Penda Chez la Folle

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Bonjour bonsoir comment allez-vous ? Vous me manquez grave🤗.

Bref, je sais que l'attente a été longue mais j'étais occupé, je préparais un examen mais alhamdullilah je l'ai réussi.
Maintenant je suis en période de vacances et qui dit vacances dit avoir le temps donc je publierai plus souvent inch'Allah.

Partie dédiée à 224mafierte





Penda aura vainement attendu, cette nuit-là, la visite de Doudou. Le forgeron, après un terrible dilemme, partagé entre son désir de voir Seynabou et la peur de rencontrer les ombres de la nuit, avait succombé à ce qu'il appelait sa peureuse sagesse. L'idée de << revoir >> les ombres et de les << entendre>> encore gémir autour de lui l'avait finalement décidé à reporter sa visite au lendemain, mais en plein jour, car les démons ont peur de la lumière, avait-il conclu.
Pendant qu'il était sagement couché chez lui, dans la case de La Folle, assise sur une natte au milieu de la pièce et faisant face à la porte, Seynabou attendait Doudou, sans se l'avouer vraiment. C'est, depuis longtemps, la seule visite qu'elle recevait. Visite qui le réconfortait dans une solitude qu'elle avait acceptée pourtant et même souhaitée, mais qui la pesait maintenant depuis qu'ouvertement Doudou lui avait manifesté un vif intérêt en des termes touchants de maladresse. Assise au milieu de la case, elle n'arrivait pas à chasser de sa mémoire la scène du bord du fleuve. Perdue dans ses rêveries, comme un éclair s'infiltra dans ses pensées l'idée que Penda aussi devait se sentir bien seule et triste même si elle ne le laissait pas transparaître.
Bien que toute à ses pensées, elle entendit frapper légèrement, mais distinctement à la porte. Elle n'avait pas pourtant entendu approcher quelqu'un, et la façon de frapper n'était pas celle de Doudou. En se levant, elle hésita à répondre et marqua un temps de silence. Un nouveau coup se fit entendre, un peu plus appuyé que le premier. Sans bouger, elle pria d'une voix cassée d'entrer. La porte s'entrebâilla et laissa apparaître Penda La Peulh. C'était la première fois qu'elle voyait la Peulh de si près et elle fut littéralement éblouie par sa très grande beauté, par la finesse de ses traits et par la pureté de sa ligne qu'accentuait la parfaite proportion de ses courbes s'illuminant sous un léger habit de gaze.
Elle avait un port altier, le nez long et aquilin, les doigts fins, les lèvres bien assez bien charnues dessinant une belle bouche qui invitait aux baisers. C'était la première fois que Penda venait la voir. Bien que surprise de cette visite nocturne, Seynabou l'accueillit chaleureusement. Penda sentit son émotion et découvrit dans ses salutations quelque chose de doux et d'aimable.
Elle savait que toute hospitalité véritable commence par la salutation qui est, quand elle est sincère comme celle de Seynabou, accueil de l'étranger chez-soi et invitation au partage. La salutation permet à autrui de franchir le seuil en entrant dans la demeure. Il est permis de penser que la salutation condense, dans sa forme et dans son contenu, toutes les vertus des cultures africaines : hospitalité, don de la parole, partage et paix . Seynabou savait saluer et Penda en fut touchée. Elle franchit donc le seuil de la case qui lui était ouverte et s'installa sur la natte que Seynabou lui désigna .
La case était très spacieuse, propre et bien rangée. Dans un coin, réservé à La Folle, un grand lit en chrome au-dessus duquel pendait une moustiquaire. À côté de l'entrée, il y avait un petit lit, celui de Seynabou et une cruche remplie d'eau. Au fond de la case, face à la porte, on découvrait une armoire grossière sur laquelle trônaient deux grosses vieilles valises poussiéreuses. Il y avait aussi, à côté de l'armoire, deux petits tabourets, une peau usée de mouton destinée à la prière, une grande natte au milieu de la pièce et, ça et là, quelques objets hétéroclites dont des bibelots, un miroir rayé et des photos suspendues un peu partout constituaient tout l'ameublement concocté par Seynabou à l'intention sans doute de Doudou que, probablement, elle attendait.
La Folle dormait sur son lit, tournant le dos aux deux jeunes filles. Son ronflement régulier et calme dénotait un sommeil paisible. Seynabou s'activait dans la pièce pour préparer à son hôte du thé. Penda, un peu embarrassée de créer tant de remue-ménage, intervint :

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⏰ Dernière mise à jour : Jul 18 ⏰

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