XXI: Placide.

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Ça faisait déjà bientôt trois longues semaines que Jordan et Gabriel avaient décidé de se remettre ensemble, et tout était redevenu parfait.

Dans leurs vies professionnelles, tout se passait à merveille, pareil pour leur vie de couple, tout était paisible et ils étaient comblés d'enfin pouvoir se retrouver, et surtout, déterminés à cette fois rester ensemble pour toujours.

Tout était merveilleux, oui, mais ça, ça se limitait chez eux...

Car du côté de Arthur, c'était vraiment la merde financièrement et professionnellement depuis que Stéphane lui avait fait le mauvais coup de le blacklister, et d'ailleurs, il s'était pas gêné pour aller avoir une petite discussion avec lui.

La discussion s'était transformée en coups au final lorsque Arthur avait perdu sa patience, et tous les deux avaient fini blessés, ça n'avait rien amené de bon, de jouer les gamins.

Du côté de Nolwenn, elle était au plus bas émotionnellement, Stéphane refusait catégoriquement de la voir et de lui dire quoi que ce soit, ce qui la stressait fortement, elle avait peur qu'il l'ai balancée, mais vu qu'elle n'avait aucune nouvelle...elle osait espérer que Stéphane l'avait épargnée.

Ce jour là, elle ne pouvait plus attendre. Elle avait tant bien que mal réussi à convaincre Stéphane de venir la voir chez elle, et lorsqu'il fut arrivé, il demeurait toujours froid et distant, tout pour encore plus faire paniquer Nolwenn. Il était assis sur son sofa les jambes écartées, l'air vraiment désintéressé, et elle, avait l'air extrêmement anxieuse.

"Alors? Tu leur as dit que tout ça c'était ma faute, hein...?"

Le brun soupira, les yeux toujours vides. Elle le fatiguait avec toutes ses questions, toutes aussi stupides les unes que les autres en plus.

"T'es conne, ou quoi? Bien sûr que non, j'leur ai pas dit. Tu serais pas encore vivante si je t'avais balancé."

Nolwenn écarquilla les yeux, soudainement soulagée, sa peau reprenant ses couleurs. Certes, ça restait dommage que Gabriel et Jordan se soient remis ensemble, mais au moins, elle n'aurait pas de problèmes. D'une voix tremblante, elle rétorqua.

"Sérieux...? Mais...pourquoi m'avoir épargnée?"

"Écoute, j'ai passé l'âge de jouer les gnomes. J'ai pas que ça à faire, de ruiner inutilement la vie de gamines de ton genre, j'pourrais même pas me considérer comme un homme si je l'avais fait. Je t'ai pas épargnée, j'ai juste été logique."

Elle baissa les yeux, se mordant les joues, l'air toujours en colère malgré tout.

"Alors ils se sont remis ensemble...Putain. J'en ai marre. J'pourrai jamais récupérer Jordan."

"Mais en fait, t'es cinglée, ou quoi? Tu peux pas passer à autre chose et le laisser tranquille?"

"Non, je...je peux pas. J'suis au plus mal, je te jure. Je me suis jamais sentie aussi seule. Il m'apportait tout l'amour et l'affection dont j'avais besoin, et maintenant, qu'il parte d'un coup comme ça, c'est un choc...J'suis tellement en manque d'affection."

Stéphane l'observait, le regard toujours vide, il n'avait jamais été aussi désintéressé par les paroles d'une personne. Qu'est-ce qu'il s'en foutait, de son manque d'affection. À croire qu'il était psychologue.

"J'suis pas payé pour écouter tes problèmes, Nolwenn."

"Tu m'as posé une question, j'te réponds. J'essaie juste de combler mon manque d'affection terrible. J'suis tellement, mais tellement mal, tu peux pas savoir à quel point. Pour moi ce plan c'était le seul moyen d'avoir une chance, et il a fallu qu'on le ruine...Tout ça à cause de ces foutues informations. J'suis perdue, maintenant..."

J. G. : Kalopsia.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant