𝗛𝗮𝗶 𝗖𝗵𝗲𝗻𝗴 | 𝑋𝑢 𝑀𝑖𝑛𝑔ℎ𝑎𝑜

Chapitre 10

Après une longue semaine de voyage à bord d'un vieux bateau surchargé de voyageurs et de marchands, nos deux protagonistes arrivèrent au port de Hanyang, la capitale de Joseon. Aussitôt accostés, Minghao aida Nabi à descendre du navire, lui tendant gentiment sa main qu'elle saisit sans hésiter. Ce voyage les avait beaucoup rapprochés et ils pouvaient désormais dire qu'ils étaient de bons amis. Une fois tous les deux les pieds sur terre, le jeune homme accompagna son amie jusque chez elle, à la maison de Beau Jardin.

Dès qu'ils passèrent le grand porche pour entrer dans la cour de la maison de courtisanes, Madame Jang vint auprès de Nabi.

Madame Jang : Eh bien, je vois que tu te portes toujours aussi bien. J'espère que ce voyage aura servi à quelque chose.

La maîtresse des lieux échangea un regard hautain avec un Minghao méfiant. Elle urgea Nabi de rentrer à l'intérieur, saluant le jeune libraire d'un bref mouvement de tête.

N'ayant eu le temps de lui dire au revoir après un si long voyage à rester à ses côtés, Minghao se sentait incomplet, un horrible sentiment de vide englobait désormais son âme.

Aussitôt rentré chez lui, posé ses lourdes affaires et changé de vêtements, Minghao se rendit au palais à la hâte. Là-bas il put s'entretenir avec la reine et lui confier ses derniers rapports qu'il avait fait passer pour un journal de bord auprès de Nabi. Bien sûr, il avait prit soin de déchirer les pages où la folie le gagnait quand il écrivait à propos de son amie.

Yongja : Je regarderai tout cela plus tard. Rentre te reposer, tu l'as bien mérité après un si long voyage.

Minghao : Merci, Votre Majesté.

Le jeune homme ne pouvait s'empêcher de sourire en pensant à son lit douillet qui lui avait tant manqué.

Cette même nuit, alors que Minghao dormait paisiblement chez lui après si longtemps, un homme masqué toqua à la chambre de Madame Jang qui le fit rentrer en toute discrétion.

Madame Jang : Qu'y a-t-il ?

Homme : Le jeune homme que vous m'avez fait suivre s'est rendu au palais peu après son arrivée. Il se serait entretenu avec la reine.

Madame Jang : Avec cette peste ?! Ah... Je l'avais bien cerné, c'est un ennemi pour sûr. Bon travail, j'ai bien fait de vous envoyer à ses trousses, je sais de quoi il est capable désormais.

Homme : Méfiez-vous, c'est un très bon épéiste.

Madame Jang : Si vous le dites... Il fera moins le malin contre une armée d'insurgés. M'enfin, j'ai bien fait de l'envoyer aux côtés de la petite, il n'a pas pu fouiner dans nos affaires comme cela.

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Le lendemain, Nabi se vit invitée à prendre le thé avec sa maîtresse dans son salon privé. Le silence les englobant était plus lourd qu'avant son départ et Nabi se sentait soudainement moins à l'aise avec sa sauveuse. C'est Jang Ayeong qui prit d'abord la parole.

Madame Jang : Ton ami s'est-il bien comporté à tes côtés ? C'était un long voyage et les hommes peuvent être dangereux.

Nabi : Je n'ai pas de raison de me plaindre, il était très attentionné et le temps est passé vite à ses côtés. Il s'est même occupé de moi quand j'étais malade.

Madame Jang : Mmh... Méfie-toi tout de même. D'ailleurs, j'espère que tu ne le reverras plus.

Nabi leva ses yeux surpris de sa tasse pour croiser le regard froid de sa maîtresse.