J. G. : Kalopsia.

XXIII: Répercussions.

"Alors? On fait quoi, maintenant?"

"Je sais pas. Mais j'suis sûr que c'est elle."

Jordan avait bien fini par rentrer malgré tous les journalistes qui s'accrochaient à lui même dans la voiture, et ça avait été pareil du côté de Gabriel, maintenant, ils étaient tous les deux réunis non seulement en colère, mais en plus paniqués et effrayés pour leurs carrières. Ils savaient pas qui leur avait fait ce coup la, mais il le regretterait si ils trouvaient. Et justement...Jordan, lui, était persuadé que c'était Rachida, ce qui agaçait juste davantage Gabriel qui était déjà assez énervé comme ça. Il râla.

"Mais arrête, Jordan, c'est absurde!"

"Bah bizarrement c'est le lendemain de quand elle l'apprend que ça fuite, je fais juste des liens logiques, je vois personne d'autre."

"Et pour la photo, alors? Réfléchis un peu, ça peut pas être elle, ce n'est qu'une coïncidence...M'énerve pas encore plus. Je sais ce que j'dis."

"Aussi, pourquoi lui avoir tout dit sur notre relation? Tu devais bien te rendre compte que c'était une mauvaise idée."

Gabriel se frotta les paupières, bouillonnant de l'intérieur. Franchement, il avait pas besoin de quelqu'un pour lui faire la morale pour le moment, et Jordan l'agaçait avec ses leçons.

"Mais tu m'emmerdes, là, j'ai déjà pris du temps avant de réussir à me faufiler jusqu'ici, j'ai eu une longue journée de travail, c'est pas pour que tu viennes me faire des leçons. À croire que c'est de ma faute."

Jordan soupira, ses yeux rivés sur Gabriel. Ils étaient tous les deux forcément tendus et paniqués, mais ils ne réussiraient jamais, comme ça. Ils devaient trouver une issue ensemble et ce serait certainement pas en s'engueulant qu'ils réussiraient. Alors Jordan détendit ses muscles et adoucît son ton, sa main allant se faufiler entre ses cheveux, le regard attendri.

"On va pas y arriver comme ça, mon amour. À mon avis, la personne qui a divulgué ses informations cherche visiblement à semer le chaos au sein de notre relation, et on ne doit pas lui donner cet honneur. Ça va, c'est pas non plus l'apocalypse, on réussira à s'en sortir si on reste calmes et surtout qu'on reste ensemble."

"J'veux dire, on risque quand même de mettre notre carrière dangereusement en jeu, c'est un peu la merde quand même...Ça fait une heure que j'ignore mes vingtaines d'appel sûrement pour m'embrouiller. J'leur dis quoi, moi?"

"Justement, moi je pense qu'il est inutile de mentir. Si on le fait, on risque d'encore plus se trahir alors je propose qu'on soie honnête et qu'on avoue, tout en essayant de changer les regards des gens vis à vis de notre relation et de s'imposer. Si tes appels ne sont pas urgents, n'y réponds pas, dis leur que tu les rappelleras et on dira tout demain dans nos partis respectifs quand les tensions seront calmées."

Ouais, c'est vrai que c'était carrément pas évident, une relation entre deux politiciens de partis diamétralement opposée, ils risquaient le lynchage, mais Jordan était persuadé qu'en étant fermes et qu'en s'imposant, ils réussiraient à faire voir d'un bon œil leur relation. Par contre, restait à savoir qui avait bien pu divulguer leur relation. Gabriel, lui, soupira simplement d'exaspération. Les paroles de Jordan avaient certes un certain sens, mais il ne pouvait pas s'empêcher d'avoir peur.

"T'as pas tort, mais...Ça craint, ça va être un enfer. Et si on réussit pas à convaincre, nos vies politiques risquent d'être réduites au néant."

"Mais non, tu connais les médias, dès qu'une nouvelle vient d'éclater, c'est forcément la folie. Et si on montre qu'on a peur, ça va qu'empirer la situation. On doit se montrer calmes et imposants et je t'assure que dans quelques semaines, personne n'en parlera plus. Ce sera devenu anodin. Par contre, concernant la personne qui a pris cette image et qui a divulgué la relation, je t'assure que je ne serai pas tendre. Et je chercherai sans relâche qui ça peut bien être pour lui donner une bonne leçon."