CHAPITRE DEUX

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- Ravie de vous revoir enfin, Monsieur Prevost !

- Et moi, ravi que vous intégriez l'équipe.

- Merci de me laisser ma chance, car je sors de l'écol-

- Enfin, c'est normal, nous avons tous déjà été dans votre situation. Me coupe-t-il.

- Vous savez, ici, je recrute principalement des jeunes avocats en devenir. Quand vous aurez l'occasion de rencontrer l'équipe, vous comprendrez.
Il me parla ensuite du cabinet, de son histoire, de ses avocats, des grandes affaires qu'il avait connues. Il m'apprit également que les avocats du cabinet travaillaient régulièrement sur des affaires dans toute la France, ce qui n'était pas pour me déplaire.

- Il me semble que vous n'avez pas encore rencontré vos collègues ?

- Non, c'est vra-

Une sonnerie me coupa. Décidément...

- Excusez-moi. Dit-il en sortant de la pièce.

J'attendis patiemment dix bonnes minutes, ce qui me laissa le temps de réfléchir (ou peut être aussi de psychoter) sur le déroulement de la journée, avant que la porte s'ouvre de nouveau, laissant cette fois-ci apparaître Charlotte.

- Je suis désolée, Monsieur Prevost est parti en urgence. Je vais vous présenter à vos confrères.

Peu rassurée, je hochai la tête et la suivis dans le couloir avec un peu d'appréhension. Nous arrivâmes devant la première porte, je jetai un coup d'œil à la plaque qui indiquait « Maître Lecallard ». Charlotte frappa à la porte, et un « Oui » retentit. Elle abaissa la poignée et me laissa passer devant elle. Derrière un large bureau en bois massif se tenait un homme qui devait avoir une bonne vingtaine d'années. D'un large sourire, il se leva et me serra la main.

- Enchanté, Gabriel Lecallard.

- Moi de même, Ysaline Marchal.

- Oh, je vois, vous êtes donc la nouvelle associée.

- Oui, c'est bien cela.

Je le détaillai : il était plutôt grand, cheveux blonds et un air sûr de lui scotché à son visage. Il regarda Charlotte et s'apprêtait à dire quelque chose. Il posa les yeux sur moi.

- Avez-vous été prévenue de qui sera votre mentor ?

La question me prit au dépourvu.

- Oh, eh bien non, pas vraiment, je n'ai pas eu le temps de beaucoup parler avec Monsieur Prevost.

Je priais intérieurement pour que ce ne soit pas l'autre de tout à l'heure.

- Alors je suis heureux de vous annoncer que ce sera moi.

Sauvée.

- Oh, merci beaucoup ! C'est vraiment généreux de votre part de prendre du temps pour me former. J'ai hâte d'apprendre de votre expérience et de recevoir vos conseils. Travailler avec vous est un véritable honneur.

Il regarda son téléphone d'un air contrarié.

- Tout va bien ? demanda Charlotte.

- Une urgence pour la journée avec Jean.

Il tourna la tête vers moi.

- Excusez-moi, mais ça va être compliqué pour aujourd'hui.

Gabriel sortit rapidement de son bureau en grimaçant.

LES OMBRES DU PASSÉOù les histoires vivent. Découvrez maintenant