Spyer

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Doucement, il escalade ma fenêtre pour descendre, et j'essaie de le suivre, sauf que j'ai peur du vide ! Depuis en bas, il me regarde interrogativement.

J'essaie de lui faire comprendre avec des gestes que je n'arriverai pas à sauter comme lui. Ce n'est pas une grande hauteur, mais...

- Saute, je te rattrape !

Il crie, et je le regarde, pétrifiée sur la rambarde.

- Je te promets de te rattraper, Chelly.

Avec un dernier élan, je saute en fermant les yeux.

- Tu vois, ce n'était pas compliqué.

Il marmonne dans le creux de mes oreilles. Il sent la cigarette et la lavande, c'est agréable. Je n'ai jamais été aussi proche du sexe opposé.

J'essaie de me remettre sur pieds, mais il serre mes jambes.

- Me... merci... Je peux marcher maintenant...

Il me repose, et je l'entends marmonner "mignonne" en marchant jusqu'à sa moto. Je préfère penser que ce n'est que le fruit de mon imagination.

Il me tend un casque, et je le prends sans broncher. Il monte sur la moto, et j'hésite à monter derrière lui.

Mais je ne veux pas me mettre encore plus dans l'embarras. Je passe mes jambes par-dessus la moto et pose mes mains sur le siège passager.

- Eh, tu veux mourir ? Il ordonne en prenant mes mains pour les poser autour de sa taille.

Je m'empourpre, gênée, et chuchote un léger "d'accord".

Le moteur rugit, et il commence à rouler loin de chez moi. Cela faisait longtemps que je n'avais pas ressenti autant d'émotions. J'ai envie de voler et de partir loin, je veux juste m'évaporer dans cet instant si improbable.

Mon âme interprète cette douce mélodie du son de ses battements de cœur. Je perds la notion du temps quand ma tête repose sur son dos. Je souhaite vivre comme je le veux, dans une simple réalité où je pourrais exprimer tous mes ressentiments.

Pourquoi me sens-je autant connectée à lui ? Lui qui est un inconnu à qui je ne devrais pas donner ma confiance aussi rapidement et ouvertement ?

L'air est si pur, la nuit si douce. Laissez-moi m'évader, juste aujourd'hui... auprès de lui.

... TIME SKIP AFTER A DEEP SLEEP...

- Eh, marmotte, réveille-toi.

J'ouvre doucement les yeux. Quelle honte, je me suis endormie. J'enlève le casque et remarque que nous sommes dans un parc couvert d'herbe, avec des toboggans et des balançoires.

- Qu'est-ce qu'on fait là ? demandai-je, encore avec ma voix endormie.

- Allez, viens. Je l'écoute et nous allons nous installer sur des bancs. C'est joli, il y a plusieurs lampadaires qui illuminent le parc plongé dans le noir.

Tout à coup, des lucioles illuminent le parc et j'écarquille les yeux, impressionnée.

- Wow, regarde ! m'écriai-je, et il rit.

- Je savais que ça te plairait, dit-il en souriant, toujours avec ce sourire.

- Kaito ?

Il me regarde profondément avec ses yeux qui m'observaient dormir à chaque fois.

- Ma gouvernante m'a dit que je ne devais pas essayer d'en savoir plus sur ta famille et je voulais aussi savoir pourquoi tu m'as laissé ce mot la dernière fois ? Je ne comprends pas pourquoi je ne dois pas essayer d'en savoir plus alors que c'est toi qui entres dans ma vie. J'essaie de m'exprimer pour obtenir des réponses.

- Parce que c'est compliqué, Chelly. Tu ne peux pas comprendre, dit-il d'un ton froid et agacé par mes questions.

- Mais j'ai le droit de savoir ! Pourquoi ? Pourquoi tu viens me voir ? Pourquoi moi ? continuai-je, et il semble se crisper encore plus.

- Ça suffit, on rentre, ordonne-t-il sévèrement.

Je fronce les sourcils en regardant le sol. Pourquoi change-t-il de ton soudainement quand j'essaie d'avoir des réponses ?

Il me regarde, irrité, et me prend la main pour me relever.

- Boude pas. Il prend mes joues en coupe dans ses mains et je deviens rouge comme une pivoine.

Sérieusement, il aime trop me déstabiliser.

Mais au fond de moi, je sais que c'est trop beau pour être vrai, que ça va beaucoup trop vite. Mais mon désir d'être aimée est tellement fort que tous mes tracas s'envolent. J'aurais dû y réfléchir à deux fois avant de me jeter dans la gueule du loup. Si j'avais su, jamais je n'aurais ouvert cette stupide fenêtre pour Sovetski Kaito.

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