𝗛𝗮𝗶 𝗖𝗵𝗲𝗻𝗴 | 𝑋𝑢 𝑀𝑖𝑛𝑔ℎ𝑎𝑜

Chapitre 13

Se cachant sous un fin tissu, Nabi entra dans la cour de Beau Jardin sur de légers pas. Malgré tous ses efforts pour ne pas se faire voir rentrer à cette heure si matinale, une voix autoritaire retentit à travers le domaine entier.

Madame Jang : NABI !

La jeune femme leva la tête pour croiser le regard enragé de la maîtresse des lieux. D'un air gêné mais voulant garder la tête haute, Nabi découvrit son visage et se racla la gorge en s'approchant rapidement de la cinquantenaire.

Mais à peine fut-elle à sa portée que Jang Ayeong lui saisit fermement le bras, lui faisant mal, alors qu'elle la traînait jusque dans une réserve. Nabi fut jetée au sol, sonnée par la violence dont Jang n'avait jamais fait preuve à son égard.

Nabi : Madame-

Madame Jang : J'ai perdu un gros client par ta faute ! Et qu'est-ce que j'apprends ? Que c'est ton libraire de mes deux qui t'a emmenée loin d'ici ?!

Honteuse, son précieux papillon baissa la tête face à ses reproches. Jang Ayeong lui faisait rarement la leçon avant que Minghao ne débarque dans sa vie. Désormais, elle craignait cette femme cruelle qui l'avait pourtant recueillie et prit soin d'elle enfant.

Madame Jang : Tu vas rester ici quelque temps.

Nabi : I-Ici ? Dans cette pièce ?!

Dans un lourd soupir, madame Jang pensa bien à ce qu'elle allait dire avant de croiser les bras d'un air fâché.

Madame Jang : J'ai appris que ton ami, Minghao je crois, était un pion de la reine. Tu sais pourtant bien qu'elle est notre ennemi dorénavant. Alors, tu vas rester ici le temps que les choses se calment et que tout s'arrange.

Nabi : Pardon ?!

La jeune femme n'en croyait pas ses yeux ni ses oreilles ni même la situation. Tout lui semblait si absurde. Elle savait que Minghao travaillait pour le palais mais pas pour la reine. Cependant, ce n'était pas le problème. Le problème était que Jang le considérait comme un ennemi et voulait empêcher Nabi de le revoir pour la "protéger".

Madame Jang : Reste bien sage ici, d'accord ?

Nabi : Je refuse !

Madame Jang : NABI ! Je fais cela pour ton bien alors ne te mêle pas de mes affaires ! Tu dois rester ici, une guerre approche.

Nabi : U-Une guerre..?

Madame Jang : Oui. Je déclare la guerre à ton ami et sa maîtresse dès aujourd'hui. Enfin, si elle réussit à rester en vie...

Elle murmura la seconde partie de sa phrase, inaudible pour Nabi qui la regarda d'autant plus confuse. Alors qu'elle allait partir, Nabi interpella Jang pour savoir la vérité. C'était le moment ou jamais.

Nabi : Attendez ! Je veux une réponse à toutes mes questions.

Madame Jang : Quoi donc ?

Nabi : Que s'est-il réellement passé il y a vingt ans, quand vous m'avez recueillie ?

Madame Jang : Si tu me le demandes c'est que tu connais déjà la vérité.

Nabi : Alors... C'est vrai ? Vous ne m'auriez pas sauvée mais enlevée..?

Madame Jang : Ha... Je me rappellerai de ce jour toute ma vie... Je mangeais dans un petit restaurant à Hai Cheng lors d'un voyage en Chine pour trouver de jolies filles. Puis, je t'ai vu avec tes parents. Tu étais aussi belle qu'un papillon, était-ce pour cela que tu t'appelais ainsi ? Enfin, j'ai pensé tomber sur une gemme- non, un diamant. Je ne pouvais pas te laisser, tu comprends ? J'ai donc incendié ta maison pour t'enlever aussi discrètement que possible. AH ! Tout cela pour que tu te retournes contre moi !