Chapitre : 39

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Je me tourne pour lui faire face. Je n'arrivais pas à comprendre réellement ce qu'il sous-entendait par là. Moi enceinte ? Impossible, totalement impossible.

- ne dites pas des âneries. De quel enfant parlez vous ?

Je me sens un peu chamboulée et mes yeux se déposent sur mon ventre essayant de comprendre ou arrivée à me persuader que ce n'était pas vrai. Juste impossible.

- oui Méora. Tu es enceinte depuis un mois déjà.

Je pouvais lire dans ces yeux qu'il était sérieux et sûr de ces propos. Es-ce que je me suis fait violer ? Non mais il venait juste de me dire que j'étais dans le comas depuis un mois déjà alors comment est-ce possible ? Mais...mais... pendant que j'essayais de me me relater comment j'ai pu être enceinte, il ne fallut qu'il ne dise qu'un seul mot, un seul nom pour que tout me revienne à l'esprit. Pour que je me mette à entourer mon ventre de mes bras repensant à cette nuit.

- Yeras.

Oui, l'enfant de Yeras. Non je ne pouvais pas être enceinte. Nous ne l'avons fait qu'une seule fois et c'était protéger à part... à part... Oui je me souviens que cette légère couche sur son gland qui nous servait de protection c'était Persée. Car j'avais senti une brève sensation de liquide naviguer dans moi. Je savais que cette capote c'était déchiré dû au coups puissant et violent qu'il faisait dans mon entre-jambes. J'étais tellement en état de jouissance qu'arrêter ces instants de plaisir allait être un crime et maintenant me voilà. Je n'arrivais pas toujours à croire, je portais un être dans mon seins mais...mais je n'étais pas prête moi. Je n'avais plus de famille...je n'étais plus avec son père... Je n'avais plus rien, alors comment allais-je prendre soin de cet enfant ? Je laisse échapper quelques larmes tout en laissant mon corps s'écrouler au sol. J'avais toujours voulu être maman, porter l'enfant de Yeras en moi et fonder une famille joyeuse et heureuse mais...mais maintenant que c'est l'occasion, maintenant que j'ai son enfant dans moi où est-il ? Dans quelle condition cet enfant naîtra ?

- non non je ne peux pas le garder. Je ne suis plus prête à être maman. Je ne peux pas.

Je me lève de ma chute, en secouant ma tête tout en essuyant les larmes qui coulaient simultanément sur mes joues. Il m'était impossible pour moi de faire venir un être qui comme moi, ne passera que c'est jour dans un cauchemar sans fin, dans les pleurs et le calvaire. Je ne pouvais pas. Je n'avais personne pour m'aider. Je n'avais personne sur qui compter et sur qui évacuer toute sorte de sentiments.

- tu ne peux pas. Tu ne dois pas. Et tu ne le feras pas.

Je sors de mes pensées quand je l'entends dire ce genre de chose. Trois phrases qui était comme une épée transperçant mon cœur.

- c'est mon enfant... c'est...il ne doit pas vivre. C'est impossible et c'est moi qui décide pas vous. Je fais ce que je veux de ma vie et vous devriez en faire autant.

- Alors tu ne veux pas connaître le sentiment d'enfanter ? Je connais Lilith, si elle sait que tu es enceinte et veux avorter elle va t'enlever tes trompes. Elle va te priver de cette jouissance douloureuse d'être mère et tu le regretteras. Ou pire. Elle utilisera cet enfant contre toi. Elle fera tout pour que l'avortement n'aboutissent pas et jettera des sorts sur cet être peut importe où tu te trouveras.

- de toute façon si elle sait que je suis enceinte alors...

- elle ne le sait pas. Je suis le seul à le savoir. Je suis ton père et j'ai ressenti cet être tressaillir en moi lors de ton sommeil. C'est une fille. Une petite toi. Tant que tu ne voudras rien faire à cet enfant, tout se passera bien. Et il ne reste plus que 5 jours pour faire disparaître Lilith après tu prendras ta vie en main.

