L'escalade des moyens

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Isabelle sentait l'excitation monter en elle. Après avoir passé plus de deux mois à espionner son professeur, la collecte d'informations ne lui suffisait plus ; elle avait besoin de plus, de détails plus intimes et de secrets plus profonds.

Ses recherches méticuleuses sur Baptiste Martins l'avaient amenée à la décision de passer à l'étape suivante.

Elle devait déployer des moyens plus intelligents et sophistiqués pour atteindre ses objectifs.

Elle prit quelques semaines pour préparer son plan. Pendant ce temps, elle se documenta sur les outils les plus avancés pour mener à bien ses projets.

Son esprit était en effervescence, les détails techniques de chaque dispositif qu'elle étudiait se mélangeant avec ses propres aspirations.

Elle choisit un jour où elle savait que Martins serait en cours pour mettre son plan en action.

La chance était de son côté : elle avait une heure de pause pendant que le professeur donnait un cours.

Isabelle se dirigea vers le système de chauffage du lycée, un objectif qu'elle avait déjà soigneusement planifié.

Elle passa des jours à lire des manuels d'utilisation et à comprendre le fonctionnement des radiateurs électriques. Lorsqu'elle fut prête, elle activa le mécanisme qu'elle avait préparé pour provoquer une surchauffe.

L'effet ne se fit pas attendre : les radiateurs commencèrent à émettre une chaleur insupportable, provoquant une montée en température étouffante dans plusieurs salles.

Les élèves et les enseignants, surpris et mal à l'aise, se précipitèrent vers les sorties, paniqués par la chaleur étouffante qui régnait dans les salles de classe.

Isabelle resta calme pendant le chaos.

Elle avait tout prévu pour cette situation : le moment où le couloir se serait vidé de ses occupants était celui qu'elle attendait.

Dès que l'évacuation fut en cours, elle inséra discrètement une clé USB dans l'ordinateur de Martins.

Grâce aux avancées technologiques, elle n'eut qu'à attendre quelques secondes avant de recevoir une notification confirmant que le logiciel espion était désormais opérationnel.

La chaleur devenant insupportable, elle se précipita dehors avec les autres, un sourire de satisfaction sur les lèvres, dissimulant avec habileté son excitation.

En raison du problème technique des radiateurs, le lycée décida de suspendre les cours et de permettre à tout le monde de rentrer chez soi plus tôt.

Isabelle profita de cette situation pour se précipiter sur son ordinateur dès qu'elle rentra chez elle. Ses mains tremblaient d'excitation alors qu'elle analysait les fichiers copiés, les mails, et les messages personnels de Martins.

La synchronisation des appareils Apple facilita grandement sa tâche. Tout était interconnecté, ce qui lui permit d'accéder à une quantité d'informations qu'elle n'aurait jamais imaginée.

Durant la semaine suivante, Isabelle suivit de près les activités de Martins en ligne.

Elle découvrit une foule de détails sur lui : ses goûts musicaux, ses rendez-vous hebdomadaires, ses préférences alimentaires, et bien plus encore.

Elle parvint même à suivre ses déplacements en temps réel, ce qui lui permit de cartographier ses itinéraires préférés. Chaque nouvelle information était précieuse, chaque détail la rapprochait de son objectif.

Pour Isabelle, chaque fragment de données était un outil, une arme potentielle pour se rapprocher de l'objet de son obsession.

Cependant, même avec ces nouvelles informations, Isabelle ressentait encore un manque.

Elle désirait le voir et l'entendre en dehors du cadre scolaire.
L'observer passivement ne lui suffisait plus. Elle se décida à agir.

En utilisant l'accès aux conversations privées de Martins, elle découvrit le café où il se rendait régulièrement pour avancer dans ses projets et se détendre.

Parallèlement, elle continua à briller dans le cours de Martins, affichant des notes excellentes et posant des questions pertinentes. Elle veilla à se faire remarquer, à démontrer son intérêt sincère pour les maths.

