Chapitre : 42

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J'ouvre les yeux, je suis couchée à même le sol sur le dos alors la première des choses que je peux voir c'est le plafond. Je respire bruyamment, je me vois suffoquer. Je me lève précipitamment de mon reposoir et regarde aux alentours. Voyant le visage de ces deux gens, tout me revient à l'esprit. Il y a de la fumée dans la pièce ce qui nuit à ma respiration.

— qu'est...qu'est ce qui se passe ?

Je demande dans l'incompréhension de la provenance de cette fumée.

— Tu vas écouter très bien. Tu vas faire tout ce que l'on te dit. Tu as trop dormis dû au sort que je t'ai lancé ; normalement ça devrait te faire dormir juste pour quelque heure mais toi tu as dormi pendant 24h nous faisant perdre du temps précieux...

Je ne comprenais pas ce que ce vieillard voulait dire par là. Je tourne la tête pour voir ce monsieur qui m'avait emmené là et lui il me regarde sans rien dire. Cette fumée se diffusait davantage dans la pièce ne faisant pas bon accord avec mes yeux, lui rendant humide, laissant reposer des gouttes de larmes au creux de celui-ci.

— qu'est-ce que vous faites je vais finir par suffoquer avec cette fumée...

Dis-je en balayant l'air à l'aide de mes mains pour reculer cette fumée loin de moi.

— Méora j'espère que t'es prête ? Prends cette poudre. Ce soir nous devions nous rendre dans ton domicile précisément où le corps de Lilith repose.

Je regarde ce vieillard me tendre un plastique contenant sa soit disant poudre mais moi je ne voulais pas le prendre. Et non je n'irai plus dans cet endroit. Je ne mettrais plus pied là bas jamais.

— non je n'y retournerai plus. Non tout sauf ça, non...

Dis-je d'une voix tremblante presque comme un murmure que je répétais non seulement à eux mais aussi à moi-même, refoulant tous les souvenirs obscurs que cette maison m'avait procuré. Ça ne peut pas être possible, retourner dans cet endroit ? Non je ne pouvais juste pas.

— nous n'avions pas le choix Méora. Plus que quatre jours, il faut que l'on se rendent sur les lieux ce soir ; dans une heure précisément. Tu devras prendre des risques Méora, pour cet être dans tes entrailles.

Je me sens frémir de peur. Je ne pouvais pas. Je tournais la tête négativement pour lui faire part de mon refus face à ces mots venant de celui qui m'a fait venir ici. Dans un déni total, je me lève difficilement avec l'intention de m'en aller de cet endroit. Si pour éliminer Lilith je dois retourner dans cette maison, alors non. Je préfère juste quitter cette pièce, cette ville et tout...je...je ne pouvais pas y retourner. Avant même que mon pied ne franchisse le seuil de la porte, ces mots provenant de cet homme âgé glaça mon sang ; je n'étais plus capable de faire ni un pas en arrière ni rien.

— Si tu ouvres cette porte et tu t'en vas, la première personne que tu trouveras sur ton chemin c'est Lilith. Il est 22h et nous sommes au fond de la forêt, serais-tu prête à l'affronter ?

Ma respiration accélère, mes dents se mettent aussitôt à grincer. Pourquoi moi ? Qu'ai je fais ? A un moment ils me laissaient le choix de choisir et de l'autre côté on aurait dit que je n'avais pas réellement le choix. Je ressens une pression sur mon épaule et trémousse avant de me tourner vigoureusement et voir ce monsieur devant moi, avec sa main exerçant une force sur mon épaule.

— Crois en nous et rien de mal ne vous arrivera. Prends cette poudre et on y va.

Je le regarde avec des larmes silencieuses qui avaient déjà commencé à caresser mes joues de façon lente et progressive. Ravalant ma salive, c'est d'une main tremblante que je prends la poudre. Il se retourne vers le vieillard qui hoche tout simplement la tête. Devrais-je vraiment leur faire confiance ? Me veulent-ils sincèrement du bien ? Toutes ces questions se multipliaient à chaque seconde qui passait. Après leur échanges du regard, il ouvre la porte devant moi, et m'invite à sortir de la pièce. Nous sortions, mais il ne me lâche pas toujours l'épaule. Après être complètement sorti de la maison, je constate que le vieillard n'était pas avec nous.

— Ce vieil homme ne viendra pas avec nous ?

Le monsieur ne parla pas. Un silence pesant s'était installé et ce vent de terreur me frappa, faisant parcourir des frissons tout le long de mon échine.

— ne parlons pas jusqu'à ce que nous arrivions dans le lieu-dit.

Était tout ce qu'il me disait face à ma question. Je ne parlais plus et j'avais juste décidé de le suivre. Cette fois-ci la lune était pleine, nous éclairant de sa lumière malgré le fait qu'elle était un peu masquée par les feuillages de ces hautes arbres. Les chants des avés se faisaient entendre. Mon cœur battait encore plus, repensant à l'endroit où ce vieillard avait prescrit. Nous traversions enfin la forêt sous le vent des bois et la terre couverte des feuilles mortes.

Nous marchions encore une bonne distance avant que j'aperçoive une maison au loin, oui c'était notre maison. Juste à la vue de celle-ci, tout souvenir me revient à l'esprit. Ma mère, mon père, Mila, Vigo, Yeras, Amaya, et... Ashley... Tout était si bien, pas parfait mais au moins nous étions heureux. C'est vrai que je ne l'ai jamais été mais voir ma famille, était une joie négligé que je n'avais jamais vraiment prêté attention ; oui je n'avais jamais su que je ressentais une joie enfouis dans mon cœur chaque fois que mes yeux se posaient sur l'un d'eux. Comme on le disait si bien, c'est la perte d'une personne qui marque son importance. Mes amis, d'abord Amaya, Vigo... Je ne devrais plus y penser mais comment faire ? Mes parents n'ont pas seulement été tués mais dépouillés de tout.  Sans m'en rendre compte, je m'étais déjà mise à verser quelques gouttes de larmes.

Le monsieur avançait mais il m'était impossible de retourner dans cette maison et encore moins l'endroit qui où toutes mes douleurs les plus creuses on commencer. Je n'arrivais plus à avancer et se Monsieur, ayant aperçu que je restais toujours sur la même position, me chuchota des mots à l'oreille. Je ne savais pas si elle était réconfortante ou effroi :

— c'est là où tout à commencé et c'est là où tout doit terminer ; pour que tu puisses tout recommencer loin de tout ça et écrire une autre histoire pour toi et elle loin du danger. Ressemble le puzzle du courage et avance. Crois juste que dans quatre jours tes peines comme tes peurs seront achevés.

Le danger, la peur, la terreur... Ce genre de mot, je les connaissais si bien mais cela ne m'empêche pas de toujours me sentir dans l'insécurité, de toujours ressenti cette peur et de toujours être dans une situation de terreur... Je revis mes cauchemars mais dans différents scénarios. Chaque scène sont des tortures incessantes.

Sans m'en rendre compte mes pieds avaient pris l'initiative de poursuivre son chemin... Chose étrange car je ne sais pas quand mes pieds se sont résignés et décidé de continuer de s'aventurer dans le danger. Mais je ne voulais pas revoir ces scènes où ma mère à été... Non plus jamais. Je me rendis compte que nous nous trouvions déjà devant la porte et mon battement de cœur ne cesse de s'accélérer.  Le monsieur se tourna me scrutant du regard puis me dis :

— Plus de retour en arrière !!!

La minute où la porte s'ouvre, je vois...


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