Ysaline Marchal, Paris (France), 3 septembre
Zigzaguant dans la foule, j'essayais d'attraper mon métro à l'heure. Mon quotidien était rythmé par la fameuse expression métro, boulot, dodo ; en tant que bonne Parisienne, je ne pouvais y échapper. Je me précipitai dans le wagon juste avant que la porte ne se referme, propulsant mon corps de toutes mes forces. J'avais encore failli le rater ; il faut que je sois beaucoup plus organisée. À bout de souffle, je reculai et marchai sur le pied de quelqu'un. La maladresse et moi ne faisons qu'un. Honteuse, je m'empressai de me retourner pour me fondre en excuses.
- Oh ! Je suis déso-
Je restai interdite face à la personne qui se tenait devant moi. Grand, blond, yeux bleus... Chris Evans... Cet acteur hollywoodien célèbre pour son rôle de Captain America. J'allais ouvrir la bouche lorsque quelque chose sonna. Ce son strident et énervant comme le réveil du lundi matin, celui qui met de bonne humeur tout le monde (notez l'ironie)... enfin bref, un réveil quoi... un réveil... UN RÉVEIL !
J'ouvris péniblement les yeux, groggy et excédée par ce rêve qui n'avait pas eu la fin attendue... Chris Evans, mon crush ultime. Enfin bon, pas le temps de s'attarder sur lui, j'allais finir par être en retard.
Une jupe crayon et un blazer plus tard, j'étais dans l'effervescence du métro parisien et cette fois-ci, il n'y avait pas Chris... À mon grand dam. En revanche, j'avais tout le loisir d'observer les visages tirés des autres usagers qui, de bon matin, avaient l'air ravi d'aller travailler. Les pensées encore embrumées de fatigue, je réfléchissais à ce que j'allais dire en arrivant au cabinet. J'avais fait sept ans d'école pour maintenant arriver dans le vrai monde du travail et c'était quelque peu angoissant.
Pas le temps de réfléchir davantage, la voix automatique du métro annonçait ma station. Je descendis de la rame, me frayant un chemin dans le vacarme de Paname. Je pris quelques secondes pour regarder autour de moi et me familiariser avec les lieux. Je soufflai et repris mon chemin.
Une chance que le cabinet Prevost se trouvait à quelques rues de la station. Je marchais d'un pas pressé et arrivai devant le bâtiment. Je levai les yeux pour contempler la façade imposante où étaient inscrits les noms des entreprises qui logeaient dans l'immeuble. Dans une élégante architecture haussmannienne, j'observai deux impressionnantes colonnes en pierre qui encadraient la porte d'entrée en bois massif. La bâtisse reflétait parfaitement la classe française. Dans cette même rue, je notai mentalement qu'il y avait un petit café et une boulangerie aux allures de film.
- Bon... Ok, c'est maintenant. Soufflai-je pour me donner contenance. Je fis un pas vers la porte avant de me ressaisir et de reculer.
- Bonjour, je m'appelle... Non, c'est nul. Bonjour, je suis Ysaline Marchal, la nouvelle avocate du cabinet Prevost. Raahhh, c'est toujours nul. Me lamentai-je.
- Hum, je peux vous aider ?
Je sursautai brusquement et me retournai à la recherche du propriétaire de cette voix. Un homme se tenait derrière moi, l'air blasé, presque nonchalant, son regard semblait me demander ce que je faisais ici.
- Oh...
Il n'a pas dû m'entendre, tant mieux.
- Je suis-
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LES OMBRES DU PASSÉ
RomanceMéfiez-vous de votre passé, il peut vous cacher bien des choses...