hommes...Mais le fait que c'était le pire des hommes lui donnait le vertige. Ils allaient faire comment pour gérer ça, maintenant? Durant le silence gênant, Gabriel en profita pour se lever en se raclant la gorge, se dirigeant vers la porte, il n'avait rien à dire à Marine Le Pen, lui, il devait partir au plus vite.

"Bon, moi je vais y aller..."

"Y aller? Mais vous allez nulle part, monsieur Attal. Vous ne pouvez pas prendre la poudre d'escampette à chaque problème! Ni vous, ni Jordan, d'ailleurs. Moi j'exige des explications. Et sans mentir, si possible."

Jordan soupira, en fixant son regard sur Marine, son ton soudainement sérieux.

"J'vais être franc, Marine. Il n'y a pas vraiment quelque chose de dingue à dire, si tu veux la vérité, t'auras la vérité, et la vérité c'est que malgré nos partis politiques diamétralement opposés, on est tombés amoureux d'une manière ou d'une autre-"

"Non. Arrête toi là."

La blonde ferma les yeux pour un peu réaliser ce que Jordan disait. Il était devenu dingue? Amoureux? Il avait clairement pas conscience de ce qu'il disait.

"Tu t'entends parler, Jordan?"

"J'ai l'air d'avoir les oreilles bouchées? Je sais, c'était probablement pas la meilleure manière de te le dire, mais maintenant au moins...Tu sais. Et d'ailleurs, détrompe toi, mais ça n'aura absolument aucun impact sur nos partis politiques et nos vies politiques alors t'as rien à craindre sur le plan professionnel, et ensuite, ce qui concerne le personnel...C'est dit dans le mot, c'est personnel, ça ne regarde que moi."

La blonde regarda les deux, Gabriel avait l'air au bord du gouffre et Jordan, lui, avait quand même l'air un peu plus confiant. Et Marine ne pouvait pas cautionner qu'il la regarde dans les yeux pour lui parler d'amour quand cette relation allait évidemment pourrir leurs statuts politiques.

"Jordan, tu te mens à toi même en disant que ça n'affectera jamais vos idéologies politiques, allume un peu ton cerveau!"

"Ça devient malaisant, là, Marine. On en reparlera quand on sera seuls, Gabriel n'a vraiment pas à assister à des réglages de compte entre toi et moi."

J. G. : Kalopsia.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant