XX: Pacification.

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Dès le matin, Stéphane n'avait pas attendu une seconde de plus après son réveil. Il s'était directement préparé et avait décidé qu'il avouerait à Jordan et Gabriel aujourd'hui. Par contre, restait à savoir comment il convaincrait Jordan d'aussi le rejoindre? Ils n'avaient absolument rien en commun, et Jordan risquait à 100% de dire non.

Il réfléchissait à une excuse pour le rencontrer, il cherchait, cherchait, et recherchait, mais ne trouvait aucune raison valable. Il était bien évidemment obligé de mentir sur la raison de leur rencontre, mais quel mensonge inventerait-il? Là était le problème.

Après avoir réfléchi, il lui semblait maintenant savoir.

Il attrapa son téléphone fixe et se mît à composer le numéro professionnel de Jordan Bardella dessus, prît une bouffée d'air, et finît par enfin daigner l'appeler. La sonnerie avait retenti quelques instants avant que Jordan ne décroche.

"Jordan Bardella à l'appareil."

Stéphane se racla la gorge.

"Stéphane Séjourné à l'écoute. Bonjour, Jordan Bardella."

Jordan leva les yeux au ciel. Qu'est-ce qu'il pouvait bien lui vouloir de si bon matin, celui la? Il était déjà sauvage avec ses propres amis, alors quelqu'un d'un parti opposé, franchement il n'avait aucune envie de jouer les gentils avec. Mais bon, par simple respect, il répondit, d'un ton néanmoins très sec.

"Bonjour monsieur Séjourné. Allez-y vite, j'ai des choses à faire."

Honnêtement, ce n'était qu'une excuse pour vite s'en débarrasser, il était littéralement en caleçon sur son lit à boire du café.

"Désolé de vous déranger, je sais que ça semble stupide mais j'avais besoin de vous demander un service. Êtes-vous disponible pour qu'on se rencontre, aujourd'hui? C'est important."

Disponible? Il avait perdu la tête ou quoi? À croire qu'ils étaient amis. Jordan n'avait franchement rien à faire aujourd'hui mais plutôt rien branler de la journée que de rencontrer Stéphane Séjourné.

"Premièrement, j'vois pas pourquoi vous voudriez me voir et quels statuts avons-nous pour que vous souhaitiez me rencontrer, et deuxièmement, j'suis overbooké alors non. Merci quand même pour l'effort et à bientôt."

"Dommage. C'était pourtant pour votre intérêt, car il semblerait que l'un de vos membres ait divulgué des informations confidentielles sur le Rassemblement National qui sont connues par une majeure partie de la Renaissance..."

Jordan s'étouffa presque avec son café. Là, Stéphane attaquait la corde sensible. C'était sa plus grande peur qu'un parti rival possède des informations confidentielles sur le RN, surtout qu'il avait vu Nolwenn dans la salle de stockage seulement deux jours de cela, ça faisait beaucoup trop de coïncidences. Alors immédiatement, il reprît l'air un peu plus paniqué.

"J'vous demande pardon? Et vous avez des preuves de ce que vous avancez? Et puis...comment vous pouvez savoir?"

"Écoutez, cette conversation ne peut pas se faire de manière téléphonique. Vous me connaissez un minimum, et vous pensez vraiment que je vous appelle pour vous faire une farce? C'est sérieux. Alors si vous voulez en savoir plus...on peut se rencontrer."

Là, Stéphane le bloquait. Normalement, Jordan y aurait jamais cru, mais là, avec toutes ces coïncidences, il mourait d'envie d'en savoir plus. Et aussi incompétent politiquement qu'il savait Stéphane, en effet, ce serait pas son genre de l'appeler inutilement comme ça. Alors il finît par céder, néanmoins à contre coeur.

"Bon...Lieu et heure."

Stéphane sourît en coin. Il avait réussi. Il se contenta de donner exactement la même heure et la même date que le rendez-vous qu'il avait prévu avec Gabriel, et après avoir raccroché, il souffla. Ça allait être dur de tout avouer, surtout que maintenant, il devrait se racheter auprès de Gabriel, ça serait pas facile. Mais si Nolwenn n'avait pas respecté sa promesse, il se devait de rompre la sienne aussi pour qu'ils soient quittes.















J. G. : Kalopsia.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant