Le débat se déroula plutôt bizarrement, après notre discussion, ma foi très.. mouvementé. Il n'arrêtait pas de me regarder d'un air étrange. Comme technique de déstabilisation c'est la première fois que je vois ça, et c'est aussi la première qui marche sur moi. À cause de ça je n'étais pas au meilleur de ma forme même si ça n'a pas été complètement catastrophique. Je ne saurai comment décrire ses regards, mais ça m'a vraiment perturbé et surtout surpris. C'est aussi moralement que c'est intervenu, je m'en voulais de m'être énervé contre lui, c'était vraiment pas malin de ma part. Bon après il l'a chercher et mérité alors je m'en voulais moins
Je rentre chez moi épuisé, je m'allonge sur mon lit directement et souffle un bon coup. J'imagine que si j'allume la télé ça va parler du débat.. Je n'ai pas envie d'y penser, savoir que sa technique a marché sur moi m'énerve.
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La réunion interminable du "matin" se termina enfin, je jette un œil sur ma montre, 12h48, j'ai la dalle et j'ai vraiment besoin d'un café. J'ai dormi maximum 2h cette nuit j'en peux plus.
Évidemment les cuisines et frigos sont à l'autre bout de notre salle de réunion. J'accélèra le pas dans les longs couloirs de Matignon concentrer a répondre à des mails sur mon téléphone. Au bout de plusieurs minutes, je relève la tête pour éviter de me prendre un mur et j'aperçut à l'opposé du couloir ; Jordan Bardella.
Bordel je suis maudit..... qu'est-ce qu'il fout à Matignon ? sans que je le sache en plus ? il est seul ? perdu ? mais franchement..
Je me reconcentra sur mes mails, essayant de l'ignorer un maximum, j'ai vraiment pas envie de lui parler. Ce qui est logique vu notre dernière.. "discussion". Je suis surtout trop fatigué pour me battre encore avec lui. Malheureusement quand il arriva en face de moi il ralentissa."Bah tiens quel hasard"
C'est vrai que voir le premier ministre dans les couloirs de Matignon c'est extrêmement rare ?? Étant rationnel je suis décidé à l'ignorer, et passa devant lui en lui adressant un regard désintéressé.
"Bah vous m'ignorer ?"
Il veut pas me lâcher celui là. La dernière fois qu'on s'est vu ne lui pas suffi peut-être ?
"J'ai mieux à faire que perde mon temps à vous parler."
J'essaye tant bien que mal de lui faire comprendre que je ne suis pas en capacité de lui parler en espérant qu'il voit mes cernes qui prennent la moitié de mes joues. Je continua ma route et le dépassa tendis qu'il se mit à rigoler.
"Oh, vous avez peur de vous humilier en ma présence?"
Je m'arrêta et le regarda, son petit sourire arrogant, son attitude qui me prends de haut... non mais-
"comme si je pourrai être humilier par la présence d'un moins que rien"
Après avoir prononcé ces mots je me ressaisi tout de suite réalisant ce que je venais de dire. Ma fatigue avait pris le dessus et j'avais pensé à voix haute.
Il marcha vers moi lentement, sa mâchoire se contracta."Je vous demande pardon ?"
Je me mis a bafouillé avec un début de phrase incompréhensible et voyant que sa colère ne descendait pas face a ma situation je paniqua encore plus.
Je pensais à m'excuser mais je ne pourrai pas, je ne pourrai pas m'excuser face à lui, se serait comme avouer ma défaite."je.. je voulais pas dire ça.. c'est sorti tout seul...je.."
Il s'approcha encore plus de moi et il bougeait sa mâchoire de droite à gauche pour essayer de calmer sa colère. Je restais là devant lui, en essayant de trouver mes mots sans pour autant m'excuser.
"Et vous pensez que je vais gober ça ?"
"Vraiment croyez moi.. je suis fatigué et c'est sorti tout seul"
Il rigola et croisa ses bras devant son torse tout en me regardant de haut.
"Et alors ? ce qui est dit est dit"
Bon d'accord, j'ai compris, il va pas me lâcher comme ça. Il veut probablement que je m'excuse ou alors il veut se venger en humiliant. Évidemment je ne choisis aucun des deux.
"Vous l'avez chercher aussi, je voulais pas vous parler mais vous avez insisté."
La contre-attaque était une très mauvaise tactique quand je remarqua qu'il se pencha vers moi rouge de rage avec des éclairs dans les yeux.
"Donc maintenant c'est de ma faute ?"
Sa voix été froide et remplie de rage. J'eu à ce moment-là, une idée merveilleuse : la fuite.
"Vous êtes bien venu ici pour plus important laissez moi tranquille."
Je commença a marché vers la fin du couloir mais il me rattrapa le poignet pour m'éviter de fuir. J'insista en essayant de continuer de marcher mais en voyant ma tentative il tira mon poignet d'un coup et me fit faire un 180.
J'atterris en face de lui et sa colère"Je suis pas venu ici pour me faire insulter."
Touché.
Mes yeux ancrée en lui je ne répondis pas et resta le dos droit face à lui. Un silence s'installa durant plusieurs secondes jusqu'à ce qu'on remarqua ensemble qu'il me tenait toujours le poignet alors il le lâcha brusquement."écoutez.. désolé ? voilà vous êtes content ? maintenant j'ai à faire bonne journée"
Juste avant de faire demi-tour j'aperçus sa tête choqué par mes excuses, à vrai dire j'étais tout autant surpris que lui.
Je m'éloigna loin de lui et senti son regard dans mon dos. Quand j'arriva vers la fin du couloir il cria :
"je n'oublierai pas.. à vendredi"
Vendredi ?
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Une fois arrivé je me servir en premier un café que j'ai bu d'une traite. Je n'arrêtais pas d'essayer de me rappeler qu'est-ce que je pourrais avoir avec lui vendredi quand tout d'un coup j'ai eu une révélation.
Le fameux vendredi.. c'est que nous sommes tous les deux invités sur le plateau de C à vous. L'inconvénient c'est que je n'ai pas le droit de manger avec la présentatrice et les chroniqueurs par question de sécurité. Les repas sont toujours fait par un chef qui met en avant son restaurant. Donc, par peur d'empoisonnement, je n'ai pas le droit de manger avec eux.
J'ai pas souvent l'occasion de manger de la cuisine, faite par un chef qui est non étoilé, donc je suis un peu déçu, j'aime bien la diversité de temps en temps, même si je n'ai pas à me plaindre. Enfin bref, ce qui veut dire que la règle est la même pour Bardella, alors on nous a gentiment proposé de dîner, avec d'autres de leurs journalistes et surtout avec de la nourriture, importer par le chef de Matignon.
Quand moi et mon équipe avons été informé de la proposition il y a 1 semaine, l'équipe de Bardella avait déjà accepté, logique, ils allaient pas refuser de la nourriture gratuite fait par le chef de Matignon. Et ça aurait été donc mal vu de refuser.
Me voilà bien dans la merde de dîner avec lui alors que nous nous sommes bagarrés le reste de la semaine.
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Passion Clandestine
عاطفيةC'était comme deux facettes d'un même démon, s'opposant sans fin mais irrésistiblement attirés. Deux êtres politiques condamnés à se détester, mais aussi à s'admirer en secret.