Chapitre : 41

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Je n'aurai vraiment pas dû tourner la tête car il y avait des fantômes... Ou des esprits ou je ne sais pas trop quoi autour de nous. Tous étaient vêtus d'une robe blanche, faisant des aller-retour sans savoir vraiment où aller. Malgré la peur dans mes yeux, je n'arrivais plus à les quitter du regard, cette vue me donnait trop de mauvais souvenirs.  Le fait que j'ai poussé ce cri de stupeur, personne d'eux n'a remarqué notre présence.

— il ne peuvent pas nous voir, ce sont les prisonniers de Lilith. Il cherche désespérément à retrouver le repos de leurs âmes mais impossible. Il faut que l'on mette fin à tout ça Méora. Suis moi.

Dans son monologue, je ne pouvais m'arrêter de regarder ces visages pitoyables de ces esprits déchus. Malgré la peur de savoir ce qui m'attend dans cette forêt, je n'avais pas aussi envie de rester toute seule avec ces esprits, en pleine nuit. Je suis ce Monsieur tête baissée en entourant mes bras sur mon ventre, tout en essayant tant bien que mal de dissimuler la peur qui s'emparait peu à peu de mon être. Plus nous nous enfonçons dans la forêt, plus j'ai l'impression de m'infiltrer dans les ténèbres. Je ne pouvais plus marcher, je n'arrivais plus à supporter cette douleur que mon cœur ressentais. Traversant des marées, contournant des chênes et des hêtres tout en piétinant des feuilles et branches...

— nous sommes arrivés.

Comprenant ces mots, je soulève légèrement la tête pour voir où cette marche nous avait mené. Je vois une maison abandonnée à quelques mètres de nous.

— attendez, vous n'allez pas me dire que l'on a traversé cette forêt dans ce noir sans ce perdre tout de même ?

Je venais de me rendre compte que nous avions traversé cette forêt sans torche ni source solaire. Et ce genre de choses m'ont fait repenser à cette fille qui avait mangé les yeux de ma victime... Juste cette pensée m'écoeure.

— comme tu peux le constater. Allons-y.

Je souffle et le suis. Il met deux tocs à la porte et elle s'ouvre simultanément. Je sens mon cœur devenir dense et un vent me frapper la peau me donnant la chair de poule. Le monsieur entre dans la pièce et je reste toujours là devant cette porte toute tremblante. Je ne savais pas si mettre un pied dans cette pièce était un pacte pour ma liberté ou une condamnation à vie avec les forces du mal.

— Dépêche-toi d'entrer, la peur est un sentiment puissant qui détruit l'espoir. 

Sur ces mots d'une voix qui m'est étrange, je décide de fermer les yeux et d'entrer. L'endroit est totalement noir. Je n'arrive pas à voir, chose étrange car même dans la forêt il faisait complètement noir mais je savais au moins où je posais les pieds. Soudain la porte se ferme violemment derrière moi me faisant soubresauter. les lumières s'allument simultanément et je peux voir le monsieur qui m'a emmené assis sur une chaise tête baissée, on aurait dit qu'il s'était endormi. Puis il y avait une sorte de coussin sur le sol avec des photos un peu partout dans la pièce.

Un frisson glacial s'empara de mon être, je m'approchais à pas lents vers ce monsieur dont jusqu'ici j'ignorais le nom.

— monsieur... Monsieur ??

Il ne me répondait pas. Il était juste immobile. Mon cœur redoublait son battement car je ne savais pas quoi faire dans cet endroit qui se trouve au fin fond de la forêt.

— vous êtes déjà là !!

Je tressaillit par cette voix provenant derrière moi, la même voix que j'ai entendue toute à l'heure. Prenant le temps de calmer mon pou en essayant de stabiliser ma respiration, je me tourne lentement vers cette voix grave. Je vis un homme âgé dans la les soixante-dix, vêtu d'une aube, les cheveux en bétail et des rides imposantes sur le visage

—nous sommes là et le temps est court comme vous le savez.

Je me tourne vers la voix qui venait de dire ces mots et c'était ce monsieur que je croyais s'était endormi. Il se lève de son siège et vient à ma haute.

— venez !!

Nous dit l'homme aux rides imposantes. Nous le suivons dans une toute autre pièce, éclairée cette fois-ci par une bougie. Il nous demande de prendre place sur les coussins qui se trouvent à même le sol. Malgré l'adrénaline qui s'emparait de moi, je faisais l'effort de garder mon calme. Puis l'homme s'assit devant nous, me regardant longuement avant d'ouvrir la bouche.

— le temps est court. Cinq jours pour la vaincre n'est pas énorme alors nous devons agir avec prudence, calme et dans le secret. Oui le secret, les murs entendent. Dit-il en regardant de partout, ces yeux s'agrandissent et je le sens respirer très fort.

— Elle est là... Oui, elle te cherche...elle est présente je la sens. Chute. Elle te cherche Méora. Dit-il encore en me pointant du doigt.

Soudain un froid violent et glacial s'empara de moi, me faisant trémousser de peur. Qu'est-ce que je faisais là ? Comment suis-je arrivée là ? J'entoure mes bras sur mon ventre, laissant quelque sanglots car je ne pouvais plus supporter. Mon bébé, je devais protéger mon bébé coûte que coûte. Je devais le faire.

— Méora tiens ça et mange.

Le vieil homme me tend une sorte de graine que je prends le temps de bien scruter avant de prendre d'une main tremblante. Je ne pouvais pas avaler ce truc quand même, et si c'était un poison qui mettrait fin à la vie de mon bébé...

— mange rapidement Méora...

Cette fois-ci c'était l'homme qui m'avait emmené ici qui disait ces mots.

— qu'est...qu'est ce que c'est ??

Je ne pouvais pas juste manger ce truc toute sale qui se trouvait entre mes doigts.

— Méora, pas de temps à perdre elle sens ta présence, elle rôde autour de la maison. Vous ne vous êtes pas protégé avant de venir ici alors soit tu mâches cette écorce, soit elle te retrouve et tu connais déjà la suite.

Je ne voulais pas mais avec tout ce que ce vieil homme à dit, je me voyais ne pas avoir le choix, j'apporte la graine d'une main tremblante vers ma bouche mais celle-ci tombe avant que je ne puisse l'introduire dans ma bouche. Je me mets à chercher du regard la graine mais elle ne se trouvait nulle part.

— Méora

Je soulève la tête à l'entente de mon nom et ressens un coup sur mon front avant de me retrouver au sol, perdant peu à peu conscience... Tout à été trop rapide et je n'ai rien vu venir...

— Va Méora, va...

Et puis plus rien... Qu'est ce qui m'est arrivé ??

ELLE Où les histoires vivent. Découvrez maintenant