Comment le faire. Comment reprendre sa vie en main quand on a plus de vie. Quand notre raison de vivre s'en est allée et ne reviendra plus jamais. Comment avoir la force de garder cet être qui pourrait être sans futur. Je ne peux juste pas. Je ne serai pas forte de voir mon bébé souffrir et vivre ce cauchemar, je ne pouvais juste pas. À cette idée, je me sens frémir d'un sentiment oscillant entre l'amour et la peur.

- laisse ton amour dominer ma fille. Et je t'aiderai à finir avec Lilith et tu pourras donner l'amour nécessaire à ta fille. Ne prive pas cet enfant de voir le jour, de jouir de la vie car Lilith ne fera plus partie de ta vie et tu pourras t'en aller loin d'ici après ça. Mais si tu t'en va maintenant, elle le saura tôt ou tard et ton enfant en paiera le prix alors, finissons-en avec elle. Si tu n'as pas pû te libérer d'elle par ta mort alors qu'elle te libère par la sienne.

Il m'avait pris par les sentiments. Je ne sais pas mais je me sentais déjà aimé cet enfant, je voyais déjà mes rêves de petite fille se réaliser. Je lâche un sourire douloureux voulant prendre la décision la plus douloureuse et incertaine qu'il soit. Je décide de garder mon bébé. Je décide de garder ma fille, mais à quel prix ? À la mort de Lilith... Et si je n'arrive pas à en finir avec elle ? Et si je ne suis pas assez puissante pour la faire disparaître et que ma fille sera aussi l'une de ces victimes ? Je sens le doute et la peur m'envahir face à cette décision.

- Méora laisse toi aller, ça ira. Je suis là. Je vais t'aider à finir avec Lilith tout en te rendant libre de son emprise. Faudra juste qu'on fasse vite. Ces jours seront fatals, crois en toi et ne baisse pas les bras. Méora... Lilith vient. Je sens sa présence, elle ne vient pas seule mais avec les esprits. Fais tout mais ne lui montre pas la peur que tu ressens pour ton bébé car rappelle toi qu'elle ne sait rien.

Je le regardais un peu paniqué et puis la porte s'ouvrit brutalement me faisant sursauter. La peur envahit mon être et le temps pour moi de me tourner pour voir qui était devant ma porte, ce monsieur disparu. Mes yeux naviguent dans tous les coins de la salle mais il n'était plus à l'horizon.

- Méora...

À l'entente de mon nom, je me tourne apeurée et mes yeux entrent en contact avec celui d'Ashley. Qui se tenait à la droite de Lilith. Ashley était devenu plus bizarre, on aurait dit qu'elle avait attrapé la lèpre. Sa peau était écœurante. Elle était juste méconnaissable. Je me demande ce qui a bien pu l'arriver durant tout ces un mois, elle qui m'avait arraché mes parents sans remords ni regrets. Je sens les palpitations de mon cœur s'accélérer et mon souffle se désorganiser. J'avais toujours cette pensée constante que j'ai un être en moi et que Lilith pouvait s'en apercevoir. Je baisse les yeux pour ne pas trahir la peur qui s'infiltre en moi.

- Finalement. Maintenant nous savons tous Méora. Nous savons ce que tu as prévu faire et qui tu caches. Plus la peine de le cacher car on sait tout.

Je sens les larmes s'échapper involontairement. Et si elle parlait de ma fille ? Si Ashley faisait référence à ma fille. Je continue de répéter en boucle ce que le monsieur m'a dit avant de partir. Qu'elles ne savent rien. Je continue de me répéter ces mots pour ne pas craquer à la tension pesante et voire suffocante dans la pièce!

- Alors Méora tu pensais nous cacher ça longtemps ?

C'est bon je n'en peux plus.

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