Un jour, après avoir terminé les exercices plus rapidement que ses camarades, elle en profita pour engager la conversation avec son professeur.

— C'est bien que tu sois aussi curieuse, Isabelle, dit Martins en souriant, admirant son engagement alors qu'elle avait déjà terminé les exercices demandés.

— Si on doit apprendre quelque chose, autant l'apprendre jusqu'au bout, répondit-elle en lui rendant son sourire, sa voix douce et affirmée.

— Tu as raison, j'aime bien ta façon de penser, dit-il en lui proposant de jeter un coup d'œil à des exercices plus poussés.

Elle acquiesça vigoureusement, son sourire ne quittant pas ses lèvres. Alors qu'il se dirigeait vers le bureau pour chercher les feuilles supplémentaires, elle le suivit des yeux, fascinée par chaque mouvement. Lorsqu'il s'assit à côté d'elle pour lui expliquer les nouveaux exercices, Isabelle écouta attentivement. La sonnerie annonça la fin de l'heure, interrompant brusquement leur échange.

— Oh, ça sonne déjà, dit Martins, un peu surpris.

— Vous avez un cours après ? demanda Isabelle, sachant parfaitement qu'il n'en avait pas.

— Non, et toi ? demanda-t-il en retour.

— Parfait, moi non plus, répondit-elle d'une voix douce, alors que toute la classe était maintenant sortie.

— Eh bien, prends tes affaires et viens devant, je vais t'expliquer plus en profondeur, proposa Martins.

Elle se leva et s'assit au premier rang pour assister à ce qu'elle considérait comme un cours spécial. Bien qu'elle prêtât une grande attention à ses explications, elle ne pouvait détacher ses yeux de lui. Après une vingtaine de minutes d'explications, elle lui demanda si elle pouvait essayer les exercices et les lui rendre pour correction. Son visage s'illumina à la proposition, ravi de pouvoir approfondir encore plus les compétences d'une élève si enthousiaste.

Ce n'était pas une grande surprise pour Isabelle. Elle savait pertinemment que Martins aimait développer les compétences de ses élèves et qu'il était particulièrement attiré par ceux qui faisaient preuve de curiosité.

La conversation évolua vers un sujet totalement différent, celle de la littérature. Le texte d'exercice portait sur un personnage d'un roman peu connu mais remarquable. Isabelle en profita pour aborder un sujet qui lui tenait à cœur.

— Je me demandais si vous n'aviez pas volé l'histoire du rasoir d'Ockham d'Henri Loevenbruck, lança-t-elle en laissant ses yeux pétiller d'intérêt.

— Tu connais ce livre ? Alors là, j'en reviens pas ! s'exclama Martins, visiblement impressionné.

— C'est une belle pépite ! Vous avez préféré quoi dedans ? demanda-t-elle, curieuse.

— Je dirais l'aspect très historique, répondit-il, enthousiaste.

— Moi aussi ! s'exclama Isabelle.

Ils rirent ensemble et poursuivirent leur discussion sur la littérature, avant de parler de l'orientation post-Bac d'Isabelle. Martins lui donna des conseils sur les écoles, les filières, et d'autres aspects importants de son avenir. La sonnerie retentit alors qu'ils continuaient de discuter.

— Quoi ? Déjà ! Eh bien, je ne pensais pas qu'on parlerait aussi longtemps, dit Martins, visiblement surpris par le temps écoulé.

— Moi non plus, répondit-elle d'une voix douce, tout en rangeant ses affaires.

Elle sortit de la salle, lui souhaitant une bonne journée avant de se diriger vers son prochain cours. Tout s'était déroulé comme prévu. Isabelle était satisfaite de l'évolution de ses plans.

Ses efforts pour se rapprocher de Martins étaient en train de porter leurs fruits. Elle savait que chaque moment passé avec lui, chaque information recueillie, chaque interaction renforçait son contrôle sur la situation et l'approchait encore un peu plus de son objectif ultime.

Sous contrôle [En réécriture pour le bonheur de vos yeux]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant