Chapitre VIII

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Palais d'Hiver, Saint-Petersbourg.

Voilà trois jours que Nikolaï s'évertuait à inculquer le savoir-faire des Assassins à Maria. Ne pouvant pas la sortir des murs du Palais et encore moins utiliser le camp d'entrainement des Assassins, il fallait donc improviser avec les moyens du bord.

Le premier jour, elle avait troqué sa robe de soie et de pierres précieuses contre la tenue des Assassins, composée d'un pantalon noir moulant resserré aux chevilles en tissu élastique, une chemise blanche boutonnée jusqu'au col, ainsi qu'un long manteau - dont la coupe en losange était plus longue à l'arrière et cachait ainsi ses formes- contenant divers poches et emplacement pour y glisser des munitions, un pistolet, des fioles de poison, des dagues, des minis grenades explosives, et même une petite boucle pour y passer une épée, ainsi qu'une paire de bottes noires.

Pierre avait bien failli faire une syncope en voyant la Grande-Duchesse qu'il a vu grandir en pantalon. Levant les bras, hurlant au scandale, suppliant la jeune fille d'aller se changer.
Elle non plus n'avait pas l'habitude et se sentait déstabilisée mais elle devait bien l'avouer, elle était plutôt à l'aise dans cette tenue et aurait sûrement regretté d'avoir suivi l'entraînement en robe.

Après la tenue vint la véritable épreuve : tester ses compétences physiques et en acquérir de nouvelles.
C'est pourquoi elle passa l'après-midi à tester sa souplesse, sa mobilité ou encore sa réactivité.

Ainsi elle commença par se battre avec Nikolaï.
Il lui apprenait à esquiver mais aussi à analyser les faiblesses de son adversaire pour trouver une ouverture et asséner le coup fatal - dans le cas de Nikolaï ce fut un coup de poing qu'il reçut dans le foie et qui lui coupa le souffle plusieurs instants.
Elle tournait autour de Nikolaï, observant aussi bien son visage que ses mouvements. Elle enchaînait les crochets du gauche, ce qui permit à Nikolaï de noter qu'elle était gauchère.
Lorsqu'elle leva la jambe gauche, Nikolaï se posta de manière à esquiver le coup. Mais quand elle se ravisa au dernier moment pour effectuer un coup de pied retourné du pied droit, Nikolaï n'eut pas le temps de réagir et se prit le coup de pied dans la tempe, le faisant reculer de plusieurs pas.

Un sourire fier ornait ses lèvres. Maria était exceptionnelle.

Après s'être reposés de leur séance de combat, il décida de lui apprendre l'escalade.
C'est une capacité propre aux Assassins, se déplacer en hauteur et se fondre dans la nuit fait partie intégrante de leur travail.
Un assassin doit être capable de grimper partout sans effort, que ce soit simplement sur le toit d'une maison pour observer quelqu'un, mais aussi sur des bâtiments plus complexes, comme lors d'une mission en France pour retrouver un fugitif russe, où il dû escalader la cathédrale Notre-Dame de Paris et se glisser à l'intérieur par l'une des fenêtres sans se faire repérer.

Elle se mouvait avec aisance, grimpait assez facilement aux arbres et atterissait avec élégance sur ses pieds en retombant au sol.

- Comment peux-tu être aussi à l'aise avec l'escalade ? S'étonna Nikolaï, incapable de cacher sa surprise.

Maria, atterrissant une nouvelle fois sur ses pieds avec une agilité déconcertante, se redressa vers Nikolaï, replaça sa cascade de cheveux châtains dorés en arrière et lui répondit, essoufflée :

- Anastasia et moi avons passé notre enfance à grimper aux arbres. Nous sautions de la branche la plus solide et la plus haute possible et essayions d'atterrir sur nos pieds sans nous blesser, ce qui a valu une fois ou deux à Nastya de se désaxer la rotule, expliqua Maria avec une mine dégoûtée.

Fascinant, se dit Nikolaï. Il ne savait pas si cela relevait du pure génie ou d'une inconscience collective à laisser deux jeunes filles faire cela. Cela dit, ça sert bien ses objectifs.

Notre bien aimée Grande-Duchesse Où les histoires vivent. Découvrez maintenant