Chapitre 8

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    Le reste de la semaine fut... étrange. Plusieurs étudiants se retournaient à mon passage, des murmures s'élevaient quand je sortais d'un couloir. Je me sentais... bizarre, comme une bête de foire désormais. J'étais loin d'être à l'aise avec cette attention constante. Mes moments avec mes amis étaient épiés, tout comme mes moments seuls, enfin plus ou moins seule. Parce que désormais, soit Belle était avec moi où que j'allais, soit Raven m'accompagnait, et quand elle ne le pouvait pas, je pouvais apercevoir la chevelure blonde d'Emma, ou la carrure de Lexa au détour d'un corridor.

    Malgré le soutien constant de mes amis, je sentais toujours l'ombre de Lord. Je ne le croisais plus, mais il m'arrivait d'entrevoir un regard de Cage, ou d'entendre le rire sarcastique de Ontari. Même s'il n'était pas là il l'était tout de même. Et toute cette situation devenait oppressante. J'avais déjà l'impression d'être observée avant, maintenant elle était omniprésente.

    Le stress des examens s'ajoutant à tout ce foutoir donnait un cocktail désastreux sur mes notes. Mes quelques progrès en anglais semblaient fondre comme neige au soleil, j'étais bien moins attentive durant mes cours de littérature, et la calligraphie commençait à me poser quelques difficultés que je n'avais pas avant. Pour compenser je révisais plus tard le soir, mettant mon projet d'écriture entre parenthèse. Je me triturais l'esprit bien plus qu'à l'accoutumé.

    La musique ne m'aidait plus à m'isoler dans mon monde. Je passais la majeur partie de mes temps libres entre les inter-cours à la bibliothèque, accumulant les livres de révisions, les romans obligatoires, et les références. Mon seul petit moment de répit ces derniers temps... s'était mes trajets avec Lena. Sa présence occultait tout mes problèmes dès que je la voyais. Un simple sourire de sa part me permettait de retirer le poids sur mes épaules.

    Heureusement qu'à la maison, tout semblait plus calme, enfin, aussi calme que possible avec la présence d'un petit chiot particulièrement joueur. Picasso était une véritable boule d'énergie et d'amour. Maintenant qu'il avait compris le principe de l'escalier, il y grimpait dès que j'étais en haut. J'avais installé à côté du pieds de mon lit un petit marchepied pour qu'il puisse monter sur le matelas et s'y allonger comme bon lui semblait.

    En parlant du petit bonhomme, je l'entendis japper dans mon dos. Je me retournais dans mon siège pour le voir, la queue remontante, la langue sortie, ses grands yeux me demandant de jouer avec lui.


- Pas ce soir mon beau. Je dois réviser. J'ai un examen blanc la semaine prochaine, je peux pas me foirer sur ce coup, sinon papa va me faire la morale, et j'ai vraiment, mais vraiment pas besoin de ça en ce moment.


    Il gémit, comme s'il était déçu de ma réponse, pourtant il tourna sur lui même, attrapant l'un de ses jouets pour me l'apporter. Je fondis devant sa bouille, et je le lui lançais quand il lâcha sa petite balle. Mais je retournais par la suite à mes révisions. Je revoyais pour la centième fois mon dernier cours d'anglais. L'examen sur cette matière était celui qui me faisait le plus peur. Je n'avais pas une bonne moyenne, mais je n'avais pas le droit de me prendre un F, sinon j'allais ramer pour redresser mes notes.

    Les mots devenaient de plus en plus flou, comme s'ils dansaient devant mes yeux, et à chaque fois que je pensais avoir saisi un morceau de texte ou associer correctement un ensemble de vocabulaire compliqué, il m'échappait à nouveau. Je serrais les dents avant de me lever brusquement de mon bureau, l'envie de tout envoyer balade grondant en moi.

    Mon téléphone me sortit de ma frustration.


De : Kara

Confiance en soiOù les histoires vivent. Découvrez maintenant