Pour que tu me désires

10. Papillon

Tanjiro et Kanao ne s'étaient pas adressé la parole depuis la veille où chacun était parti dormir de leur côté.

Depuis ce baiser enflammé, Kanao n'arrêtait pas de s'en vouloir. Pourquoi avait elle réagit comme ça ? Elle aurait dû serrer les dents et se donner à lui.
Maintenant elle l'avait sûrement vexé.

Ils avaient fait en sorte de ne pas se croiser de la matinée et Tanjiro était parti de bonne heure, sûrement rejoindre ses amis. Nezuko, elle, ne s'était rendu compte de rien à la plus grande surprise de la pourfendeuse.

- Je vais au domaine papillon aujourd'hui, lui avait dit Kanao.

- Bonne idée ! Je viens avec toi, ça me changera l'esprit.

Kanao n'avait pas protesté même si elle doutait que sa belle-sœur ait plus besoin de se sortir la tête de l'eau qu'elle.
Elle laissa donc Nezuko la suivre jusqu'au domaine où elle espérait pouvoir soigner quelques blessés.

- Dis-moi, comment tu as su que tu aimais mon frère ? Demanda l'ancienne démone.

La question surprit Kanao qui n'en montra rien.
Elle n'était même plus sûre que ce soit de l'amour qu'elle ressentait pour Tanjiro.

- Et bien, commença-t-elle, c'est comme si mon corps ne me répondait plus quand je suis près de lui. J'ai chaud et mon cœur bat très vite...
C'est difficile à décrire.

- Je vois...

- Pourquoi cette question ?

- Simple curiosité.

- Ça un rapport avec Zenitsu ?

Nezuko rougit et faillit s'étouffer.

- Je vois bien que tu essayes de cacher le fait que tu le vois, continua la pourfendeuse, pourquoi ?

- Je vois bien qu'avec mon frère vous faites semblant. Chacun a ses secrets.

Gagné, se dit Kanao et elle hocha la tête.

- S'il te plaît n'en parle pas à mon frère. Zenitsu est fiancé, continua sa belle-sœur.

- Tu me demandes de mentir à mon mari ? Je ne peux pas.

- Oh Kanao, comme si vous vous aimiez. Très authentique ton discours sur l'amour au passage.

Kanao soupira.

- Très bien, je ne lui dirais rien.

Nezuko était perspicace. Très perspicace. Elle cachait bien son jeu et à l'avenir il faudrait que Kanao fasse attention.

- Ne dit rien pour notre mariage, lui demanda-t-elle en retour.

- Je ne sais pas pour quelle raison vous vous êtes dit oui, ça ne me regarde pas, mais je connais mon frère, il doit y avoir une bonne raison. Je lui fais confiance alors oui je ne dirais rien.

Elles étaient arrivées à destination et Kanao remarqua Aoi s'affairer à pendre le linge de ses pensionnaires à l'extérieur.

Nezuko agita les bras et la rejoignit en courant.

- Encore là ?! S'exclama l'infirmière envers Kanao.

- Ça me manquait d'aider.

Nezuko prit Aoi dans ses bras et cette dernière tapota l'épaule de Kanao.

- Puisque vous êtes là vous allez pouvoir m'aider à prodiguer les soins.

Il y avait quelques blessés légers au domaine. Les blessés graves se faisaient rares car peu de pourfendeurs survivaient dans ce genre de cas.
Kanao et Nezuko apportèrent le repas aux patients, leur tinrent compagnie et leur firent la lecture.