XVIII: Découvertes.

371 22 59
                                    


Ça faisait maintenant bientôt deux semaines que Jordan et Gabriel avaient mis fin à leur relation, et chacun d'entre eux passaient de tragiques moments.

Jordan essayait de sortir le moins possible, et même en essayant de paraître enthousiaste, tout le monde avait remarqué qu'il avait l'air très triste. Il utilisait l'excuse de base, que c'était la fatigue, le travail...

Mais ses collègues voyaient bien qu'il y avait anguille sous roche.

Gabriel, lui, était encore plus mal. Il se faisait rare, était un peu agressif, et enfermé dans sa bulle. Il se sentait évidemment misérable après cette rupture, et il n'avait personne pour l'épauler, à part son fidèle chien.

Chacun avait au fond envie de s'excuser à l'autre, mais cette envie était enfouie trop profondément pour qu'ils aient le courage de le faire. En tout cas, chacun était au pire moment de leur vie et espérait vite retrouver goût au travail, mais tout paraissait mélancolique sans l'autre. La vie était devenue tellement fade...Et se dire que cette simple rencontre avec Arthur avait détruit leur amour naissant était simplement insupportable.

Mais pendant que eux, se morfondaient, du côté de Nolwenn, Stéphane et Arthur, c'était le jackpot. Ils étaient tous assez fiers, et avaient évidemment fêté cette victoire, tout se passait pour le mieux de leur côté. Par contre, forcément, la sortie inattendue de Gabriel et Jordan à la conférence avait déjà mis la puce à l'oreille, et maintenant, tous les deux étaient de plus en plus rares. Chaque parti se demandait ce qui arrivait à l'un, et ça, ça risquait d'être problématique.

Ce jour là, Marine attendait comme à son habitude que Jordan arrive, très peu quiète. Elle n'aimait vraiment pas le voir triste, et ces jours-ci, elle voyait que quelque chose clochait. Vu qu'elle était au courant de sa relation avec Gabriel, elle était persuadée que quelque chose s'était passé entre eux pour qu'il soit si peu enthousiaste. Elle savait pas si c'était une dispute, une rupture, une embrouille, mais elle comptait le découvrir, aujourd'hui.

Lorsque Jordan était arrivé, elle ne lui avait même pas donné l'occasion de saluer. Elle avait besoin de savoir ce qui clochait.

"Jordan. Qu'est-ce qui va pas, en ce moment? Et me dit pas rien, je vois bien qu'un truc te tracasse. T'as pas l'air bien..."

Il soupira, puis s'assît sur un siège le regard terne, il voulait vraiment pas en parler. Surtout que Marine lui dirait sûrement qu'elle savait que ça se terminerait mal, ou un truc dans le genre...

Bref, il préférait ne pas déballer sa vie.

"Mais combien de fois j'vais te dire que tout va bien, Marine? Je suis juste...épuisé. Un gros coup de barre."

"Ah non. À d'autres, peut-être, mais tu me la feras pas à moi. C'est quoi? Une dispute avec Gabriel? C'est quand même louche que vous soyez partis le jour de la conférence et qu'ensuite, tu sois si...étrange. Tu peux me le dire, si y a un problème."

Bon, là, il ne pouvait pas continuer de mentir. Il était obligé d'en parler à Marine même si il n'en avait pas la moindre envie. Dans tous les cas, elle le découvrirait. Il glissa sa main dans ses cheveux, sa voix un peu tremblante.

"Bon...d'accord, on a eu une embrouille, mais c'est tout ce que je dirai. Le reste...ça me concerne que moi."

"Je t'avais bien dit que ça finirait mal, ces histoires! Je savais que c'était une mauvaise idée. Ça ne marchera pas, lui et toi, Jordan..."

"Épargne moi ça. T'étais contre juste à cause de la politique, et notre embrouille n'avait rien à voir avec la politique...Qu'on s'embrouille ne signifie pas que ton argument était valable. Et sache que ça m'a beaucoup blessé. Donc inutile de remuer le couteau dans la plaie, laisse moi m'en remettre tranquillement."

J. G. : Kalopsia.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant