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Izuku était allongé sur le sol, à observer de son regard vitreux, le plafond de cette salle qu'il ne connaissait que trop bien.

Depuis le temps, il avait appris à mémoriser chaque détail dans cette pièce ; Les taches aux murs, les plaintes noircis par la poussière, les affiches collées aux vitres condamnées, afin d'éviter toutes formes de tentatives dangereuses, les lumières blanches,...

Il soupirait, lassé, il était épuisé, plus rien ne l'occupait, plus rien ne l'animait.

Sa dernière discussion avec son psychiatre avait finit comme beaucoup d'autres ; Par une crise de colère que le jeune artiste avait piqué, en hurlant au spécialiste de le laisser seul.

Izuku avait regretté.

Il avait regretté cet élan de confiance qu'il s'était permit de donner à son médecin, il avait regretté de lui avoir parlé de son passé, de sa relation du passé.

Il le regrettait encore.

Cependant, il essayait de passer outre de cette frustration, et de simplement songer à autre chose.

Au vide.

Ou encore, à la possible liberté qu'il pourrait être amener à retrouver, le jour où on le lui accorderait.

Quand ça ?

Il n'en savait rien et dans le fond, il n'espérait plus grand chose.

« Je veux sortir d'ici... Murmura l'homme aux yeux émeraude.

Cette phrase, il l'a disait tellement de fois, qu'il allait finir par douter de ces paroles.

Pourquoi voulait-il sortir déjà ?

Ce n'était pas comme si quelqu'un l'attendait à l'extérieur.

Plus personne n'était là pour lui, alors forcément, c'était difficile de se dire que sortir l'aiderait à aller mieux.

Il en doutait.

Il n'avait ni ami, ni famille, et désormais, plus d'amant.

En réalité, Izuku était seul.

Terriblement seul.

Cette pensée le fit sourire amèrement, il avait conscience de cela ; La solitude était devenu son fidèle compagnon.

Et alors qu'il réfléchissait à, ô combien il était seul, on vint toquer à sa porte blanche.

- Bonjour Izuku, je suis là. Déclara le psychiatre, Bakugou, qui venait de faire son entrée dans la chambre de son patient.

Comme s'il s'agissait là d'une réponse à ses songes, Izuku ne put retenir un petit rire sortir de la barrière de ses lèvres. Puis, il se redressa, de sorte à voir son interlocuteur, sans pour autant se relever du sol.

- Mh. Salut. Répondit-il simplement au blond ambré.

- Comment vas-tu aujourd'hui ?

- Comme tous les jours, j'dirai que ... Je suis en vie.

Le docteur afficha un fin sourire à cette réponse et se permit de venir rejoindre son ami d'enfance, en s'asseyant face à lui, à même, le sol.

- Et cela signifie quoi pour toi, d'être en vie ? Questionna Katsuki.

Izuku ne répondit rien, se contentant d'observer étrangement son vis à vis, laissant son regard vert croiser celui rubis de l'autre homme.

Il finit par simplement soupirer.

- Ça ne signifie pas grand chose...

- Mh... Développe. Continua le psychiatre.

- C'est à dire que c'est un peu ... Comment dire...? Paradoxale. Le peintre détourna son regard pour le poser sur la fenêtre teintée et scellée avant de reprendre d'une voix étrangement douce : J'ai conscience de respirer, mais j'ai aussi l'impression de suffoquer, j'entends bien mon cœur battre, mais j'ai l'impression que ce n'est pas vraiment le cas, je constate que je vie, mais j'ai aussi l'impression de mourir, donc c'est un peu bizarre.

Un silence se posa face à cette explication, Izuku n'avait rien ajouté de plus, et Bakugou non plus.

Seules leurs respirations respectives comblaient le vide présent dans la pièce.

Chacun méditait les paroles de l'interné, quand soudain, de légers reniflements se firent entendre.

Bakugou observa avec attention son patient et son regard trahit son visage, de nature, impassible. Il semblait surpris, car, pour la première fois, depuis longtemps, Izuku dévoilait une autre expression que la haine.

Des larmes coulaient le long de son visage rougis, il ne parlait pas, ses mains tremblantes et couvertes de bandages vinrent couvrir ses yeux humides, qu'il essuyait avec rage.

L'artiste n'aimait pas se montrer ainsi, il n'aimait pas pleurer, il n'aimait pas avouer qu'il allait mal, pas de la sorte. Cela le frustrait davantage.

- Dis moi, Deku... Comment vas-tu aujourd'hui ? Demanda, à nouveau, le spécialiste.

Le concerné ne répondit rien, il se laissa simplement tomber à la renverse et s'allongea entièrement sur le sol, laissant son corps tremblant, répondre pour lui.

Il était pris de légers spasmes et malgré que sa gorge était nouée, il laissa enfin ses sanglots, cachaient depuis bien trop longtemps, se manifester seuls.

C'était une forme de réponse.

Izuku le disait souvent, il n'allait pas bien, il ne le disait, certes, pas explicitement, cependant, son état qui ne cessait de se dégrader, témoignait pour lui.

- Je ne vais pas bien. Souffla t-il enfin, après de longues minutes de silences, comblaient par ses pleurs. Je suis épuisé, je veux sortir d'ici, je veux être libre, je ne veux plus me sentir comme ça, je ne veux plus de tout ça. Il respirait fortement tandis que son cœur battait à tout rompre. J'ai mal...

Bakugou acquiesçait silencieusement à ces paroles. Il ne disait rien, il attendait simplement que son ami d'enfance se confie.

Et malgré cette scène assez touchante pour lui, il était tout de même satisfait de voir qu'enfin, Izuku lui parlait.

- Je comprends. Répondit-il finalement avant de se rapprocher du faible corps de son interlocuteur et s'allongea à ses côtés en prenant soin de déposer sa main sur le crâne chevelu du plus petit. Je comprends Dek-... Izuku, je suis là pour t'aider à aller mieux, et je te promet de ne pas te laisser tomber. »


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À suivre...

L'atelier du peintre [BakuDeku]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant