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« Je ne peux pas continuer ainsi, désolé d'avoir été si odieux avec toi et enfin, merci pour tout Katchan. »

Ces quelques mots écrits sur un bout de papier avaient su alerter tous les sens du médecin.

Alors qu'il venait de se réveiller au lever du soleil, son attention avait automatiquement été posée sur cette lettre, laissée sur la table basse face à son canapé, où il y avait passé la nuit, par inadvertance.

Son cœur s'était mit à battre à tout rompre, tandis que des sueurs froides se manifestaient tout le long de son dos.

« Pas ça ... Murmura t-il.

Dans l'espoir d'être dans un rêve, il se pinça l'avant bras et compta chacun de ses doigts pour constater qu'il était bel et bien réveillé et qu'il ne semblait pas s'agir là, d'une farce de mauvais goût.

Alors, sans attendre plus longtemps, par peur d'être déjà en retard, Bakugou s'en alla mettre ses chaussures sans même prendre la peine de se vêtir convenablement.

Ce fut alors de son pyjama léger, que le psychiatre sortit rapidement de sa maison afin d'aller accourir à la recherche de celui qui possédait son cœur.

Il avait prit un chemin qu'il n'était pas même sûr de connaître, son unique but était d'avancer, la peur l'avait tant gagné, qu'il ne savait plus réfléchir.

Finalement, Katsuki s'arrêta face à une route où plusieurs voitures faisaient leur trajet, la respiration saccadée et le cœur prêt à sortir de sa cage thoracique, il essaya de remettre ses idées en place.

Le peintre l'avait fuit, mais où ?

Il ne savait absolument pas où pouvait bien aller son benjamin, sa seule crainte, était de le perdre à tout jamais.

Et alors que le psychiatre semblait perdre tout espoir, il revit la lucidité face à lui, lorsqu'il se souvint qu'Izuku avait un téléphone. La panique avait été telle, qu'il en avait oublié la logique.

Ainsi, il se mit à appeler l'homme aux cheveux verts, espérant percevoir sa voix à travers ce téléphone, qui, pour l'heure, ne lui communiquait que des tonalités de sonneries répétitives.

Cela recommençait, son cœur s'était aussitôt remit à palpiter, plus la sonnerie avançait, et plus le médecin voyait son but s'éloigner.

Quand soudain...

- Allô ? Bonjour monsieur Katchan, vous devez sûrement être une connaissance de ce jeune homme... »

Bakugou fronça automatiquement les sourcils à l'entente d'une voix féminine à travers son téléphone.

Que se passait-il ?


.

C'était décidé, Izuku allait partir vivre ailleurs, seul, ou du moins, loin de son ami d'enfance.

Dans la nuit, alors que Katsuki s'était assoupi sur son canapé, le peintre avait préparé ses quelques affaires dans un sac à dos qu'il s'était permis d'emprunter.

Et sans un bruit, il s'en était allé.

Marchant tranquillement dans les rues de la capitale, Izuku songeait à combien il risquerait de blesser le spécialiste, cependant, il ne pouvait plus faire marche arrière ; Son choix avait été fait.

Il ne pouvait plus vivre dans ces conditions, ce n'était pas ce qu'il recherchait, il voulait simplement être libre.

Ce dont Izuku rêvait, n'était autre que ce sentiment de plénitude lorsqu'il aura enfin découvert la liberté.

Alors, il s'interdisait de regretter son acte, certes, égoïste, cependant, il s'agissait là, pour lui, d'une forme de résilience.

Il avait tant souffert, durant ces dernières années, aucune minute de répit, alors s'en aller seul, allait certainement pouvoir l'aider à aller mieux.

C'était ce qu'il espérait.

Tandis que le jeune artiste déambulait dans plusieurs petits quartiers silencieux dans la nuit, il se mit à fouiller dans ses poches, à la recherche de son téléphone. Lorsqu'il le trouva, il alla voir dans ses contacts avant de sélectionner le nom de Katsuki, prêt à lui écrire un message.

Il hésitait.

De son air absent, Izuku avait gardé son regard posé sur l'écran de son téléphone et il ne remarqua aucunement l'arrivée de cette voiture, lorsqu'il s'était mis à traverser sur la route.

Être libre était quelque chose d'assez paradoxal.

Être libre, ne dépendre de rien, de personne, n'être soumis à aucune contrainte.

En réalité, être libre était logiquement un but inatteignable.

Izuku était un simple humain, après tout.

Il n'était pas invincible, il ne possédait aucun pouvoir surnaturel, aucune faculté supérieur aux autres, il n'avait que ses mains et ses sentiments pour retranscrire ce qu'il aimait sur une toile de peinture.

Il peignait sa liberté, ce qu'il rêvait de connaître.


.

Il était là, allongé sur le goudron froid de la route, comme un tableau renversé ; Les couleurs de son corps se répandaient en taches sur le sol, laissant cette empreinte douloureuse là où la scène s'était figée.

Ce rouge écarlate, c'était sa signature dans toutes ses peintures.

« Deku ...? Deku ...! Réponds moi ! Deku !


.

À suivre...

L'atelier du peintre [BakuDeku]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant