Après leur dernière rencontre, Isabelle, malgré son apparente froideur, se retrouva à réfléchir sur les paroles de Monsieur Martins.
Sa détresse l'avait touchée plus profondément qu'elle ne l'avait prévu. Cette prise de conscience ne modifia pas fondamentalement ses intentions, mais elle l'incita à ajuster sa stratégie pour manipuler la situation à son avantage.
Elle voulait réellement qu'il aille mieux.
Le lendemain, alors que Baptiste semblait encore plus abattu, Isabelle décida de l'aborder à l'école.
Elle savait que la manière dont elle interagirait avec lui pourrait influencer son état d'esprit.
— Salut ! dit-elle avec un sourire encourageant, sa voix empreinte d'une chaleur feinte. Comment tu te sens aujourd'hui ?
Monsieur Martins la regarda, surpris par cette approche plus chaleureuse. Il ne s'attendait pas à cette soudaine bienveillance après les semaines de distance qu'elle lui avait imposées.
— Bonjour, Isabelle. Je... je me sens un peu mieux, mais c'est encore difficile. J'essaie de garder espoir, répondit-il en se redressant légèrement, comme si sa simple présence le soulageait.
Isabelle hocha la tête avec une compréhension sincère. Elle lui tend un des deux cafés qu'elle avait dans les mains avec un grand sourire.
— C'est important de rester optimiste et de garder espoir. Parfois, les choses peuvent sembler impossibles, mais avec le temps, elles finissent par s'arranger. Tu verras, tout ira mieux.
Monsieur Martins parut réconforté par ses paroles. Il avait commencé à se tourner vers Isabelle comme vers un phare dans la tempête, une figure rassurante, celle qui pouvait comprendre ce que les autres semblaient ignorer.
Sa propre confusion intérieure faisait qu'il se raccrochait désespérément à cette jeune fille, espérant que son réconfort pourrait le sauver de la déroute émotionnelle dans laquelle il sombrait.
Isabelle, satisfaite de cet effet immédiat, décida de poursuivre cette stratégie. Elle savait que la clé pour maintenir son contrôle était de paraître compatissante tout en dirigeant subtilement chaque interaction. Elle voulait s'assurer que Baptiste reste vulnérable, dépendant d'elle.
— Tu sais, reprit-elle d'une voix douce mais calculée, il est normal de douter de soi dans des moments difficiles. Mais l'important, c'est de se rappeler pourquoi tu fais ce que tu fais. Tu es un excellent professeur, Baptiste, et tes élèves ont besoin de toi.
Le professeur, touché par ces paroles, sentit une bouffée d'émotion monter en lui.
Personne, pas même Claire, ne l'avait complimenté ainsi depuis longtemps. Isabelle savait exactement quels mots utiliser pour toucher les bonnes cordes sensibles.
— Merci, Isabelle, dit-il d'une voix tremblante. J'avais besoin d'entendre ça.
— Je suis là pour toi, tu sais. Si jamais tu as besoin de parler, je suis disponible. Et si on allait courir ce soir ?
Monsieur Martins accepta sans hésiter, reconnaissant pour cette main tendue. Ce n'était qu'une illusion de soutien, et Isabelle en était pleinement consciente. Mais cela suffisait pour maintenir Baptiste dans cet état de dépendance émotionnelle.
Les jours suivants, Isabelle reprit ses habitudes de courir avec Baptiste. Ils se retrouvaient souvent au café ou à la bibliothèque, des lieux où il se sentait en sécurité, mais aussi étrangement vulnérable.
À chaque rencontre, Isabelle lui offrait des conseils amicaux et des encouragements, tout en prenant soin de souligner les aspects positifs de chaque situation, manipulant ainsi son esprit.

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Sous contrôle [En réécriture pour le bonheur de vos yeux]
RomanceAvertissement de contenu : Cette histoire explore des thèmes de relations toxiques, obsession, deuil, manipulation et contient des scènes érotiques explicites, destinés à un public averti. Ce n'est pas qu'une simple histoire mais une véritable réfle...