Deux mois, cela fait maintenant deux mois que c'est arrivé et je ne parviens toujours pas à l'accepter. Ma vie me semble si vide, comme si elle n'avait plus le moindre intérêt. À quoi bon continuer à se lever chaque matin si notre seule raison de vivre s'est envolée, si tout ce qu'on aimait est réduit à néant et n'est plus qu'un vulgaire tas de cendres...
Depuis, j'ai l'impression que toutes mes journées se ressemblent. Je les subis toutes les unes après les autres en espérant que ça ira mieux le lendemain. Mais au fond, je sais que ça ne sera pas le cas. Les autres ont essayé de m'aider, mes parents, mes amis, mes frères, des psys, ... Mais rien n'a l'air de fonctionner. Je me retrouve à un point où je n'ai plus de vie sociale, je ne vais plus à l'école, je ne sors plus, je ne m'entraîne plus, je ne vois plus personne... La seule personne que je vois à part mes parents est Estelle, ma meilleure amie. Elle vient une fois par semaine et tente du mieux qu'elle peut de me redonner le sourire. Je ne sais pas si ça fonctionne vraiment, mais de temps à autre, elle parvient à me faire oublier tout ça pendant quelques secondes. Mais durant ces moments, cette vision ne cesse de me revenir à l'esprit et me fait replonger dans le même état que les minutes précédentes. J'aimerais tellement que tout cela ne soit jamais arrivé, remonter le temps et faire ce qu'il faut pour éviter cette tragédie, mais hélas, ce n'est pas possible.
Si je devais décrire à quoi ressemblent mes journées pour le moment, il n'y aurait pas grand-chose d'intéressant à dire. Je me lève, parfois à 10h, parfois à 16h, ... Cela varie suivant mon humeur. Après ça, je descends et mange de tout et n'importe quoi devant la télé. Et après, je retourne dans mon lit. C'est un cycle sans fin et j'attends le jour où il sera rompu. Tout est tellement différent de mon ancienne vie où je riais tout le temps, j'aimais passer du temps avec mes amies et passais la plupart de mon temps hors de la maison pour le sport ou pour faire des activités. Aujourd'hui, plus rien ne me motive, je pourrais rester dans mon lit une semaine ou deux, je n'y verrais aucun inconvénient.
L'escalade était ma plus grande passion, j'aurais pu mourir pour ce sport, et je ne me voyais pas passer ne serait-ce qu'une semaine de ma vie sans le pratiquer. C'était mon échappatoire, je me sentais si bien à la salle d'escalade, comme si tous mes problèmes restaient aux vestiaires pour me laisser un moment de répit tout en m'amusant. Mais même ça, ce n'est plus suffisant pour me rendre ma joie. Le jour où je n'ai plus eu envie d'aller m'entraîner, j'ai compris que ce qui se passait était grave et que les prochains jours allaient être durs. Mais en aucun cas, je ne m'attendais à ça.
***
Avec le temps, j'ai fini par accepter tous ces changements et je tente même de remettre ma vie en ordre. Je recommence à aller à l'école pour faire acte de présence, même si mon esprit lui n'est pas vraiment là. Et j'ai promis à ma famille que je retournerai bientôt à l'escalade en espérant que cela les rassurera.
Je ne vais pas mieux pour autant, mais j'arrive à dissimuler mon chagrin. Et même si ça ne m'aide pas, ça aide toutes les personnes autour de moi. Mes parents ont l'air plus heureux, mes frères sont soulagés et Estelle sont fière de moi. Alors, je continue parce que ça en vaut la peine.
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Grimpe sans moi si tu le veux
RomanceLe bonheur, cela fait maintenant plus de 1 an qu'Eleanor ne l'a pas ressenti. Après la mort de son frère jumeau, son monde s'est effondré. Tout ce qui lui tenait à cœur avait disparu. Sa meilleure amie, sa famille et son sport. Tandis qu'elle fait s...