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Monsieur Martins attendait Isabelle au parc ce jour-là, comme prévu.

Assis sur un banc, il regardait sa montre, jetant régulièrement des coups d'œil autour de lui. Les minutes s'étiraient, puis des heures.

Isabelle ne vint jamais.

Il se disait que cela pouvait arriver, peut-être un contretemps. Mais cette absence inhabituelle éveilla en lui un léger malaise, un sentiment étrange qu'il n'avait jamais ressenti en attendant Isabelle.

Ce malaise s'intensifia au fil des heures, chaque tic-tac de sa montre résonnant dans sa tête comme un avertissement sourd.

Le lendemain, en entrant dans la salle de classe, son regard se dirigea instinctivement vers son bureau.

Le siège d'Isabelle resta désespérément vide. Il se força à rester calme, se répétant qu'elle devait probablement être malade ou avoir eu un empêchement.

Mais cette explication sonnait creuse dans son esprit. La dernière fois qu'il l'a vu, elle semblait être en parfaite santé et elle n'est pas du genre à tomber malade vu son obsession pour la santé.

Quelque chose n'allait pas.

Les jours passèrent, et avec eux, son inquiétude ne fit qu'augmenter. Isabelle n'apparaissait ni en classe, ni au parc, ni au café où ils se retrouvaient souvent.

Cette absence prolongée, cette disparition soudaine de tous les lieux qui étaient devenus les témoins silencieux de leur relation naissante, commençait à ronger Baptiste de l'intérieur.

Elle n'avait laissé aucun signe, aucun mot, rien pour expliquer son absence.

Il essayait de la joindre sur Instagram, envoyant des messages qui restaient sans réponse. Chaque message resté en suspens, sans la moindre réaction, renforçait l'idée que quelque chose de grave était en train de se dérouler.

Chaque minute sans nouvelles d'elle alimentait son anxiété. La voir disparaître ainsi, sans explication, était aussi douloureux qu'incompréhensible.

La complicité qu'ils avaient développée, ces discussions presque intimes qu'ils avaient eues, tout cela semblait soudain irréel, comme un rêve dont il venait de se réveiller brutalement.

Après une semaine de silence, Baptiste, épuisé par l'angoisse, décida d'agir. Il lui fallait des réponses. Il se mit alors à interroger ses élèves, espérant que l'un d'eux saurait où se trouvait Isabelle.

— Quelqu'un sait pourquoi Isabelle ne vient plus en cours ? lança-t-il après une énième absence.

Les élèves échangèrent des regards gênés, certains haussèrent les épaules, d'autres baissèrent la tête, évitant son regard.

Aucune réponse, et cela ne faisait qu'accroître sa frustration.

Le jour suivant, il croisa une amie d'Isabelle à la fin d'un cours.

— Hé, tu es proche d'Isabelle, non ? Tu as des nouvelles d'elle ?

La jeune fille le regarda avec des yeux écarquillés, visiblement surprise.

— Non, je n'en ai aucune idée. Je pensais que vous saviez, vous êtes toujours en train de parler avec elle.

Le commentaire piquant lui fit l'effet d'une gifle.
Oui, ils parlaient souvent, mais Isabelle n'avait jamais abordé des sujets personnels, et certainement pas de potentiels problèmes dans sa vie.

Il réalisait maintenant à quel point elle gardait une partie d'elle-même cachée. Derrière ses sourires et ses regards énigmatiques, il y avait quelque chose qu'il n'avait pas perçu.

Sous contrôle [En réécriture pour le bonheur de vos yeux]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant