Sous contrôle [En réécriture pour le bonheur de vos yeux]

Trahison

Claire avait récemment remarqué un changement subtil mais alarmant dans le comportement de Baptiste.

Il était distrait, parfois distant, et souvent perdu dans ses pensées. Un soir, alors qu'ils dînaient ensemble, elle l'observa attentivement, sentant qu'il y avait quelque chose qui le perturbait ou plutôt qu'il était ailleurs.

Ses questions légères restèrent sans réponse, remplacées par des haussements d'épaules ou des soupirs lourds.
Finalement, elle décida de confronter la situation.

— Baptiste, qu'est-ce qui ne va pas ? demanda-t-elle, son ton plus sérieux qu'à l'accoutumée.

Il leva les yeux vers elle, visiblement déstabilisé. Un silence tendu s'installa.

— Tien de spécial, tenta-t-il, mais elle n'était pas dupe.

— Tu continues à faire ami-ami avec ton élève ? ajouta Claire, ses yeux perçant le voile de ses hésitations.

Cette question directe le prit au dépourvu. Il hocha la tête, incapable de dissimuler plus longtemps la vérité.

Claire savait que cette élève avait pris plus de place dans l'esprit de Baptiste qu'elle n'aurait dû. Et à ce moment précis, elle décida que cela devait cesser.

— Baptiste, tu dois couper les ponts avec elle, définitivement. C'est malsain, et ça te ronge. Tu es son professeur, pas son ami.

Sa demande, ferme et sans équivoque, résonnait comme un ultimatum. Baptiste acquiesça à contrecœur, espérant que cette distance imposée l'aiderait à retrouver un semblant de sérénité.

Mais au fond de lui, il savait que la situation était bien plus complexe.

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Quelques jours plus tard, Baptiste était assis à son bureau, le crépuscule enveloppant la pièce dans une lumière tamisée. Il venait de passer une journée particulièrement difficile, évitant avec soin les regards d'Isabelle et évitant tout contact avec elle.

L'atmosphère lourde de l'école, amplifiée par son propre malaise, le laissait vidé et inquiet.

Pourtant, malgré ses efforts, Isabelle occupait toujours une place grandissante dans son esprit.

Ses pensées dérivaient inlassablement vers elle : que faisait-elle en ce moment ? Qu'avait-elle pensé de son attitude distante ? Était-elle en train de lire, de marcher dans le parc, ou de parler à quelqu'un d'autre ?

Pendant ce temps, Isabelle, assise devant son ordinateur, ressentait une vague d'émotions contradictoires.

Elle avait remarqué le changement brutal dans l'attitude de Baptiste : son ton plus froid, ses réponses évasives, et surtout, son absence.

Les derniers jours avaient été marqués par un fossé qu'elle ne comprenait pas, mais dont elle devinait la source.

Sans perdre de temps, elle se connecta à son logiciel espion, ses doigts tremblants d'impatience.

Ce qu'elle découvrit la frappa en plein cœur.

Les échanges entre Baptiste et Claire étaient clairs : Claire lui avait explicitement demandé de s'éloigner d'elle. Un froid glacial parcourut son échine tandis que la colère montait en elle.

Isabelle, qui avait tout orchestré avec soin, se retrouvait soudainement écartée, trahie par celui qu'elle croyait contrôler.

Isabelle serra les dents, ses doigts se crispant sur le clavier.

Comment avait-il pu faire ça ?

Après tout ce qu'elle avait mis en œuvre pour se rapprocher de lui ? La douleur de la trahison se mêlait à une rage froide.